In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 25 mai 2008

Algernon Newton - The house by the canal (1945)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'anglais Algernon Cecil Newton (1880-1968), d'abord formé à la Franck Calderon's School, spécialisée dans la peinture animalière, puis à la London School of Art.
En 1903, Newton fait sa première apparition à la Royal Academy. Cependant, sa carrière est mise en suspens par la Première Guerre mondiale et une pneumonie sévère qui l’oblige à quitter Londres. Il s’installe alors dans les Cornouailles, où il demeure jusqu’à son retour en 1919. 

A.N. - The Surrey Canal (1935)


Formé à la peinture en plein air, Newton mesure les limites de sa technique, et il entreprend pour progresser de se replonger dans l’étude des maîtres anciens. C’est en observant de près les œuvres de Canaletto à la National Gallery qu’il trouve sa véritable inspiration, et à partir des années 1920, il va se spécialiser dans les représentations de canaux et de l’architecture des quartiers populaires de Londres ; le vif succès qu'elles rencontrent vont lui valoir le surnom de "Canaletto de Regent’s canal".
La beauté est partout, il suffit de la chercher. Un gazomètre peut donner une aussi belle image qu'un palais sur le Grand Canal de Venise. Cela ne dépend que de l'oeil de l'artiste.
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samedi 24 mai 2008

Monty Python - Ministry of Silly Walks
Une image et des mots. Voici ce qu'en 1833 Sophie Gay écrivait dans sa "Physiologie du ridicule".

"Vu des hauteurs de la philosophie, le ridicule est le lien le plus solide de tous ceux qui unissent les hommes : c'est la seule réciprocité constante, inaltérable, à l'abri des caprices du coeur et des faiblesses de l'esprit. Les exemples d'amitié héroïque que nous ont transmis les anciens ne sont rien en comparaison de l'attachement dévoué de deux êtres enchaînés par le plaisir sans cesse renaissant de se dénigrer l'un l'autre. Avec quelle gaieté ils se bafouent, se taquinent, se trahissent ! quitte à se battre ensuite avec le mauvais plaisant qui rit des travers qu'ils dénoncent !"

dimanche 18 mai 2008

G. Scholz - Petite ville le jour (1922)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre réaliste allemand Georg Scholz (1890-1945), formé à l'Académie des Beaux-Arts de Karlsruhe, puis à celle de Munich.
Connu pour ses oeuvres politiquement engagées, notamment ses représentations critiques de la République de Weimar et de la montée du nazisme en Allemagne, George Scholz compte parmi les figures emblématiques de la Neue Sachlichkeit (la Nouvelle Objectivité).

G.S. - Porteur de journaux
Il était membre du Parti communiste allemand, et faisait aussi partie à Berlin d'un collectif d'artistes, le Novembergruppe, qui visait la création d'une nouvelle forme d'art reflétant les réalités sociales et politiques de l'époque. 
"L'art est une arme. Il peut pénétrer le coeur et l'esprit des gens, et changer leur façon de penser et de ressentir."
Parmi ses influences, on peut citer des représentants de l'expressionnisme allemand, comme Ernst Kirchner ou Emil Nolde, mais aussi des maîtres de la Renaissance comme Albrecht Dürer et Hans Holbein le Jeune.

dimanche 11 mai 2008

R.S. - Le balayeur de la rue Visconti (1935)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français Roger Schall (1904–1995).
De lui je ne connaissais pas grand-chose ; juste un nom vaguement lié à la photographie de mode. Actif pendant l’entre-deux-guerres, Schall est pourtant l’un des photographes les plus prolifiques de son époque. 
Mais c’est un ouvrage publié en 2005 au Cherche-Midi, consacré à ses images de Paris sous l’Occupation, qui me l’a vraiment fait découvrir.
En 1931, il fonde avec son frère, à Montmartre, un atelier qui devient rapidement une véritable agence de presse.

Roger Schall
Le marché aux timbres, av. Matignon
(1940)


Il photographie Paris sous tous les angles, de jour comme de nuit, les rues comme les figures célèbres : Colette, Chanel, Matisse, Marlène Dietrich, Cendrars dont il partage la cabine lors du voyage inaugural du Normandie.
C’est aussi lui qui révèle pour la première fois le modèle Assia, devenue un emblème du nu artistique des années 30. En 1934, la direction de Vogue l’introduit dans le milieu de la mode.
Son œuvre reflète la coexistence de deux tendances qui marquent l’entre-deux-guerres : d’un côté, la modernité de la Nouvelle Vision et de la Nouvelle Objectivité (photographie pure, cadrages audacieux, échos du surréalisme), de l’autre, un certain retour à l’ordre que l’on retrouve dans la photographie humaniste. Bien que souvent réalisé dans un cadre de commande pour la mode, la publicité, ou la presse, son travail porte un regard à la fois attentif et sobre sur son époque. Il est aussi l’un des rares à avoir documenté Paris sous l’Occupation, et à avoir pris soin de dissimuler ses négatifs pour qu’ils traversent la guerre ; des images longtemps restées dans l’ombre jusqu’à la publication de ce livre qui, comme je le disais, m’a permis de le découvrir.

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dimanche 4 mai 2008

Charles Levier - Vase à la fenêtre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre franco-américain Charles Levier (1920-2003). Il a dix-sept ans lorsqu'il intègre à Paris l'École nationale des Arts Décoratifs, mais ses études sont interrompues par la Seconde Guerre mondiale. Engagé en Afrique du Nord, il met à profit sa maîtrise de l’anglais pour devenir agent de liaison entre l’Armée française et l’OSS américain. À la fin du conflit, il choisit de ne pas reprendre ses études et installe son atelier aux États-Unis, tout en conservant des liens étroits avec la France. Sa première exposition personnelle a lieu en 1949 à la galerie Constantine de Lyon, suivie d'une deuxième l’année suivante, à Los Angeles, qui aura un succès retentissant.

Charles Levier - Sans titre

En 1955, il se fait remarquer par un prestigieux galeriste newyorkais, le Dr. Lilienfeld, qui va jouer un rôle clé dans l’établissement de sa renommée auprès de nombreux collectionneurs. Levier expose aussi à Paris, mais c’est principalement aux États-Unis qu’il connaît la célébrité, porté par l’enthousiasme du public et des élites. Cette popularité outre-Atlantique contraste avec l’accueil plus réservé en France, où son style figuratif - qui emprunte au cubisme sans perdre de sa lisibilité -, et empreint d’un optimisme délicat influencé par le cinéma hollywoodien, se heurte à l’avant-gardisme abstrait prôné par la critique officielle.

Lectionnaire d'Henri III Une image et des mots. En ce surlendemain de Fête du travail... Ce que veut dire la parabole des ouvriers ...