L.K. - Zugleich parallel verlaufend (1966)

Le vide-grenier du dimanche. Je suis rarement sensible à l'art abstrait, mais voici deux oeuvres plutôt à mon goût - assez en tous cas pour que je les publie ici -, du peintre et graveur suisse Lenz Klotz (1925-2017), figure importante de l'abstraction européenne. Son travail est marqué par l'exploration des formes organiques, des lignes fluides et des couleurs douces, souvent influencées par la nature. À travers ses compositions abstraites, Klotz cherchait à à traduire le mouvement et l'énergie, et à exprimer le surgissement des émotions.

L'art abstrait, disait Mondrian, est un effort pour atteindre le pur et l'universel, pour exprimer une vérité fondamentale qui transcende les apparences.

L. Klotz - Beinahe klassisch (1964)

Lenz Klotz s'est également distingué dans le domaine de la gravure, où il a développé un style personnel en utilisant des techniques innovantes.

Ses œuvres ont souvent été interprétées comme des réflexions sur le passage du temps et sur les forces naturelles et humaines, et Klotz a laissé une empreinte durable dans le monde de l'art abstrait européen.

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Isa Marcelli - série Impermanence

Une image et des mots.

Un cliché de la photographe Isa Marcelli (b.1958), tiré de sa série "Impermanence", pour illustrer une démarche artistique qu'elle qualifie sur son site de quête pictorialiste assumée.

Les mots sont un extrait d'un poème en prose de Marc Quaghebeur, tiré du recueil Les carmes du Saulchoir (1993).

L'obscure fascination du monde est l'habitacle des visages, leur regret : celui des mères.

Comme nos mensonges, ils font tampon. Ils font la foule. Celle qui s'hystérise, pour oublier l'intensité tragique des regards qui la composent.

Ils sont pourtant la clef du monde.

On voit très rarement les visages. Sinon furtivement, parfois, entre les rythmes de l'amour. Ils irradient aussi des mots ou des traits forcenés des grands maîtres. À la manière d'un rappel. 

D'un manque. D'un écho.

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Dirk Nijland - Nature morte

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et graphiste néerlandais Dirk Hidde Nijland (1881-1955), que père, collectionneur réputé,  familiarise dès son jeune âge avec les oeuvres de George Breitner, Jan Toorop et Vincent van Gogh.

D'abord formé à l'École nationale des arts appliqués (Rijksschool) d'Amsterdam, il part ensuite à Rotterdam où il prend des cours de dessin de nu auprès d'AHR van Maasdijk et de JD Huibers. Ses natures mortes précises d'objets simples du quotidien, exécutées à la plume, au pinceau ou à l'encre de Chine, datent de cette époque.

D.N. - Het baken

À l'abri des soucis financiers, Nijland va par la suite effectuer en Belgique et en France des séjours qui seront décisifs pour son évolution artistique, avec notamment la découverte du pointillisme de Georges Seurat.

À partir de 1905, de retour au Pays-Bas, dans la région des polders, il s'attachera à la représentation de sujets proches de lui : les paysages voisins, les villes avec les gens dans leur relation avec l'eau, les rivières, les ruisseaux, les îles de Hollande méridionale. Peintre de l'eau et des paysages modestes de son environnement, Dirk Nijland occupe une place unique dans le développement de l'art moderne aux Pays-Bas au début du XXe siècle.

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T.O'Shea - Border Roads (90s)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe irlandais Tony O'Shea (b.1947), considéré comme l'un des plus grands photographes contemporains de son pays. Après avoir étudié l'anglais et la philosophie à l'université de Dublin, il se lance à plein temps dans la photographie comme professionnel auprès du magazine In Dublin puis pour le Sunday Business Post.

T.O'S. - Ways of the Cross (80s)

Par la suite photographe indépendant, O'Shea combine l'approche d'une tradition documentaire poétique européenne avec l'œil d'un anthropologue pour les réalités sociales. Dans ces images percutantes et éloquentes, il a saisi les nombreuses complexités d'un pays en pleine transformation, tout en s'assurant une place de choix dans le canon de la photographie irlandaise.

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Daniela Astone - Fils (2021)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'italienne Daniela Astone (b.1980). Native de Pise, elle s'installe à Florence après son diplôme secondaire en arts visuels pour intégrer en 1998 l'École Internationale de Comix, à la suite de quoi elle entre en 2001 à la prestigieuse Académie des Arts pour y étudier le dessin et la peinture ; elle en sort diplômée en 2004 et y est actuellement directrice du programme intermédiaire.

D. Astone - En fugue

La relation que j'ai avec mon environnement est très importante pour moi et donc aussi pour mon art. Lorsque je crée, je perds la notion du temps dans mes conversations avec la nature.

Lorsque je fais des comparaisons (chaque poire de mon arbre est différente - cette poire est comme un visage dans une foule) je commence à penser aux choses symboliquement.

Dans la vie, j'expérimente deux mondes parallèles, la Nature et celui de l'Homme.

Dans mon art, je suis capable de traverser la nature pour mieux exprimer mes sentiments sur l'humanité.

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D.L. - Country road, County Clare, Ireland (1954)

Une image et des mots. L'image est de Dorothea Lange (voir mars 2013), et les mots sont de l'empereur philosophe Marc-Aurèle, extraits du Livre V de Pensées pour moi-même (c.180 ap. J.-C.)

Je marche dans les sentiers que me trace la nature, jusqu'à ce que je me repose en tombant, exhalant mon dernier souffle dans cet élément où je puise à chaque instant le souffle de ma vie, tombant sur cette terre d'où mon père a tiré le germe de mon être, d'où ma mère a tiré son sang, d'où ma nourrice a tiré son lait ; sur cette terre, dont moi-même, depuis tant d'années, je me nourris et m'abreuve chaque jour ; sur cette terre, qui me porte, quand je la parcours et que j'en abuse de tant de façons.

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