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A. Carte - Marins regardant la mer (1923) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du belge Antoine Carte (1886-1954), déjà présenté en septembre 2012.
Né dans une famille d’artisans, il baigne dès l’enfance dans l’univers du travail bien fait. Son père, maître ébéniste, lui transmet le goût et le respect des matériaux nobles, une rigueur artisanale qui imprégnera toute son œuvre.
En 1897, il intègre l'Académie de Mons où il apprend la peinture et les techniques décoratives, tout en développant ses talents de dessinateur.
En raison de contraintes financières, il doit poursuivre ses études en soirée et travaille comme apprenti chez un peintre-décorateur.
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A. Carte - Le pain (1921) |
Après un passage à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, où il est influencé par les symbolistes comme Jean Delville, Anto Carte puise dans les poèmes d’Émile Verhaeren une source d’inspiration intense. Ses premières œuvres sont marquées par une atmosphère poétique, entre mysticisme et allégorie.
Entre 1910 et 1913, grâce à une bourse, il découvre l’avant-garde parisienne et se familiarise avec les arts de la scène, notamment les décors des Ballets Russes. Cependant, son style reste profondément marqué par une quête de simplicité et d’humanisme.
Après la Grande Guerre, son travail gagne en reconnaissance : il illustre des textes littéraires, expose en Belgique et aux États-Unis, et séduit un public international.
En 1928, il cofonde avec Buisseret et Léon Eeckman le groupe Nervia, un collectif d’artistes wallons défendant un art figuratif, accessible, souvent empreint de symbolisme ; une réponse au bouillonnement expressionniste flamand. Anto Carte, artiste rigoureux et respecté, a produit une œuvre à la fois monumentale et intime, traversée par la spiritualité, la sensibilité sociale et le quotidien. : Le Pain, ci-dessus, empreint d’une grande sensibilité spirituelle, en est une bonne illustration.