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dimanche 27 avril 2025

Roger Shall - Le Normandie (1935)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français Roger Schall (1904-1995), déjà présenté le 11 mai 2008 avec Le balayeur de la rue Visconti et Le marché au timbres de l'avenue Matignon.
Voici donc deux nouvelles images de Roger Schall, prises la même année et que je n’ai pu m’empêcher de rapprocher : d’un côté, le Normandie, paquebot emblématique de l’entre-deux-guerres, dont Schall photographia le voyage inaugural aux côtés de Blaise Cendrars (voir ma première publication) ; de l’autre, une vue du Normandy, restaurant parisien désormais disparu.

R. Schall - Le Normandy (1935)



Deux lieux de passage, deux mises en scène du luxe à la française - flottant pour l’un, bien ancré rive droite pour l’autre -, mais aussi deux façons de raconter une époque par ses façades, ses volumes, ses reflets. Deux lieux très différents, mais une même manière de faire apparaître ce qui se joue derrière les apparences. Ce que j’aime chez Roger Schall, c’est ça : cette capacité à capter l’élégance sans la figer, à enregistrer une présence humaine même là où elle semble absente. Le photographe de mode qu'il a été laisse parfois entrevoir, à la marge, un témoin plus discret, attentif aux traces, à ce que les lieux racontent à voix basse.

dimanche 11 mai 2008

R.S. - Le balayeur de la rue Visconti (1935)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français Roger Schall (1904–1995).
De lui je ne connaissais pas grand-chose ; juste un nom vaguement lié à la photographie de mode. Actif pendant l’entre-deux-guerres, Schall est pourtant l’un des photographes les plus prolifiques de son époque. 
Mais c’est un ouvrage publié en 2005 au Cherche-Midi, consacré à ses images de Paris sous l’Occupation, qui me l’a vraiment fait découvrir.
En 1931, il fonde avec son frère, à Montmartre, un atelier qui devient rapidement une véritable agence de presse.

Roger Schall
Le marché aux timbres, av. Matignon
(1940)


Il photographie Paris sous tous les angles, de jour comme de nuit, les rues comme les figures célèbres : Colette, Chanel, Matisse, Marlène Dietrich, Cendrars dont il partage la cabine lors du voyage inaugural du Normandie.
C’est aussi lui qui révèle pour la première fois le modèle Assia, devenue un emblème du nu artistique des années 30. En 1934, la direction de Vogue l’introduit dans le milieu de la mode.
Son œuvre reflète la coexistence de deux tendances qui marquent l’entre-deux-guerres : d’un côté, la modernité de la Nouvelle Vision et de la Nouvelle Objectivité (photographie pure, cadrages audacieux, échos du surréalisme), de l’autre, un certain retour à l’ordre que l’on retrouve dans la photographie humaniste. Bien que souvent réalisé dans un cadre de commande pour la mode, la publicité, ou la presse, son travail porte un regard à la fois attentif et sobre sur son époque. Il est aussi l’un des rares à avoir documenté Paris sous l’Occupation, et à avoir pris soin de dissimuler ses négatifs pour qu’ils traversent la guerre ; des images longtemps restées dans l’ombre jusqu’à la publication de ce livre qui, comme je le disais, m’a permis de le découvrir.

Ménologe de Basile II Une image et des mots. On connaît la formule de Simonide : « La peinture est une poésie muette ». Mais ce n’est pas p...