In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 2 mai 2010

A. N. - Otto Frank, Amsterdam (1960)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du portraitiste américain Arnold Newman (1918-2006).
Le premier est un portrait d'Otto Frank, réalisé le 3 mai 1960 dans le grenier de "l'annexe secrète" - c'est-à-dire il y a 50 ans presque jour pour jour-, quelques heures avant l'inauguration de la maison d'Anne Frank.

Arnold Newman
Marilyn Monroe et Carl Sandburg
(1962)
Sur le second, Marilyn et le poète Carl Sandburg sirotent un Dry Martini à Hollywood, Californie.
You may not come, O girl of a dream,
We may but pass as the world goes by,
And take from a look of eyes into eyes,
A film of hope and a memoried day.

TS1
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samedi 1 mai 2010

E. Schiaffino - Portrait de Margot (1890)
Une image et des mots. C'est à l'occasion d'un dîner de têtes au Musée des Beaux-Arts de Buenos Aires que j'ai découvert il y a de ça une quinzaine d'années la peinture de l'argentin Eduardo Schiaffino (1858-1935) ; il en avait été le directeur et y avait joué un rôle déterminant dans l'institutionnalisation de l'art dans son pays.
Élève de Puvis de Chavannes, il est maintenant presque oublié et c'est donc avec plaisir que je publie aujourd'hui ce Portrait de Margot (1890). Cet air de lassitude un peu agacée sur son joli visage, est-ce qu'il s'adresse à un amoureux trop peu audacieux qui lui dit des poèmes au lieu de la courtiser? Ou bien (effet Koulechov ?) est-ce juste une idée née à la lecture de ces quelques vers ? Ils sont d'un autre argentin, Julio Cortazar, extraits de Cinco últimos poemas para Cris.

Ahora escribo pájaros.
No los veo venir, no los elijo,
de golpe están ahí, son esto,
una bandada de palabras
posándose
una
a
una
en los alambres de la página,
chirriando, picoteando, lluvia de alas
y yo sin pan que darles, solamente
dejándolos venir. Tal vez
sea eso un árbol
o tal vez
el amor,
[.....]
No te voy a cansar con más poemas.
Digamos que te dije
nubes, tijera, barriletes, lápices,
y acaso alguna vez
te sonreíste.

***

Maintenant j'écris des oiseaux.
Je ne les vois pas venir, je ne les choisis pas,
d'un coup ils sont là, ils sont ceci,
une nuée de mots
se posant
un
par
un
sur les fils de fer de la page,
piaillant, picorant, pluie d'ailes
et moi sans pain à leur donner, les laissant
seulement venir. Peut-être
est-ce cela un arbre
ou peut-être
l'amour.
[.....]
Je ne vais pas te fatiguer avec d'autres poèmes.
Disons que je t'ai dit
nuages, ciseaux, cerfs-volants, crayons,
et peut-être qu'une fois
tu as souri.

dimanche 25 avril 2010

Franklin Carmichael - Mirror lake (1929)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du canadien Franklin Carmichael (1890-1945), membre fondateur du Groupe des Sept évoqué le mois dernier avec A.J. Casson qui en était proche.

F. Carmichael - Snow clouds (1938)

We shall yet develop a movement that will be distinctive as our native landscape ... [....]
A landscape clean and crip in form and colour, rich in inspiration is all that an artist could wish for, begging to be used, and full of inherent possibilities...
On peut penser, à cette vision exaltée de la nature que donnent la vigueur du trait et de la couleur, à la poésie panthéiste de Walt Whitman, au "puissant spectacle de l'universel au coeur de cette vaste terre".
GY1

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dimanche 18 avril 2010

W.M. - Boy with butterfly (1966)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste américain Wayne Miller (1918-2013).
Formé à l'Art Center School de Los Angeles, il rejoint la Navy en 1942 et, incorporé dans l'unité d'Edward Steichen (voir mars 2010), il va documenter la guerre du Pacifique jusqu'à Hiroshima.
Après la fin de la guerre, et jusqu'au milieu des années 50, Miller  travaille au côté de Steichen comme co-conservateur de la monumentale exposition itinérante The Family of Man (voir publication du 28 mars dernier).

W.M. - Hand wound (c.1942)
Tous deux considèrent la photographie comme un moyen d'aider les hommes à se comprendre, à collaborer entre eux, un outil capable "d'expliquer l'homme à l'homme".
Wayne Miller rejoint l'agence Magnum en 1958, puis, à partir des années 70, il va s'intéresser aux problèmes liés à l'exploitation forestière. Dès lors, et jusqu'à la fin de sa vie, l'essentiel de son travail sera consacré à la sensibilisation du public, en particulier le jeune public, aux questions environnementales.

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