In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 29 juin 2008

Th. Le Clear - Newsboy (1853)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du portraitiste et peintre de genre américain Thomas Le Clear (1818-1882), formé à l'Académie des Beaux-Arts de Pennsylvanie.
Il excellait dans l'art du portrait - cet art subtil entre l'observation minutieuse et la créativité, disait Rembrandt -, et on lui doit notamment, parmi beaucoup d'autres, un très beau portrait du Président Ulysses S. Grant.

Th.L.C. - Young America (1863)
Mais il a également peint un bon nombre de scènes de genre, mettant le plus souvent en scène le monde de l'enfance, comme on le voit ici avec ces deux tableaux que j'aime particulièrement.
The aim of the true artist is not to give pleasure, but to awaken an emotion.

samedi 28 juin 2008

Paul Strand - Rebecca's hand (1923)
Une image et des mots. Pour accompagner ce beau cliché du photographe américain Paul Strand, sur qui il faudra que je revienne, j'ai choisi de faire appel à deux textes qui soient d'un couple.

Les êtres humains sont des êtres-pour-autrui. Leur être ne consiste pas seulement à exister pour eux-mêmes, mais aussi pour les autres. Nous sommes toujours en relation avec les autres, que ce soit de manière positive ou négative. Notre existence est déterminée par notre rapport aux autres, par notre désir de plaire, de faire plaisir, d'être aimé et reconnu. Et c'est précisément cette relation qui nous permet de nous réaliser en tant qu'individus, de nous découvrir nous mêmes et de donner un sens à notre vie. Sartre, Les Mots (1964).

Le sujet féminin, dans sa situation actuelle, est pris dans une contradiction insupportable : comment être tout à la fois objet et sujet, comment concilier les exigences de la chair et celles de la liberté, comment vivre son corps sans être prisonnière de son corps ? C'est cette question qui sous-tend tous les débats sur l'égalité des sexes, car l'égalité ne consiste pas seulement à accorder les mêmes droits et les mêmes privilèges, mais à reconnaître la dignité de l'autre en tant que sujet à part entière. C'est dans cette reconnaissance mutuelle que réside la possibilité de s'élever au-delà de la contradiction et de trouver une véritable union entre deux êtres humains, deux sujets libres et égaux. Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe (1949).

JPR1
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dimanche 22 juin 2008

U. Oppi - Femme à la fenêtre

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'italien Ubaldo Oppi (1889-1942), un des initiateurs avec Marguerita Sarfatti du groupe Novecento.

U.O. - Paysage du Cadore











Il a d'abord étudié à l'Académie des Beaux-Arts de Bologne, sa vie natale, avant d'aller s'installer à Florence où il a d'abord travaillé comme illustrateur.
Très influencé par la Renaissance italienne, en particulier par Raphaël et Andrea del Sarto, il le fut aussi par des peintres modernes, comme les symbolistes Gustav Klimt et Franz von Stuck.
La beauté, disait-il, est l'essence de l'art.

dimanche 15 juin 2008

C.R. - La petite malade (1995)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe et photojournaliste espagnole Cristina García Rodero (b.1949). Dès 1974 elle s'intéresse à la photographie, après avoir étudié la peinture à l'école des Beaux-Arts de l'Université de Madrid, où elle enseignera d'ailleurs elle-même jusqu'en 2007.
Détachée des audaces de la movida alors en plein essor, Cristina G. Rodero va s'attacher à documenter les fêtes, les usages et les traditions d'une Espagne profonde en voie de disparition ; elle donne à son travail une dimension presque ethnologique, comme le montre en particulier España oculta, son premier ouvrage.

C.R. - Escober (1988)
J'ai essayé de photographier l'âme mystérieuse, authentique et magique de l'Espagne dans toute sa passion, son humour, sa tendresse, sa rage, sa souffrance, et toute sa vérité ; et les moments les plus pleins et les plus intenses dans les vies de ces personnages, aussi simples qu'irrésistibles, avec toute leur force intérieure.

En 2005, Cristina G. Rodero est la première espagnole à rejoindre la prestigieuse agence Magnum.

TW1

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dimanche 8 juin 2008

J. Vermeer - Petite rue (1657)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Johannes Vermeer (1632-1675), maître aussi éblouissant que parcimonieux du Siècle d'or néerlandais, sur qui n'écrire que quelques lignes est une gageure.

J.V. - Vue de Delft (1660)

Deux scènes d'extérieur, malgré la tentation de publier au moins l'une de ces merveilles que sont la laitière, l'astronome, le géographe, ou encore le verre de vin.... , ce sera pour une prochaine fois. Vermeer, disait Marcel Proust, était le poète de la lumière et de l'intimité.

samedi 7 juin 2008

Guy Le Querrec - Palais des Congrès (1979)
Une image et des mots.
Aristote, dans La Métaphysique, aborde la distinction entre l'audible et l'inaudible.

Le son est ce qui tombe sur l'oreille.
Le sonore est donc audible. Ce qui n'a pas cette qualité est inaudible. Mais le son est sensible à l'ouïe, et l'ouïe est la faculté de percevoir le son. Il en est de même pour l'odorat, le goût, le toucher. Le sensible, c'est ce qui peut être perçu par les sens, et le sens est la faculté qui le perçoit.
Ainsi l'audible et l'inaudible sont déterminés par notre faculté à percevoir le son.

Dans cet extrait, Aristote souligne la relation étroite qui existe entre les sens et le monde qui nous entoure, ainsi que l'importance de nos facultés sensorielles dans notre compréhension de la réalité. Ce qui est inaudible ne peut être perçu par notre ouïe, mais cela ne signifie pas que cela n'existe pas. Cette réflexion peut s'étendre à d'autres aspects de la réalité qui échappent à notre perception, et souligne l'importance de reconnaître les limites de notre connaissance.
Maurice Merleau-Ponty, dans sa Phénoménologie de la perception (1945), traite aussi de cette distinction entre l'audible et l'inaudible, et souligne le rôle crucial de la perception subjective dans notre compréhension et notre interprétation du monde.
RB1

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dimanche 1 juin 2008

George Tooker - Jukebox (1953)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain George Tooker (b.1920). Associée assez commodément au courant du réalisme magique, sa peinture exprime le plus souvent l'isolement, la désespérance, l'accablement de la vie urbaine contemporaine, et les déboires face à la bureaucratie.

My art is an attempt to transform a reality that I consider tragic into an image of beauty.

G.T. - Government Bureau (1956)
.À la Art Students League of New York, Tooker suit l'enseignement de Reginald Marsh et Kenneth Hayes Miller - tenants de ce que l'on appelle le Réalisme Social américain -, mais il revendique aussi l'influence des peintres de la Renaissance Piero della Francesca et Paolo Uccello.