In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 16 août 2009

Vlad Artazov
Le vide-grenier du dimanche. Vlad Artazov est tchèque, photographe, et il s'intéresse de près à la vie des clous ; c'est à peu près tout ce que je sais de lui. Son univers a quelque chose du théâtre de marionnettes… Clous amoureux, clous solitaires, clous pendus, clous-papas qui raccompagnent leur petit à l’école : tout est là, miniatures de la vie humaine, mises en scène aussi dérisoires que touchantes, qui tiennent autant de la blague visuelle que du clin d’œil existentialiste. 
Vlad Artazov

Mais ce qui est remarquable, derrière le gag, c'est son art de la suggestion. Sans un mot, sans visage, ces petites saynètes expriment l’attente, la tendresse, la fatigue, la peur... En ça, elles s’inscrivent dans une tradition visuelle qui va du théâtre d’ombres à la sculpture minimaliste, avec un détour par le cinéma muet.
Il n'est pas d'art vrai sans une forte dose de banalité, disait Cioran, et il n'est pas nécessairement besoin de grand chose pour créer une oeuvre sensible et formidablement expressive... Romance, soir de "fête", l'oeuvre de Vlad Artazov parle a tout le monde.

dimanche 9 août 2009

J.W. Waterhouse - Diogène de Sinope, détail (1882)
Le vide-grenier du dimanche.
Cette lanterne, c'est le détail qu'ont en commun deux toiles du préraphaélite John William Waterhouse (1849-1917), célèbre pour ses représentations féminines des mythologies et légendes grecques et arthuriennes

J.W. - Diogène (1882)
Né à Rome, il arrive à Londres à l'âge de cinq ans lorsque sa famille revient s'y installer, dans le quartier de South Kensington à proximité du Victoria & Albert Museum.

J.W. -  The lady of Shalott (1888)
C'est son père qui va alors lui enseigner la peinture, jusqu'à son entrée en 1870 - il a alors 21 ans - à la Royal Academy dont il deviendra lui-même membre en 1895.
La première des deux oeuvres présentées ici, Diogène, est conservée à Sydney. La seconde, son portrait de l'amoureuse éperdue de Lancelot, est sans doute son oeuvre la plus célèbre. Elle figure parmi les toiles les plus admirées de la Tate de Londres.

dimanche 2 août 2009

Luigi Ghirri - Scandiano (1972)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe italien Luigi Ghirri (1943-1992), pionnier de la couleur et grand admirateur d'Eggleston. J'ai lu quelque part qu'il avait pris la plupart de ses photographies dans un rayon de quelques kilomètres autour de chez lui, à Modène. Des choses du quotidien, banales, les transformations du paysage par l'activité humaine, la publicité, les cartes, des images d'images qu'il montre simplement, sans rien en dire, avec souvent une pointe d'humour discret.
Luigi Ghirri - Bastia (1976)

"Je m'intéresse à l'architecture éphémère, à l'univers de la province, aux objets considérés comme de mauvais goût, kitsch, mais qui, pour moi, ne l'ont jamais été, aux objets chargés de désirs, de rêves, de souvenirs collectifs, [.....], fenêtres, miroirs, étoiles, palmiers, atlas, globes, livres, musées, et êtres humains vus par l'image.."
La deuxième photographie, à n'y jeter qu'un coup d'oeil distrait, pourrait sembler l'image d'un navire près des côtes, dissimulé par un premier plan de dunes de sable ou de courbes féminines. Mais ce n'est qu'une affiche déchirée sur un mur ocre. "Vivre sur un paquebot qui ne prendrait jamais la mer", écrit Paul Morand dans Dépression sur l'Atlantique...

AG1
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samedi 1 août 2009

Une image et des mots. L'image, c'est ce titre d'une chanson de Jimmy Buffett. Et pour aller avec, voici les premiers vers d'un poème écrit en 1846 par Charlotte Brontë : Evening solace.

The human heart has hidden treasures
In secret kept, in silence sealed;
The thoughts, the hopes, the dreams, the pleasures,
Whose charms were broken if revealed.
And days may pass in gay confusion,
And nights in rosy riot fly,
While lost in Fame's or Wealth's illusion,
The memory of the Past may die.
Réconfort du soir

Le coeur humain renferme des trésors cachés
Gardés en silence, scellés en secret ;
Des pensées, des espoirs, des rêves, des plaisirs,
Dont les charmes seraient rompus s'ils étaient révélés.
Et les jours passent dans une vaine confusion
Et les nuits se consument dans un tumulte futile,
Alors que perdue dans l'illusion de la Gloire ou de la Richesse
La mémoire du Passé peut mourir.

GL3

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