In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 25 décembre 2022

Anton Pieck
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et illustrateur néerlandais Anton Pieck (1895-1987).
Son univers, qui baigne dans une atmosphère pleine de charme et d'aimable poésie, c'est le monde enchanté des contes pour enfants.

A.Pieck - Gebakkraam
Ce sont les images merveilleuses - dont on goûte chaque détail - des beaux livres qui se feuillettent avec eux devant la flambée. Des moments de rêverie où "une lueur d'éternité descend sur la beauté du monde", dirait Bachelard.
Pieck a commencé sa carrière comme enseignant d'art et a poursuivi en illustrant des livres, notamment des classiques comme Les Voyages de Gulliver et les contes des frères Grimm. Son style, qui nous plonge dans des scènes de vie quotidienne idéalisées ou des paysages imaginaires inspirés de l'Europe ancienne, se distingue par l'utilisation de couleurs douces et une attention minutieuse aux textures, aux costumes et aux architectures.
Mais quelle heure est-il à l'horloge du grand beffroi ? Et qui en France éditera l'oeuvre féerique d'Anton Pieck ?

TC1
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samedi 24 décembre 2022

VC Ferry - New York (2013)
Une image et des mots. Un cliché du photographe new-yorkais VC Ferry, déjà présenté ici en octobre dernier. Les mots pour l'accompagner sont un poème de Bukowski, The laughing heart.

your life is your life
don't let it be clubbed in dank submission.
be on the watch.
there are ways out.
there is light somewhere.
it may not be much light but
it beats the darkness.
be on the watch.
the gods will offer you chances.
know them,
take them.
you can't beat death but
you can beat death in life, sometimes,
and the more often you learn to do it,
the more light there will be.
your life is your life.
know it while you have it.
You are marvelous
the gods wait to delight 
in you.
HB3

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dimanche 18 décembre 2022

LS Lowry - The old house, Grove Street, Salford
(1948)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Laurence Stephen Lowry (1887-1976), déjà présenté en mai 2020, et qui fut à la Manchester School of Art l'élève du peintre impressionniste français Adolphe Valette.

LS Lowry - The football match (1949)








"I'm fed up with painting" disait-il en 1966, à l'âge de 79 ans..."J'en ai marre de peindre"... 
Et plus loin.. " J'aurais dû m'arrêter en 1948 mais on ne m'a pas laissé.. On me demandait plus de tableaux.. Je n'ai jamais recherché ce qu'on appelle le succès, il n'y a pas d'argent avec la peinture, le percepteur prend tout ". Assez ironique, quand on sait que The football match a été adjugé pour £5,6 millions en 2011.

MS1
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dimanche 11 décembre 2022

Fred Stein - Embrace, Paris (1934)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain d'origine allemande Fred Stein (1909-1967), déjà présenté ici en octobre 2016. Reconnu pour ses portraits saisissants de nombreuses personnalités intellectuelles et artistiques du XXe siècle comme Albert Einstein, Hannah Arendt, Marc Chagall, ou Marlene Dietrich, il parvenait avec son sens aigu de l'observation et de l'empathie à capturer l’essence de ses sujets, en montrant à la fois leur humanité et leur stature intellectuelle.
F.S. - Manhattan Skyline (1946)

Mais voici ici une autre facette de son art : deux photographies poétiques de Paris et de New York. Fred Stein, qui a dû fuir l’Allemagne nazie en raison de ses origines juives et de son engagement politique, est aujourd'hui considéré comme un pionnier de la photographie de rue et un maître du portrait en noir et blanc.
FL2

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dimanche 4 décembre 2022

O. Ring - Canal Frederiksholms, Copenhague
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre danois Ole Ring (1902-1972), troisième enfant de Laurits Andersen Ring que j'ai présenté ici en juin 2017. Principalement connu pour ses paysages ruraux et ses scènes de village qui restituent la sérénité et l’authenticité de la campagne danoise, il fait partie d'une tradition de peintres scandinaves qui privilégient les scènes naturalistes et la beauté des paysages locaux, en s'attachant à retranscrire l'atmosphère et les changements subtils de lumière caractéristiques des saisons nordiques.

O. Ring - Sakskøbing (1963)
Bien que moins célèbre que son père, Ole Ring est toutefois très apprécié pour la délicatesse de son travail et sa contribution à la peinture de paysage danoise. Son œuvre offre un regard profondément ancré dans le patrimoine rural du Danemark, et il reste une figure respectée dans l’art scandinave du XXe siècle pour son talent à immortaliser le charme simple et l’authenticité de la vie campagnarde.

samedi 3 décembre 2022

Simone Weil (1922)
Une image et des mots. Je feuillette La condition ouvrière, de Simone Weil, ce petit ouvrage publié en 1951 où elle relate sa vie de manoeuvre chez Alsthom, puis aux Forges de Basse-Indre et enfin chez Renault. Je relis les lignes poignantes qu'elle y consacre à la grève des ouvrières métallos de juin 1936, et les anecdotes qu'elle y évoque... 
Une bonne camarade, affectueuse, qu'on interroge sur sa famille.
"Vous avez des gosses ?
- Non, heureusement.. C'est-à-dire j'en avais un, mais il est mort."
Elle parle d'un mari malade, qu'elle a eu huit ans à sa charge. "Il est mort, heureusement...". C'est beau les sentiments. Mais la vie est trop dure...

Alors j'ai pensé à cette photo d'elle, que j'aime beaucoup ; c'est encore une écolière, elle n'a pas encore écrit La pesanteur et la grâce. Elle a été prise en Belgique, à Knotte le Zoute, et à côté d'elle (je l'ai recadrée), il y a son frère André, futur grand mathématicien co-fondateur du groupe Bourbaki.
Et pour aller avec, voici quelques lignes de Patti Smith, en pèlerinage au petit cimetière d'Ashford, dans le Kent, où elle cherche la tombe de Simone Weil pour s'y recueillir..

J'ai senti sa main qui me guidait. Sur ma droite se trouvait un secteur boisé qui semblait m'appeler. Soudain je me suis arrêtée. Je sentais l'odeur de la terre. Il y avait des alouettes et des moineaux, un trait de lumière est apparu, puis à disparu. J'ai tourné la tête sans pose exaltée et l'ai trouvée, dans toute sa grâce modeste. J'ai déplié le soufflet de mon appareil, réglé l'objectif puis pris quelques photos. Tandis que je m'agenouillais pour placer le petit bouquet de lavande sous son nom, des mots se sont formés, cabriolant comme une comptine. Je me suis sentie inexorablement en paix. La pluie s'est dissipée. Mes chaussures étaient tachées de boue. Il y avait une absence de lumière, mais pas d'amour.
Patti Smith, Dévotion (2018).

MG1 ICI