In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 9 mai 2010

Claude Monet - Nymphéas et saule (1917)
 Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Claude Monet (1840-1926),  figure majeure de l'Impressionnisme dont il est l'un des fondateurs.
Il étudie à l’Académie Suisse à Paris, où il rencontre Pissaro, et fréquente Eugène Boudin, qui l’initie à la peinture en plein air. "Si je suis devenu un peintre, c'est à Eugène Boudin que je le dois". Rejeté par les salons officiels, il expose en 1874 Impression, soleil levant, le tableau aujourd'hui célébrissime qui va donner son nom au mouvement impressionniste. Passionné par la lumière et les variations atmosphériques, son travail influence profondément l’art moderne, et ouvre la voie à l’abstraction.
C. Monet - La pluie (1886)

Autour de l'étang aux nymphéas, à Giverny, Monet fait planter quatre saules pleureurs de la variété dite "de Babylone". On les retrouve dans bon nombre de ses tableaux, d'abord comme des éléments majeurs de la composition, avec leur tronc et son reflet dans l'eau calme de l'étang.
Puis, comme ici, d'une présence plus discrète, avec ces retombées qui semblent n'être là que pour "voir à travers" elles la légèreté du ciel posé sur l'étang et les nuages qui flottent parmi les nymphéas. 
"J'ai mis du temps à comprendre mes nymphéas. Un paysage ne vous imprègne pas en un jour. Et puis, tout d'un coup, j'ai eu la révélation des féeries de mon étang."

GR1
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dimanche 2 mai 2010

A. N. - Otto Frank, Amsterdam (1960)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du portraitiste américain Arnold Newman (1918-2006).
Le premier est un portrait d'Otto Frank, réalisé le 3 mai 1960 dans le grenier de "l'annexe secrète" - c'est-à-dire il y a 50 ans presque jour pour jour-, quelques heures avant l'inauguration de la maison d'Anne Frank.

Arnold Newman
Marilyn Monroe et Carl Sandburg
(1962)
Sur le second, Marilyn et le poète Carl Sandburg sirotent un Dry Martini à Hollywood, Californie.
You may not come, O girl of a dream,
We may but pass as the world goes by,
And take from a look of eyes into eyes,
A film of hope and a memoried day.

TS1
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samedi 1 mai 2010

Louis Lingg
Une image et des mots. L'image, c'est cette oeuvre de Walter Crane, A garland for May Day (1895).
Le 1er mai 1886 une grève mobilisant près de 350.000 ouvriers et employés éclate à l'usine McCormick de Chicago, pour revendiquer la journée de travail de huit heures.
Après la prise de parole du militant anarchiste August Spies (photo) la police charge la foule, faisant des dizaines de blessés et un mort.
Un appel est alors lancé pour un rassemblement le 4 mai, en protestation contre la violence policière. La manifestation dégénère, une bombe est lancée sur la police, la police tire sur la foule...; c'est le massacre de Haymarket Square. Huit militants anarchistes sont arrêtés, sept sont condamnés à mort, le dernier à 15 ans de prison. Des sept condamnés à mort, Louis Lingg (photo 1) se suicide en prison et deux verront leur peine commuée en prison à perpétuité avant d'être finalement graciés sept ans plus tard.

August Spies

Les quatre autres seront pendus : August Spies (photo), George Engel, Adolph Fisher, et Albert Parsons. L'exécution a lieu le 11 novembre 1887. Six ans plus tard, en 1893, la justice les réhabilite, le gouverneur de l'Illinois avouant que le chef de la police de Chicago avait tout organisé, y compris l'attentat à la bombe contre la police, pour justifier la répression qui allait suivre.
En 1889, le deuxième congrès socialiste international choisit de commémorer le massacre du Haymarket chaque 1er mai pour faire de cette journée la fête internationale des travailleurs.
Elle est aujourd'hui célébrée dans plus de 80 pays.

Les mots qui suivent sont de Thomas More..
"Maintenant cher Morus, je vais vous ouvrir le fond de mon âme, et vous dire mes pensées les plus intimes.
Partout où la propriété est un droit individuel, où toutes choses se mesurent par l'argent, là,
on ne pourra jamais organiser la justice et la prospérité sociale, à moins que vous n'appeliez juste la société où ce qu'il y a de meilleur est le partage des plus méchants, et que vous n'estimiez parfaitement heureux l'État où la fortune publique se trouve la proie d'une poignée d'individus insatiables de jouissances, tandis que la masse est dévorée par la misère."
Thomas More, L'Utopie, 1516.

GL4

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dimanche 25 avril 2010

Franklin Carmichael - Mirror lake (1929)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du canadien Franklin Carmichael (1890-1945), membre fondateur du Groupe des Sept évoqué le mois dernier avec A.J. Casson qui en était proche, et qui a profondément transformé la peinture de paysage au Canada. Ses membres, inspirés par l’impressionnisme et l’Art nouveau, aspiraient à créer un art qui reflète l’essence du territoire canadien, qui aille puiser son inspiration dans la nature et non dans les traditions académiques européennes.

F. Carmichael - Snow clouds (1938)



Ils étaient animés par une quête spirituelle du paysage et une volonté de représenter la puissance des vastes espaces nord-américains.
We shall yet develop a movement that will be distinctive as our native landscape ... [....]
A landscape clean and crip in form and colour, rich in inspiration is all that an artist could wish for, begging to be used, and full of inherent possibilities...
On peut penser, à cette vision exaltée de la nature que donnent la vigueur du trait et de la couleur, à la poésie panthéiste de Walt Whitman, au "puissant spectacle de l'universel au coeur de cette vaste terre".

Lectionnaire d'Henri III Une image et des mots. En ce surlendemain de Fête du travail... Ce que veut dire la parabole des ouvriers ...