In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 26 juillet 2020

F. Marc - Gerbes de grain (1907)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'allemand Franz Marc (1880-1916), l'une des figures majeures de l'expressionnisme et co-fondateur, avec Kandinsky, du groupe Der Blaue Reiter (Le Cavalier bleu).
Marc voyait dans le monde animal une pureté originelle perdue par l’homme ; ses chevaux, ses cerfs ou ses renards sont autant de visions spirituelles, portées par des couleurs auxquelles il donnait un sens symbolique : le bleu pour la profondeur spirituelle, le jaune pour la douceur, le rouge pour la violence.

F.M. - Chevaux au pâturage (1910)
Ses toiles - comme Les chevaux bleus (1911) - frappent par la force de leur simplicité : formes presque géométriques, palette éclatante, mais toujours au service d’une quête intérieure, d’une harmonie rêvée entre l’homme et la nature. On y perçoit l’influence du fauvisme, du cubisme et déjà un pas vers l'abstraction.
Sa vie fut courte : mobilisé en 1914, il meurt deux ans plus tard sur le front, à 36 ans seulement. Mais son œuvre, marquée par une intensité mystique rare, reste l’une des plus puissantes de l’avant-garde européenne.
SK1

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dimanche 19 juillet 2020

Ph. Echaroux - Painting with light (2013)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe et artiste de rue Philippe Echaroux (b.1983), principalement connu pour son travail dans le domaine du street art et de la photographie. Il se distingue par sa pratique novatrice du "street art 2.0", un concept qu'il a lui-même développé en fusionnant les techniques traditionnelles du graffiti et de l'art urbain avec la projection lumineuse. 

Ph. Echaroux - The true God
Contrairement à l'art de rue classique, qui utilise des peintures ou des collages, Echaroux projette ses œuvres de manière éphémère sur des bâtiments, des arbres ou d'autres éléments du paysage urbain et naturel, les rendant visibles uniquement sous certaines conditions lumineuses. Dès lors, l’art devient un moyen d’attirer l'attention sur des causes importantes, avec l'emploi de techniques visuelles innovantes pour créer un impact émotionnel fort. En 2016, il projette ainsi sur les arbres de la forêt amazonienne les visages des Indiens Suruí, pour alerter sur la déforestation et la fragilité de leurs communautés. Un geste simple, mais puissant : la lumière devient message, et l’art une manière de relier esthétique et urgence écologique.
KC1

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samedi 18 juillet 2020

M.Stomer - Jeune homme lisant à la chandelle (c.1640)
Une image et des mots. Matthias Stom ou Stomer (1589-1650), peintre du siècle d'or néerlandais, maître du chiaroscuro,  est un des représentants majeurs du courant caravagesque de l'École d'Utrecht. principalement incarné par Abraham Bloemaert.
Les mots auxquels j'ai pensé devant ce tableau sont de Machiavel (1469-1527) à propos de la lecture, extraits de Lettres familières.

"Le soir venu, je rentre à la maison et j'entre dans mon cabinet. Sur le seuil, je me dépouille de mon vêtement de tous les jours, couvert de fange et de boue, et je mets des habits de cour. Décemment habillé, j'entre dans les cours antiques des hommes de l'Antiquité : là, aimablement accueilli par eux, je me nourris de l'aliment qui par excellence est le mien, et pour lequel je suis né."

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dimanche 12 juillet 2020

A. Leibovitz - Elisabeth II à Buckingham (2007)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de la photographe américaine Annie Leibovitz (b.1949), l’une des grandes portraitistes contemporaines. Elle débute au début des années 1970 pour Rolling Stone, où elle impose déjà ce mélange singulier d’intimité et de mise en scène - on se souvient de son cliché mythique de John Lennon nu enlacé à Yoko Ono, pris le jour même de son assassinat.
A. Leibovitz - Keith Richards

Plus tard, à Vanity Fair, elle signe des images restées dans les mémoires : Whoopi Goldberg dans un bain de lait, Demi Moore enceinte et nue, ou encore la reine Elizabeth II.
Son style, marqué par l’éclairage dramatique et une forte dimension narrative, cherche toujours à révéler une vérité ou une fragilité derrière l’icône, qu’il s’agisse d’acteurs, de musiciens ou de chefs d’État. Au-delà du spectaculaire, chaque image devient un face-à-face intime, qui raconte une histoire.
Le tournage de la séance photo de Keith Richards pour Vuitton, c'est ICI... Rembrandtish, dit Keith.

MJ1

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dimanche 5 juillet 2020

W.B. Bruce - Maison de Ville Valgren
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de William Blair Bruce (1859-1906), considéré comme l'un des pionniers de l'impressionniste au Canada. Né à Hamilton (Ontario), il étudie l’architecture avant de se tourner vers la peinture. En 1881, il part pour Paris et s’inscrit à l’Académie Julian, où Bouguereau lui enseigne les bases académiques. Mais c’est surtout au contact de l’École de Barbizon et des peintres de Giverny qu’il trouve sa voie.
Il se lie avec l’Américain Theodore Robinson (voir oct. 2008), ami de Monet et l’un des premiers à adopter l’impressionnisme, dont l’influence sera décisive. Ses paysages lumineux et ses marines portent la marque des impressionnistes français.

W.B. Bruce - Mirror of the moon
(1906)
Ses voyages en France et en Scandinavie - comme son mariage avec une sculptrice suédoise qui devint son modèle favori -, auront donc nourri toute son œuvre. 
Malheureusement, malgré une carrière prometteuse, Bruce traverse des périodes de profond découragement et meurt prématurément en Suède en 1906, à seulement 47 ans.
Mais son héritage est aujourd’hui dûment célébré, notamment au Musée des beaux-arts de Hamilton, qui conserve une importante collection de ses œuvres.
HP7

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samedi 4 juillet 2020

Fred - Philémon
Une image et des mots. Une planche de Philémon, l'aventurier des lettres de l'Atlantique créé en 1965 par Fred dans le journal Pilote.
Pour l'accompagner, un extrait de La parole manipulée, une ouvrage de Philippe Breton publié à La Découverte en 2000.

"L'homme met du sens partout. Il ne peut pas se défaire de la continuelle production de sens qui caractérise sa parole, au point qu'il doive renoncer à ce qui fait pourtant le lot commun du moindre animal, voir, sentir, percevoir le réel de la même façon que son congénère.
S'accorder sur un minimum de points de vue communs nécessite un gigantesque travail pour des résultats toujours assez modestes, et toujours à recommencer.
La parole est ainsi faiblement informative et fortement argumentative. Elle est moins communication standardisée au sein d'une espèce que parole individuelle toujours à la recherche d'un lien social fuyant et toujours à reconstruire, alors que celui-ci est donné et immuable chez l'animal
."
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Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...