In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 5 juin 2011

A. Dove - The critic (1925)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Arthur Dove (1880-1946), , considéré comme l’un des pionniers de l’abstraction aux États-Unis. Originaire de Canandaigua, dans l’État de New York, il étudie au Hobart College puis à Cornell University avant de se tourner vers la peinture. Un séjour en France, où il découvre les avant-gardes européennes et notamment le fauvisme de Matisse, oriente décisivement sa sensibilité. De retour aux États-Unis, il devient l’un des artistes les plus proches d’Alfred Stieglitz, qui l’expose dès 1910 dans sa galerie « 291 ».

A. Dove - Red sun (1935)
Son travail était caractérisé par l'emploi de couleurs audacieuses et de formes simplifiées, souvent inspirées par la nature.
Nature is not only what is visible to the eye - it also shows the inner images of the soul - the images on the back side of the eye.
Loin d’un formalisme froid, son abstraction est pleine de vie, influencée par la musique, la poésie et les rythmes de la nature. Arthur Dove cherchait à exprimer « l’essence » des choses plutôt que leur apparence, ce qui l'apparente à d'autres grands modernistes américains comme Georgia O’Keeffe ou Marsden Hartley, à qui je consacrerai certainement une publication.

samedi 4 juin 2011

Man Ray
Une image et des mots. L'image est une oeuvre de Man Ray, les mots sont quelques lignes de la Psychologie des foules (1895) de Gustave Le Bon.

Aussi est-ce une bien inutile banalité de répéter qu'il faut une religion aux foules. Les croyances politiques, divines et sociales ne s'établissent chez elles qu'à la condition de revêtir toujours la forme religieuse, qui les met à l'abri de la discussion. L'athéisme, s'il était possible de le faire accepter aux foules, aurait toute l'ardeur intolérante d'un sentiment religieux, et, dans ses formes extérieures, deviendrait rapidement un culte. L'évolution de la petite secte positiviste nous en fournit une preuve curieuse. Elle ressemble à ce nihiliste, dont le profond Dostoïevski nous rapporte l'histoire.
Éclairé un jour par les lumières de la raison, il brisa les images des divinités et des saints qui ornaient l'autel de sa petite chapelle, éteignit les cierges, et, sans perdre un instant, remplaça les images détruites par les ouvrages de quelques philosophes athées, puis ralluma pieusement les cierges.

PT2
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dimanche 29 mai 2011

Harold Steggles - Old Ford Road (1931)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du britannique Harold Steggles (1911-1971), membre avec son frère Walter, de trois ans son aîné, de l'East London Group..
Ce groupe d'une trentaine de peintres issus des classes laborieuses - dont beaucoup avaient fait très peu d'études (Harold Steggles par exemple quitte l'école à 14 ans, tout comme son frère Walter) -, est né au début des années 20 dans le quartier londonien de Bethnal Green, au Bow and Bromley Evening Institute, autour de John Cooper et Walter Sickert. 
H.S. - Warner Street (1935)

Ce dernier était un peintre post-impressioniste très influencé par Degas et dont le nom sera plus tard associé à celui de Jack l'Éventreur, mais c'est une autre histoire...
Le propos très novateur de ce groupe d'artistes autodidactes - des ouvriers et des dockers, un fumeur de haddocks, un champion de boxe laveur de carreaux, un garçon de courses -, est de révéler la beauté et l'humble dignité de lieux et de rues populaires, souvent ternes, maussades, loin des séduisantes scènes champêtres que privilégient d'ordinaire les peintres paysagistes. 
Aujourd'hui, et malgré une production très importante, ce mouvement qui très vite a joui d'un grand retentissement national et international est pourtant pratiquement oublié du public, et même de nombreux critiques d'art.
GI1
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dimanche 22 mai 2011

W. Bullock - Log and horsetails (1957)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe Wynn Bullock (1902-1975).
Originaire de Pasadena, en Californie, il commence sa carrière artistique à New York comme chanteur, engagé dans la Music Box Revue d’Irving Berlin. Il part ensuite en Europe pour y poursuivre sa formation, et c'est à Paris qu'il découvre l'impressionnisme et le post-impressionnisme - dont on retrouve parfois l’atmosphère dans ses paysages -, puis l'esthétique surréaliste de Man Ray.

W.B. - Chess game (1955)
De retour aux États-Unis il fait en 1948 une autre rencontre déterminante : frappé par la beauté et la puissance des clichés d'Edward Weston, il s'intéresse à la doctrine de la straight photography, prônée par Alfred Stieglitz et Paul Strand : une photographie "pure", nette, sans effets, à rebours du pictorialisme (ces trois photographes majeurs feront l'objet d'une publication).
Passionné par la physique quantique, la philosophie, et empreint d'une profonde spiritualité, Bullock conçoit la photographie comme un moyen de questionner le réel, d’en révéler les dimensions invisibles. "Mysteries lie all around us, even in the most familiar things, waiting only to be perceived ", ou encore : "When I feel a rock is as much of a miracle as a man, then I feel in touch with the universe ".
SE1

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F. Bacon - Study of a figure in a landscape (1952) Une image et des mots. L'image, c'est une étude de Francis Bacon, déjà présenté ...