In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 30 juillet 2017

Dawoud Bey - Rebecca (1991)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Dawoud Bey (b.1953), reconnu comme un des photographes les plus novateurs et influents de sa génération.
D'abord formé à la School of visual arts de New York, il décroche une licence en photographie à l'Empire State College, puis un master en beaux-arts à la Yale University School of Arts.

Dawoud Bey - Harlem (2016)
Bey ne considère pas son travail comme de la photographie documentaire.. Même lorsqu'il s'inscrit, avec un regard politique, dans la démarche de la street photography, il fait poser ses sujets, parfois avec des accessoires, comme dans la série novatrice qu'il a consacrée à la vie quotidienne des habitants de Harlem.
"How can one visualize African American history and make that history resonate in the contemporary moment?"

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dimanche 23 juillet 2017

André Brasilier - Les chevaux du soleil
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d'André Brasilier (b.1929), une huile sur toile et une aquarelle. 

A. Brasilier - Méditation
(1995)
Formé au Beaux-Arts dans l'atelier de Maurice Brianchon, où il entre à l'âge de 20 ans, et Premier grand prix de Rome quatre ans après en 1953 (son frère Jean-Marie sera aussi Premier grand prix de Rome en 1957, mais en architecture) Brasilier sera de 1954 à 1957 pensionnaire à la Villa Médicis.
Attaché à la composition, indispensable selon lui pour que le tableau "tienne", il soutient que la peinture n'a pas à être réaliste mais qu'elle est une transfiguration du réel ; il qualifie son art de "transfiguratif" et revendique Paul Gauguin comme étant son "père spirituel".

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samedi 22 juillet 2017

Cristina Coral - Once upon a time (2016)

Une image et des mots. L'image est un cliché de la photographe italienne Cristina Coral.
Les mots sont un extrait du roman de John Steinbeck, Des souris et des hommes (1937).

Imagine un type ici, tout seul, la nuit, à lire des livres peut-être bien, ou à penser, ou quelque chose comme ça. Des fois, il se met à penser et il n'a personne pour lui dire si c'est comme ça ou si c'est pas comme ça. Peut-être que s'il voit quelque chose, il n'sait pas si c'est vrai ou non. Il ne peut pas se tourner vers un autre pour lui demander s'il le voit aussi. Il n'peut pas savoir. Il a rien pour mesurer. J'ai vu des choses ici. J'étais pas soûl. J'sais pas si je dormais. Si j'avais eu quelqu'un avec moi, il aurait pu me dire si je dormais, et alors je n'y penserais plus. Mais j'sais pas.

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dimanche 16 juillet 2017

Ismo Hölttö - Oulu (1966)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe documentaire finlandais Ismo Hölttö (b.1940). Apprenti orfèvre dès l'âge de 15 ans, il suit les cours du soir à l'École d'arts appliqués de l'Université d'Aalto. Devenu orfèvre de métier, il consacre son temps libre à faire le portrait de ses compatriotes, d'abord à Helsinki, puis dans les régions rurales du centre et du nord de la Finlande. 

I. Hölttö - Hakaniemi (1960)
À l'âge de 22 ans il décide d'exploiter son goût des rencontres pour dresser un nouveau portrait de son pays, jusqu'alors toujours considéré "beau et propre" par l'opinion publique, et d'en montrer le côté dur et malpropre, marqué par l'injustice sociale et la perte de foi en l'avenir après le bref optimisme de l'après-guerre. 
Au Helsinki Camera Club il se lie d'amitié avec Mikko Savolainen, officier dans la police criminelle et photographe documentaire concerné par les questions sociales ; c'est lui qui va l'initier à la technique photographique, et quatre ouvrages de photographie anthropologique naîtront plus tard de leur collaboration.

dimanche 9 juillet 2017

J Czapski - Musée (1974)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et écrivain polonais Jósef Czapski (1896-1993), figure éminente de Kultura, le magazine des polonais dissidents en France, et membre des Kapistes, dont le chef de file, Jósef Panciewicz - lui-même influencé par Bonnard et les postimpressionnistes - est à l'origine du courant coloriste polonais.
Natif de Prague, Czapski part en 1915 étudier à Saint-Petersbourg, où il sera témoin de la révolution de 1917. Il s'engage dans l'armée polonaise, mais ayant déclaré vouloir servir sans armes, il est chargé de retrouver les officiers disparus de son régiment, qu'il apprend avoir été exécutés par les bolchéviques.

