In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 28 mars 2021

Y. Kurnosov - Portrait 1

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du russe Yura Kurnosov, dont je ne sais pas encore grand chose sinon qu'il vit à Moscou, et qu'il cite Richard Avedon et Irving Penn parmi ses principales influences. 
Je l'ai découvert par hasard avec quelques natures mortes aussitôt archivées, mais ce sont surtout ses portraits que j'apprécie particulièrement.

Y. Kurnosov - Portrait 2
Ses modèles ne sont pas professionnels, ce sont des gens ordinaires chez qui - loin des standards du glamour -, les attitudes, le visage, le regard, dégagent une beauté singulière et nous font partager - ou peut-être imaginer, peu importe finalement -, un vécu d'une saisissante densité. "Voir le visage, c'est parler du monde", dit Emmanuel Levinas.

TC1
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dimanche 21 mars 2021

Wout Schram
Femme assise à la fenêtre
(1928)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre néo-réaliste hollandais Wout Schram (1895-1987), formé à la Rijkacademie d'Amsterdam et déjà présenté ici en mai 2019. Après la Seconde Guerre mondiale, il délaisse peu à peu la nature morte pour se consacrer au portrait, cherchant à traduire non pas la ressemblance extérieure, mais la vie intérieure de ses modèles.

W.S. - Nu à la fenêtre (1931)
De ses portraits, souvent baignés d’une lumière douce et équilibrée, se dégage une atmosphère de calme et de sérénité.
Ils deviennent un espace de réflexion et d’intimité, comme une pause méditative dans la confusion de la vie quotidienne ; sans doute - en partie en tous cas - grâce à l’élégante simplicité de son style.

RW2
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samedi 20 mars 2021

Bibliothèque de Cincinnati

Une image et des mots. Les livres ont les mêmes ennemis que l'homme, disait Paul Valéry : le feu, l'humide, les bêtes, le temps, et leur propre contenu. Je ne connais pas l'auteur de cette photo qui nous donne à voir la formidable bibliothèque de Cincinnati et Hamilton County, dans l'Ohio ; ouverte en 1853 elle était considérée comme l'une des plus belles des États-Unis, mais malheureusement elle fut détruite en 1955 pour laisser place à un parking.
Le grand Samuel Johnson s'en serait-il ému, lui qui affirmait que nul lieu n’offre de la vanité des espérances humaines une preuve plus frappante qu’une bibliothèque publique ?
Et pourrons-nous trouver quelque consolation à cette disparition chez l'auteur argentin Alberto Manguel, de qui Actes Sud vient de publier "Je remballe ma bibliothèque" ? Non plus, apparemment... 

Platon, qui serait convenu avec ma grand-mère que tout est sujet à perte, pensait que notre expérience du monde ne consistait qu'en indices de significations et en ombres sur la paroi d'une caverne. Ce que nous formulons n'est qu'ombres d'autres ombres, et tout livre avoue l'impossibilité de saisir pleinement notre expérience. Et toutes nos bibliothèques sont le glorieux compte-rendu de cet échec.

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dimanche 14 mars 2021

Rembrandt - La fille dans le cadre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Rembrandt Harmenszoon van Rijn (1606-1669), figure majeure du baroque et de l'âge d'or de la peinture hollandaise. 
Maître du clair-obscur, celui qui signait de son prénom parce qu'il se considérait l'égal des maîtres italiens comme Raphaël ou Titien a révolutionné l’utilisation de la lumière et de l’ombre.
R. - Paysage d'hiver (1646)

Aujourd'hui considéré comme l’un des plus grands génies de l’histoire de l’art occidental, il est l'auteur, selon les sources, de plus de 300 tableaux, 300 gravures et de centaines de dessins ; une oeuvre versatile et prolifique qui, écrivit-il un jour dans une lettre à Huygens, tendait vers un seul but : le mouvement le plus grand et le plus naturel (de meeste en de natuurlijkste beweegelijkheid). Le mot beweegelijkheid pouvant se traduire aussi bien par "émotion" que par "mouvement".
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dimanche 7 mars 2021

G. Käsebier - The manger (1899)

Le vide-grenier du dimanche. À la veille de la Journée internationale des droits de la femme, deux clichés de Gertrude Käsebier (1852-1934), figure essentielle du mouvement pictorialiste et l’une des premières femmes à s’imposer dans ce domaine au tournant du XXᵉ siècle.
Née à Des Moines (Iowa), elle commence sa carrière artistique relativement tard, après avoir élevé ses enfants, en étudiant la peinture puis la photographie à la Pratt Institute de Brooklyn. Rapidement, elle s’impose par ses portraits - souvent de femmes et d’enfants - et par ses natures mortes.
G.K. - The sketch (1903)

Käsebier joue un rôle clé dans la reconnaissance de la photographie comme art à part entière, en travaillant sur la composition, la lumière et l’expression avec une sensibilité proche de la peinture. Il y a dans ses images de maternité et de figures féminines une douceur empreinte de force intérieure qui me touche beaucoup.
Membre fondatrice de la Photo-Secession, elle milite aussi pour une meilleure place des femmes dans les arts et encourage les vocations féminines : “I earnestly advise women of artistic tastes to train for the unworked field of modern photography. It seems to be especially adapted to them.” Dans un monde encore très masculin, Gertrude Käsebier a su imposer une œuvre à la fois sensible et affirmée, qui demeure l’une des plus belles expressions du pictorialisme américain.

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samedi 6 mars 2021

Cy Twombly - Untitled
Une image et des mots. Une toile de l'américain Cy Twombly (1928-2011). 
Et quelques lignes de l'astrophysicien Jean-Pierre Luminet à propos de l' "univers hésitant" de Georges Lemaître, tirées de sa contribution à l'ouvrage collectif Forme et origine de l'univers, Regards philosophiques sur la cosmologie

Ce modèle (celui de l'"univers hésitant") résout le problème de l'âge de l'univers et laisse suffisamment de temps aux galaxies pour se former. 
Lemaître y introduit le concept révolutionnaire d'atome primitif. 
[....] "L'atome-univers s'est brisé en fragments, chaque fragment en morceaux plus petits. [....]. L'évolution du monde peut être comparée à un feu d'artifice qui vient de se terminer. Quelques mèches rouges, cendres et fumées. Debout sur une escarbille mieux refroidie, nous voyons s'éteindre doucement les soleils et cherchons à reconstituer l'éclat disparu de la formation des mondes."

Au fait, c'est de l'art, ça ? À vous de "voir". Voici pour en débattre, ICI, ce qu'en disait Le Parisien en décembre 2016, à l'occasion de la rétrospective Twombly du Centre Pompidou.

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Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...