In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 1 mars 2009

A. Shay - Be kind now (1950)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Art Shay (b.1922), profondément ancré dans le Chicago du XXᵉ siècle. Né dans le Bronx, ancien navigateur pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’installe après le conflit à Chicago où il entame une longue carrière de photojournaliste indépendant, publiant dans Life, Time, Sports Illustrated, entre autres, ce qui lui permettra de rencontrer quelques-uns des plus grands photographes du moment : Alfred Eisenstaedt, Wallace Kirkland ou encore Francis Miller.
A.S. - Sunday morning, Madison St.
(1950)

C’est dans cette ville qu’il noue une amitié décisive avec l’écrivain Nelson Algren, rencontré en 1949. Ensemble, ils arpentent les rues populaires, les bars, les abords d’usines et les terrains vagues - un Chicago âpre, loin des images de carte postale -, et en tirent une œuvre à quatre mains : reportages, photos, récits.
De cette collaboration naîtra Nelson Algren’s Chicago, mais aussi les images qui accompagnent  Chicago: City on the Make, un essai d’abord publié dans Holiday Magazine. Shay et Algren, en témoins attentifs, documentent la même ville, celle des marges, des visages usés, des gestes ordinaires.
À l’époque, Algren vit une liaison célèbre avec Simone de Beauvoir, que Shay photographie également lors de son séjour à Chicago, notamment dans un nu devenu célèbre, à la fois pudique et libre, et qui est aujourd’hui exposé dans plusieurs musées.
Art Shay n’était pas un photographe du spectaculaire. Il se définissait comme un conteur visuel, qui observait la ville et ses habitants avec empathie. Portraits, paysages urbains, scènes de rue, toutes ses images respirent une attention sincère à ce qui se joue dans les marges.
« Mon appareil ne juge pas, il se souvient. »

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