In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 2 septembre 2017

Guayasamín - Manos de un mendigo
Une image et des mots. Une oeuvre du peintre équatorien Oswaldo Guayasamín (1919-1999).
Les mots sont encore de Roberto Juarroz, extraits  une nouvelle fois de Dixième poésie verticale.
La traduction (je me suis humblement permis une seule petite retouche) est de François-Michel Durazzo.

Hay horas que nos abren las manos
y dan vuelta como a un texto marchito
la lección fatigada que es el mundo.

La iniciativa no nos pertenece.
Las cosas se sueltan o se abren
como si hubiese ondas o corrientes o motivos
que recorren el tiempo y el espacio,
cambian las situaciones,
corrigen las sustancias,
desempolvan texturas
y hasta inventan quizá
nuevos modos del ser,
variaciones o escapes.

Y entre tantos procesos curiosamente ambiguos
no sólo se nos abren las manos
como maniobras fértiles,
sino que a veces también se posa algo sobre ellas,
como si viniera a descansar un instante del abismo.

***

Il est des heures qui nous ouvrent les mains
et retournent comme un texte fané
la leçon fatiguée qu'est le monde.

L'initiative ne nous appartient pas.
Les choses se déprennent ou s'ouvrent
comme s'il y avait des ondes, des courants ou des motifs,
qui parcourent le temps et l'espace,
changent les situations,
corrigent les substances,
dépoussièrent des textures
et peut-être même inventent
de nouvelles manières de l'être,
des variations ou des fuites.

Et parmi tant de processus curieusement ambigus
non seulement nos mains s'ouvrent
comme de fertiles manoeuvres,
mais parfois quelque chose se pose aussi sur elles,
comme pour se reposer un instant de l'abîme.

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