In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 26 janvier 2020

A.A-L. - Late afternoon, frozen brook (1877)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre paysagiste danois Anders Andersen-Lundby (1841-1923), déjà présenté en décembre 2018 avec deux autres compositions hivernales, sa spécialité. J'ai d'ailleurs pour cette raison hésité à le republier, mais comme j'aime particulièrement le tableau ci-dessous...

A.A-L. - The long and wintery road
(1883)

samedi 18 janvier 2020

V. Gogh - Les mangeurs de pommes de terre (1885)
Une image et des mots.
"Vous voyez, j'ai vraiment voulu que l'on comprenne que ces gens qui mangent des pommes de terre à la lueur de leur petite lampe ont eux-mêmes travaillé la terre avec ces mêmes mains qu'ils mettent dans le plat, et ainsi parler du travail manuel, et montrer qu'ils ont honnêtement gagné leur nourriture.
J'ai voulu que ce tableau donne l'idée d'une façon de vivre complètement différente de la nôtre - les gens civilisés. Et donc je ne veux surtout pas qu'on l'admire ou qu'on l'approuve sans savoir pourquoi."

De la Adirondack Blue américaine à la Van Gogh néerlandaise, en passant par nos Bonnotte de Noirmoutier et la Vitelotte noire, je viens d'apprendre au hasard d'une lecture qu'il existerait près de 10.000 variétés de pommes de terre (même si le World Catalogue of Potatoes Varieties n'en recense qu'environ 4500 cultivées et près de 2000 sauvages)..
Ça m'a fait un choc ; je n'y étais pas préparé. Cette information, soit dit en passant, ne figure pas dans l'indispensable Grand livre des variétés de pommes de terre, de Dorothée Bourget, que je garde sur mon chevet et qui me sert de référence.
Bref j'ai aujourd'hui encore, comme chaque jour, appris des choses nouvelles. Et c'est ainsi, dirait Vialatte, qu'Allah est grand.

Pour célébrer cette découverte, j'associe à ce billet quelques vers du très méconnu Paulin Gagne, extraits de son oeuvre L'Unitéide  (1857).

La Pataticulture, du haut du Pataticultoratoire

"Peuples et rois, je suis la Pataticulture,
Fille de la Nature et du Siècle en friture;
Étant née au milieu d'un champ plein de splendeur
Que de pommes de terre ornait un plant d'honneur,
N'ayant jamais mangé que des pommes de terre
Qui font pour moi des plats de la meilleure chère,
J'ai toujours adoré ce fruit délicieux,
Que, dit-on, pour extra mangeaient jadis les dieux!
[.....]

Tous

Ô Pataticulture, oui nous t'offrons le trône
Que mérite si bien ton auguste personne!

La Pataticulture

Puisque pour me bénir ton amour s'est levé,
Monde, ne parle plus, l'univers est sauvé!
Les peuples avec moi sans craindre le tonnerre
Se couronnent de gloire et de pommes de terre,
Et bravent la besace et la mendicité;
La patate en faveur sauve l'humanité!

dimanche 12 janvier 2020

Cas Oorthuys - Calle Mayor, Madrid (1957)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe néerlandais Casparus Oorthuys (1908-1975).
"On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter", écrivait La Fontaine dans une de ses fables..
Rencontre ? Ou pas ? Un proverbe malinké nous avertit aussi que le chasseur rencontre le gibier là où ils n'ont pas pris rendez-vous.

Cas Oorthuys - London (1953)








Durant la guerre, Oorthuys a fait acte de résistance en élaborant de faux papiers, et en documentant les activités des troupes allemandes d'occupation ainsi que la famine de l'hiver 44-45, la Hongerwinter.
LK1
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dimanche 5 janvier 2020

I. Levitan - Paysage sous la lune

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du russe Izaak Levitan (1860-1900), déjà présenté ici en octobre 2012. Figure majeure du paysagisme russe, grand ami de Chekov, influencé par Corot et membre du groupe des Ambulants.

I. Levitan - Sur la rivière (1871)

Dans une lettre adressée à Diaghilev - le père des Ballets Russes -, celui qui n'a cessé de peindre la beauté de la campagne russe et qui considérait que la place de l'homme dans le monde était insignifiante écrit :
Vous pensez sans doute que mes futurs paysages seront tout imprégnés de pessimisme, pour ainsi dire ? Ne vous inquiétez pas, j'aime trop la nature.

BF3
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samedi 4 janvier 2020

Une image et des mots. "Mignonne allons voir si la rose...". J'ignore de qui est ce portrait sans titre d'un couple amoureux que l'on imagine survivants dans un monde post-apocalyptique. Veut-il nous dire que le plus beau des sentiments prévaudra toujours et que, quel que soit le monde où nous vivrons, c'est l'amour toujours qui le rendra respirable?
Pour les accompagner j'ai choisi un des plus beaux poèmes d'amour en langue anglaise de l'ère victorienne, le sonnet 43 des Sonnets portugais d'Elizabeth Barrett Browning (1806-1861).

How do I love thee? Let me count the ways.
I love you to the depth and breadth and height
My soul can reach, when feeling out of sight
For the ends of being and ideal grace.
I love thee to the level of everyday's
Most quiet need, by sun and candle-light.
I love thee freely, as men strive for right.
I love thee purely, as they turn from praise.
I love thee with the passion put to use
In my old griefs, and with my childhood's faith.
I love thee with a love I seemed to lose
With my lost saints. I love thee with the breath,
Smiles, tears, of all my life; and, if God choose,
I shall but love thee better after death
.

***

(traduction de Claire Malroux)

Comment je t'aime? Que j'en compte les façons.
Je t'aime aussi profond, aussi haut et large
que mon âme peut aller, cherchant à tâtons
les fins de l'être et de la grâce idéale.
Je t'aime à la mesure du besoin quotidien
le plus paisible, au soleil et à la bougie.
Je t'aime librement, comme on se bat pour la justice.
Je t'aime purement, comme on dédaigne l'éloge.
Je t'aime avec la passion que je mettais jadis
dans mes chagrins, avec la foi de mon enfance.
Je t'aime avec l'amour que j'avais cru perdre
en perdant mes morts sacrés. Je t'aime avec le souffle,
les rires, les pleurs de toute ma vie, et si Dieu veut,
je ne t'en aimerai que plus après ma mort.
CP2

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JP4 ICI