In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 23 février 2014

H. Rutherford - Rainy day in Hyde
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre anglais Harry Rutherford (1903-1985), un des maîtres de la Northern School de L.S. Lowrydont la peinture porte témoignage des mutations post-industrielles de l'Angleterre du nord-ouest.

H.R. - Sunday afternoon (1926)

Natif de Denton, une bourgade du Grand Manchester, il étudie à la Hyde School of Art puis va suivre l'enseignement de la Manchester School of Art où L.S. Lowry et lui ont comme professeur le peintre impressionniste français Pierre Adolphe Valette.
En 1925, il s'inscrit aux classes d'art de Walter Sickert, qui va le considérer comme son héritier et dont il restera un disciple toute sa vie.

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samedi 22 février 2014

Une image et des mots.

Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien aimée,

Dans quelques heures je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.
Que puis-je t'écrire? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.

Je m'étais engagé dans l'Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense.

Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous..., j'ai un regret profond de ne t'avoir pas rendue heureuse, j'aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d'avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi, à ta soeur et à mes neveux.
Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée française de la libération.


Les hommes du Groupe Manouchian
Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus. Tu apporteras si possible mes souvenirs à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l'heure avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fait de mal à personne et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine.
Aujourd'hui il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus.
Je t'embrasse bien fort ainsi que ta soeur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près. Je vous serre tous sur mon coeur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.

                                                                                                                   Manouchian Michel
                                                                                                                   (21 février 1944)

dimanche 16 février 2014


Chaerul Umam - Net (2013)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe indonésien Chaerul Umam (b.1979). Reliefs baignés de brume, arbres secs plantés dans le désert, les portfolios professionnels et amateurs regorgent de ces paysages envoûtants auxquels la photographie en noir et blanc prête un supplément d'âme que souvent ils n'ont pas...
 
Ch.U. - Land of God (2010)








Il faut donc aller sous leur surface. y chercher - au-delà de la beauté que leur confère leur photogénie et/ou le talent du photographe - un sens pour soi...
Et c'est ainsi que Chaerul Umam figure dans ce blog.

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dimanche 9 février 2014

V. Kalaichi - Blue bird (2013)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'Ukrainienne Victoria Kalaichi (b.1986). 
Diplômée en 2006 du Crimean Art College, elle intègre la même année la Kharkov State Academy of Arts and Design.

V. Kalaichi - On the window (2011)

Lorsque j'ai découvert ce tableau - Blue bird -, j'ai pensé à Klimt... Pour l'attitude du personnage, pour les motifs sur le mur et le tissu et pour l'emploi des couleurs...
Pour en voir davantage sur le travail de cette artiste dont je ne sais rien de plus, c'est ICI.
RP1
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dimanche 2 février 2014

Edward Weston - Church door, Hornitos (1940)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Edward Weston (1886-1958), déjà présenté ici le 22 janvier 2012.

E.W. - China Cove, Point Lobos (1938)

Il est co-fondateur, aux côtés d'Ansel Adams et d'autres photographes de San Francisco du groupe f/64, promoteur en réaction à la démarche artistique du pictorialisme d'une photographie radicale, directe, la straight photography.

samedi 1 février 2014

Pitman's shorthand manual (1927)
Une image et des mots. L'illustration est tirée de l'édition de 1927 du manuel de sténographie Pitman. 
Ce système phonétique d'écriture pour la langue anglaise a été présenté pour la première fois par Isaac Pitman en 1837. Les symboles n'y représentent pas des lettres mais des sons.
Les mots sont un extrait du petit livre publié en 2010 par le psychanalyste François Gantheret, La nostalgie du présent.

Il ne faisait [...] que retrouver le plus commun et le plus terrifiant de la condition humaine, l'imposture inhérente au fait d'être dans un monde de signes et signe soi-même, dans un monde qui double le monde "réel" comme la carte inventée par le génie de Borgés, celle qui, à l'échelle 1/1, recouvre point pour point, dans sa facticité, le pays qu'elle représente. C'est dans la fortuite déchirure de la carte que peut apparaître le sol, que le pied nu peut sentir la fraîcheur de l'herbe ou la brûlure du sable et qu'il se sait lui-même nu et sensible et participant sensuellement de ce monde duquel le sépare le langage.

JP4 ICI