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HN1 |
In girum imus nocte et consumimur igni

eiπ + 1 = 0
dimanche 15 mai 2011
dimanche 8 mai 2011
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A. Stevens - Mappemonde |
Au faîte de la célébrité, à l'abri de toutes les contingences et alors que rien ne l'y obligeait, il demande au maire de Paris l'autorisation de s'engager dans la Garde Nationale pour combattre au côté de ses amis français lors du siège de Paris, en 1870.
" Je suis à Paris depuis vingt ans, j'ai épousé une parisienne, mes enfants sont nés à Paris, mon talent, si j'en ai, je le dois en grande partie à la France."
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A.S. - Symphonie en vert (1892) |
Ces deux femmes ont reçu une lettre. Le premier tableau, "Mappemonde", porte aussi le titre de "Nouvelles de l'absent".
Le pli qui contenait la lettre a été décacheté à la hâte par des mains sans doute fébriles. La destinataire l'a laissé choir, et son regard se perd maintenant dans de lointaines géographies.
Elle est pensive, comme l'est aussi la dame en vert, qui regarde sans le voir l'oiseau posé à sa fenêtre.
La rêverie - nous dit Flaubert dans Madame Bovary -, c'est une chambre d'écho où l'âme fait vibrer les sons lointains qu'elle y a entendus, mais c'est aussi une impasse où elle se perd, et où, si elle s'attarde, elle finit par se dissoudre.
Il y a ainsi dans la peinture mondaine d'Alfred Stevens autre chose qu’une simple image d’apparat : comme une mélancolie diffuse qui préfigure parfois les atmosphères d’un Vilhelm Hammershøi (voir janvier 2010).
Au tournant du siècle, Stevens est admiré et célébré, puis quelque peu oublié, avant d’être redécouvert comme un fin observateur de la société du Second Empire et un peintre subtil du féminin.
samedi 7 mai 2011
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Anon. - Trip to Mars, Carnival Circus (1911) |
Une image et des mots. Que penser devant cette baraque de foire qui promet un voyage sur Mars pour quelques cents ? Métaphore du désir d’évasion et de connaissance, ou au contraire illustration d’une illusion qui maintient les foules dans un rêve inaccessible ?
Kant, dans son essai Qu’est-ce que les Lumières ? (1784), invite l’humanité à sortir de sa "minorité", cet état d’aveuglement intellectuel où l’on préfère croire ce que l’on nous propose plutôt que d’exercer notre raison. Cette attraction foraine pourrait alors illustrer le choix fondamental qui s’offre à chacun d'entre nous :
céder à la facilité des récits prêts-à-penser, ou exercer notre raison, notre esprit critique, même si cela coûte effort, solitude parfois.
« Mais voilà que j'entends crier de tous côtés : " Ne raisonnez pas ! " L'officier dit : " Ne raisonnez pas, faites vos exercices ! " Le percepteur : " Ne raisonnez pas, payez ! " Le prêtre : "Ne raisonnez pas, croyez ! " [...] Les lumières se définissent comme la sortie de l'homme hors de l'état de minorité, où il se maintient par sa propre faute. La minorité est l'incapacité de se servir de son entendement sans être dirigé par un autre. Elle est due à notre propre faute quand elle résulte non pas d'un manque d'entendement, mais d'un manque de résolution et de courage pour s'en servir sans être dirigé par un autre. "Sapere aude !" Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des lumières.»
Elle reste aujourd'hui d'une brûlante actualité...
dimanche 1 mai 2011
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Laurent de la Hyre Saint Pierre guérissant les malades (1635) |
Le vide-grenier du dimanche. Chaque 1er mai, de 1630 à 1707 (à l’exception de 1683 et 1694), la Confrérie des orfèvres de Paris offrait à la cathédrale Notre-Dame un grand tableau d’autel en hommage à la Vierge Marie : ce sont les célèbres Mays de Notre-Dame-de-Paris. Pour ces commandes prestigieuses, elle faisait appel aux plus grands peintres français du XVIIe siècle, dont certains furent sollicités à plusieurs reprises.
Ainsi Laurent de La Hyre (1606–1656), dont je présente ici Saint Pierre guérissant les malades de son ombre, reçut deux commandes, en 1635 et 1637.
À une époque où les musées n’existaient pas, exposer une œuvre dans la nef de Notre-Dame représentait un très grand honneur et une vitrine inégalée : les Mays étaient un véritable concours d’excellence artistique.
Ces tableaux monumentaux - souvent plus de trois mètres de haut pour deux à quatre mètres de large - illustraient des épisodes tirés des Actes des Apôtres, exaltant la foi, la parole et la mission évangélique. Cette tradition a pris fin en 1707, sans doute pour des raisons économiques et politiques.
Aujourd'hui les Mays - dont voici la liste complète - sont conservés pour partie au Musée du Louvre, à Notre-Dame ou dans d’autres églises et musées de France. Ils constituent un ensemble exceptionnel de l'art religieux baroque français, où s'unissent ferveur spirituelle, ambition décorative et prestige institutionnel.
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