In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 20 octobre 2013

John Constable - The hay wain (1821)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre paysagiste anglais John Constable (1776-1837), profondément épris des beautés de sa campagne, d'une nature opulente et des éléments qui la façonnent. 
"J'aime chaque haie, chaque tronc d'arbre, chaque ruelle de mon village, et tant que ma main pourra tenir un pinceau, je ne me lasserai pas de les peindre."
Delacroix est enthousiaste; dans une de ses lettres au critique et historien de l'art Théophile Sylvestre, il écrit :
"Constable est une des gloires anglaises. C'est un véritable réformateur, sorti de l'ornière des paysagistes anciens."
John Constable - Hove Beach (1824)

Le premier tableau est l'une des restitutions les plus célèbres d'un paysage anglais. Au loin, des bêtes paissent, dans l'éclaircie et l'ombre mobile des nuages, dont on perçoit dans l'eau le reflet fugitif et dont Constable parlait comme du phénomène le plus insaisissable au monde. Ici, ils semblent poussés de la gauche du tableau par un vent d'altitude qu'on imagine puissant et doux; les vêtements sont légers.
Le second..., quelle lumière ! Sous l'amoncellement de nuages la mer est agitée; elle semble - pour reprendre les mots de Camus dans La Peste - témoigner de ce qu'il y a d'inquiétant et de jamais reposé dans le monde. Quelques années plus tard, Caspar David Friedrich peindra son Moine au bord de la mer. Mais ça, c'est une autre histoire...

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samedi 19 octobre 2013

Eloïse Capet - The white dresses (2013)

Une image et des mots. L'image, c'est un cliché iPhone de la photographe Éloïse Capet, et les mots pour aller avec sont extraits des Frères Karamazov, de Dostoïevski.

- Je pense que chacun en ce monde devrait apprendre, avant tout, à aimer la vie.
- Aimer la vie plutôt que chercher à la comprendre ?
- C'est cela, aimer la vie sans souci de la logique, comme tu l'as dit. C'est ainsi seulement qu'on finit par en découvrir le sens.

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dimanche 13 octobre 2013

O.S. - Fermant les volets (1929)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, des tempera sur papier, du peintre et illustrateur suédois Otte Sköld (1894-1958). C'est en Chine, où il est né, qu'il reçoit durant son enfance ses premières leçons de dessin avant que sa famille ne retourne s'installer en Suède. 

O. Sköld - Mansardes (1921)

Il y suivra entres autres institutions l'enseignement de l'école de peinture d'Althin, l'une des plus importantes de Scandinavie, puis partira à Copenhague et à Paris, où il va dans les années 20 diriger l'Académie Scandinave et enseigner à la Maison Watteau. De retour en Suède, il fonde l'école Sköld. 
Otte Sköld est un représentant du courant de la Nouvelle Objectivité, un mouvement apparu dans l'Europe des années 20 - d'abord en Allemagne (Neue Sachlichkeit) où il succède à l'expressionisme -, en réaction à l'évolution du modernisme vers l'abstraction. Originaires des grandes villes, en particulier de Berlin, les artistes fondateurs de ce courant veulent dépeindre la réalité telle qu'elle est, et montrer sans fard la société d'après-guerre rongée par la pauvreté. Il n'y a qu'un seul monde et il est cruel, disait Nietzsche.

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dimanche 6 octobre 2013

Claude Renaud - Paris (1963)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe Claude Renaud, auteur de deux beaux ouvrages consacrés à la capitale, "Paris en mémoire", et "Paris murmures", publiés respectivement en 2004 et en 2007.

C R. - Porte de Clignancourt (1963)











Élève de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, mais aussi diplômé en sciences sociales de l'Université de Berkeley, en Californie, il porte un regard humaniste sur la vie quotidienne, sur les gens, sur la poésie naturelle des choses; le regard d'un "écrivain de l'image".
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samedi 5 octobre 2013

Bruno Catalano - Les voyageurs
Une image et des mots. L'image, c'est celle de ces sculptures de Bruno Catalano, exposées le mois dernier à Marseille. Nées accidentellement d'un démoulage raté, elle deviennent par ce même fait de magnifiques métaphores de l'incomplétude, et ce à double titre : celle de l'oeuvre d'art (quelle qu'elle soit ?), et celle de l'homme déraciné, l'homme en lambeaux.

Les mots, ils sont de Roberto Juarroz, extraits de sa Poésie verticale.

"Cada uno se va como puede, unos con el pecho entreabierto, otros con una sola mano, unos con la cédula de identidad en el bolsillo, otros en el alma... [...] Pero todos se van con los pies atados, unos por el camino que hicieron, otros por el que no hicieron, y todos por el que nunca harán."

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"Chacun s'en va comme il peut, les uns avec la poitrine entrouverte, d'autres avec une seule main, les uns avec la carte d'identité dans la poche, d'autres dans l'âme.. [...] Mais tous s'en vont les pieds attachés, les uns par le chemin qu'ils ont fait, d'autres par celui qu'ils n'ont pas fait, et tous par celui qu'ils ne feront jamais".

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