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C.D. F. - Femme à la fenêtre (1822) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'allemand Caspar David Friedrich (1774-1840).
Né sur les rives de la Baltique, alors sous domination suédoise, il grandit dans un environnement empreint de piété luthérienne, et est marqué dès l’enfance par plusieurs deuils familiaux. Ces pertes précoces, combinées à une profonde intériorité, vont nourrir une œuvre où la solitude, le silence et la quête spirituelle occupent une place centrale.
Formé à l’Académie de Copenhague, il s’imprègne du néoclassicisme et va s'imposer dès le début du XIXe siècle comme l’un des principaux représentants du romantisme allemand ; il ne s’agit plus de représenter la nature de manière fidèle, mais d’en faire le miroir d’un état d’âme : " le peintre ne doit pas peindre seulement ce qu'il voit en face de lui, mais aussi ce qu'il voit en lui.". Cet homme, disait de lui le sculpteur David d'Angers, a découvert le tragique du paysage.
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C.D. F. - Le soir (1821) |
Ils sont une confrontation entre l’homme, souvent de dos (le fameux "Rückenfigur"), et l’infini.
Peu soucieux des modes, Friedrich reste à l’écart des cercles officiels et son style, jugé trop sombre ou passéiste au fil du siècle, va tomber progressivement dans l’oubli après sa mort en 1840. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle, puis le XXe, pour qu’il soit redécouvert par les symbolistes, les expressionnistes, et plus tard les surréalistes.