In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 1 juin 2008

George Tooker - Jukebox (1953)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain George Tooker (b.1920), un artiste emblématique dont l’œuvre s’inscrit à la croisée du réalisme magique et d’une réflexion profondément humaniste.
À la Art Students League of New York, Tooker suit l'enseignement de Reginald Marsh et Kenneth Hayes Miller - tenants de ce que l'on appelle le Réalisme Social américain, mais il se dit autant inspiré par les maîtres de la Renaissance que par des courants modernistes.
Il a développé une esthétique à la fois intemporelle et profondément introspective ; ses œuvres, généralement réalisées à la tempera sur bois, sont marquées par une grande minutie technique et une luminosité douce et éthérée.

G.T. - Government Bureau (1956)
Les thèmes abordés par Tooker oscillent entre l'aliénation urbaine, les angoisses existentielles et les questions sociales. Des tableaux comme The Subway (1950) ou ici Government Bureau (1956) traduisent un malaise collectif, explorant l'isolement et la bureaucratie oppressante à travers des compositions où des figures humaines anonymes évoluent dans des environnements froids et labyrinthiques. À l'inverse, des œuvres plus spirituelles ou symboliques, comme The Waiting Room, évoquent des états émotionnels universels, mais toujours chez lui empreints de mystère et de métaphysique.
My art is an attempt to transform a reality that I consider tragic into an image of beauty.

dimanche 25 mai 2008

Algernon Newton - The house by the canal (1945)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'anglais Algernon Cecil Newton (1880-1968), d'abord formé à la Franck Calderon's School, spécialisée dans la peinture animalière, puis à la London School of Art.
En 1903, Newton fait sa première apparition à la Royal Academy. Cependant, sa carrière est mise en suspens par la Première Guerre mondiale et une pneumonie sévère qui l’oblige à quitter Londres. Il s’installe alors dans les Cornouailles, où il demeure jusqu’à son retour en 1919. 

A.N. - The Surrey Canal (1935)


Formé à la peinture en plein air, Newton mesure les limites de sa technique, et il entreprend pour progresser de se replonger dans l’étude des maîtres anciens. C’est en observant de près les œuvres de Canaletto à la National Gallery qu’il trouve sa véritable inspiration, et à partir des années 1920, il va se spécialiser dans les représentations de canaux et de l’architecture des quartiers populaires de Londres ; le vif succès qu'elles rencontrent vont lui valoir le surnom de "Canaletto de Regent’s canal".
La beauté est partout, il suffit de la chercher. Un gazomètre peut donner une aussi belle image qu'un palais sur le Grand Canal de Venise. Cela ne dépend que de l'oeil de l'artiste.
GL1

ICI

samedi 24 mai 2008

Monty Python - Ministry of Silly Walks
Une image et des mots. Voici ce qu'en 1833 Sophie Gay écrivait dans sa "Physiologie du ridicule".

"Vu des hauteurs de la philosophie, le ridicule est le lien le plus solide de tous ceux qui unissent les hommes : c'est la seule réciprocité constante, inaltérable, à l'abri des caprices du coeur et des faiblesses de l'esprit. Les exemples d'amitié héroïque que nous ont transmis les anciens ne sont rien en comparaison de l'attachement dévoué de deux êtres enchaînés par le plaisir sans cesse renaissant de se dénigrer l'un l'autre. Avec quelle gaieté ils se bafouent, se taquinent, se trahissent ! quitte à se battre ensuite avec le mauvais plaisant qui rit des travers qu'ils dénoncent !"

dimanche 18 mai 2008

G. Scholz - Petite ville le jour (1922)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre réaliste allemand Georg Scholz (1890-1945), formé à l'Académie des Beaux-Arts de Karlsruhe, puis à celle de Munich.
Connu pour ses oeuvres politiquement engagées, notamment ses représentations critiques de la République de Weimar et de la montée du nazisme en Allemagne, George Scholz compte parmi les figures emblématiques de la Neue Sachlichkeit (la Nouvelle Objectivité).

G.S. - Porteur de journaux
Il était membre du Parti communiste allemand, et faisait aussi partie à Berlin d'un collectif d'artistes, le Novembergruppe, qui visait la création d'une nouvelle forme d'art reflétant les réalités sociales et politiques de l'époque. 
"L'art est une arme. Il peut pénétrer le coeur et l'esprit des gens, et changer leur façon de penser et de ressentir."
Parmi ses influences, on peut citer des représentants de l'expressionnisme allemand, comme Ernst Kirchner ou Emil Nolde, mais aussi des maîtres de la Renaissance comme Albrecht Dürer et Hans Holbein le Jeune.

dimanche 11 mai 2008

R.S. - Le balayeur de la rue Visconti (1935)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français Roger Schall (1904–1995).
De lui je ne connaissais pas grand-chose ; juste un nom vaguement lié à la photographie de mode. Actif pendant l’entre-deux-guerres, Schall est pourtant l’un des photographes les plus prolifiques de son époque. 
Mais c’est un ouvrage publié en 2005 au Cherche-Midi, consacré à ses images de Paris sous l’Occupation, qui me l’a vraiment fait découvrir.
En 1931, il fonde avec son frère, à Montmartre, un atelier qui devient rapidement une véritable agence de presse.

Roger Schall
Le marché aux timbres, av. Matignon
(1940)


Il photographie Paris sous tous les angles, de jour comme de nuit, les rues comme les figures célèbres : Colette, Chanel, Matisse, Marlène Dietrich, Cendrars dont il partage la cabine lors du voyage inaugural du Normandie.
C’est aussi lui qui révèle pour la première fois le modèle Assia, devenue un emblème du nu artistique des années 30. En 1934, la direction de Vogue l’introduit dans le milieu de la mode.
Son œuvre reflète la coexistence de deux tendances qui marquent l’entre-deux-guerres : d’un côté, la modernité de la Nouvelle Vision et de la Nouvelle Objectivité (photographie pure, cadrages audacieux, échos du surréalisme), de l’autre, un certain retour à l’ordre que l’on retrouve dans la photographie humaniste. Bien que souvent réalisé dans un cadre de commande pour la mode, la publicité, ou la presse, son travail porte un regard à la fois attentif et sobre sur son époque. Il est aussi l’un des rares à avoir documenté Paris sous l’Occupation, et à avoir pris soin de dissimuler ses négatifs pour qu’ils traversent la guerre ; des images longtemps restées dans l’ombre jusqu’à la publication de ce livre qui, comme je le disais, m’a permis de le découvrir.

C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...