J.C - The boy in front of de Stael
(1981)
Après la guerre, il s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie.
C'est en 1924 qu'il part pour la France, avec 12 de ses camarades Kapistes qui comme lui réfutent la peinture polonaise académique ; il y rencontre François Mauriac et la lecture de Proust, puis retourne en Pologne en 1932.
Lorsqu'en 1939 l'Union Soviétique et l'Allemagne nazie envahissent son pays, Jósef Czapski est successivement interné dans trois camps soviétiques : Starobilsk, Pawliszczew Bor, et enfin Griazowiec. La majorité des 4000 prisonniers de Starobilsk sont regroupés avec ceux d'autres camps, et tous seront massacrés dans la forêt de Katyn.
Seuls soixante-dix neuf survivants de Starobilsc sont transférés à Giazowiec, parmi lesquels Czapski qui luttera contre l'enfermement en donnant à ses camarades prisonniers des conférences sur la littérature française. Ces années de détention, mais aussi après sa libération ses périples au Moyen-Orient et sa participation aux combats de Monte Cassino, il va les relater dans "Terre inhumaine", publié en France en 1949 ; c'est à partir de cette époque, après avoir par la plume porté témoignage, qu'il se remet à peindre.
SU1
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dimanche 2 juillet 2017

Alex Prager - Eve (2008)

 Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe et réalisatrice américaine Alex Prager (b.1979). Le premier fait partie de la série The big valley, Silver Lake Drive. 

Alex Prager - Hawkins Street (2017)

C'est une exposition de William Eggleston (voir mai 2013), vue à Los Angeles en 2000, qui l'a amenée à la photographie.
Comment savoir si le moindre oiseau fendant la voie des airs n'est pas un monde de joie emprisonné par nos cinq sens, s'interrogeait William Blake.

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samedi 1 juillet 2017

Eugène Boudin - Deauville à marée basse (1863)
Une image et des mots. Où il sera question du poids des nuages... Il n'est pas surprenant que les nuages, phénomènes météorologiques fugitifs et éphémères, et dont les formes changeantes sont propices aux errements de l'imagination, soient un sujet poétique majeur. Leur évocation abonde dans la littérature: soyeux, fibreux, cotonneux, les plumes les plus admirées ont pour les évoquer filé à l'envi la métaphore textile.
Mais, plutôt qu'une oeuvre littéraire, j'ai choisi pour accompagner cette image un extrait d'un article publié sur le site de la chaîne météo.

"En calculant la surface couverte par un nuage (de quelques dizaines de mètres pour un petit cumulus à plusieurs dizaines de kilomètres pour un foyer orageux) et son extension verticale, et connaissant la densité d'eau du nuage en question (de 0,5g/m3 à 5 g/m3) il est aisé ensuite de calculer son poids, et de se rendre compte que ce sont parfois de véritables icebergs qui flottent au-dessus de nos têtes lorsqu'il s'agit des cumulonimbus. Si le brouillard ne pèse que quelques kilos par m3, un cumulus pourra contenir de 1000 à 2000 tonnes d'eau. Un cumulonimbus (nuage d'orage) de bonne taille pourra peser de 50.000 à 300.000 tonnes d'eau, pouvant atteindre 800.000 tonnes pour les plus gros.
Lorsqu'ils forment un orage de taille classique, de 50 km² par exemple, ils pourront peser un million de tonnes. Enfin, un orage multicellulaire (formé d'un amas de cumulonimbus qui génèrent les gros orages d'été) pourra peser jusqu'à 25 millions de tonnes."

L'image, c'est une toile d'Eugène Boudin, "Deauville à marée basse", que j'ai retenue après avoir hésité pour ses beaux ciels ennuagés avec un autre tableau peint quelques années plus tard, en 1874, par Courbet : la "Vue sur le lac Léman".
Pourtant, à en croire Bernardin de Saint-Pierre, aucun pinceau ne peut rendre, ni aucune langue exprimer, la beauté des nuages...

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