In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 21 juillet 2024

Raymond Daussy - Tour Eiffel (1946)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Raymond Daussy (1918-2009), qui s’est principalement fait connaître dans les années 1940, lorsqu’il s’est engagé dans les activités du groupe Surréalisme-révolutionnaire.
Son parcours, bien que peu documenté, reflète les dilemmes profonds qui traversaient alors les peintres et poètes de son époque, avec toutes les tensions d’une pensée écartelée entre espoir et désillusion : la condition ouvrière, la montée du réalisme-socialiste imposé par le stalinisme, l’ombre du national-socialisme et de la guerre, l’idéal révolutionnaire, et l’aspiration surréaliste à une libération totale de l’esprit.

R.D. - Balade à bicyclette
(1950)

Dans ce contexte, la peinture devenait pour de nombreux artistes un champ de contradictions. La figuration semblait porter une charge politique plus immédiate, tandis que l’abstraction, perçue comme plus éthérée, risquait de se détacher des souffrances du peuple.
Le rêve, moteur essentiel du surréalisme, apparaissait alors brouillé. Comment un peintre comme Raymond Daussy, proche du Parti Communiste Français, pouvait-il concilier son rejet du nazisme avec son engagement envers une solidarité prolétarienne internationale ? Comment articuler la poésie du réel qui le fascinait et une vie quotidienne marquée par l’adversité ?
" L'oeuvre authentique constitue une matière inépuisable ou elle n'est pas.
La représentation doit donc comporter une partie d'elle-même que les possibilités de consommation n'atteignent pas. Passé au filtre de la rêverie active, l'événement reste ce qui, indéfiniment, nous rattache au monde et à nous-mêmes." 
Raymond Daussy s'est éteint a plus de 90 ans et presque totalement oublié. Mais au fond, que vaut réellement la renommée quand on sait, comme le disait Jean Rostand, qu'elle va si copieusement à des pitres...?

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dimanche 14 juillet 2024

R.D. - La dernière valse du 14 juillet
(1949)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Robert Doisneau (1912-1994), déjà publié en septembre 2008 et 2010, février et mars 2011. Combien de publications faudrait-il pour rendre justice, ne serait-ce qu'un peu, au talent unique qu'avait Doisneau pour immortaliser, avec tendresse et humour, les rues de Paris, les enfants joueurs, les travailleurs, les amoureux, et la beauté qui échappe aux modes passagères...

R.D. - La dactylo du Vert Galant
(1946)
Robert Doisneau célèbre la simplicité des instants ordinaires, qu'il transforme en tableaux universels de la condition humaine.
Le monde que j'essayais de montrer était un monde où je me serais senti bien, où les gens seraient aimables, où je trouverais la tendresse que je souhaite recevoir. Mes photos étaient comme une preuve que ce monde peut exister.
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dimanche 7 juillet 2024

J.E.M - The Black Brunswicker (1860)

Le vide grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre préraphaélite anglais John Everett Millais (1829-1896).
Formé à la Royal Academy, il s'y lie d'amitié avec William Holman Hunt et Dante Gabriel Rossetti avec qui il forme en 1848 la confrérie préraphaélite, un mouvement artistique qui cherchait à revitaliser l'art britannique en s'inspirant des détails minutieux et des compositions narratives des maîtres italiens d'avant Raphaël.
Influencé par les maîtres de la Renaissance et par une sensibilité romantique, il explore des thèmes variés, allant de la mythologie et la littérature à la nature et à la vie domestique victorienne.

J.E.M. - Blow blow thou winter wind
(1892)
Les Black Brunswickers était une troupe d'élite levée par le duc Frédéric-Guillaume de Brunswick (1771-1815) et dont la devise était "La gloire ou la mort".
C'est la fille de Charles Dickens, Kate, qui servit de modèle pour ce portrait que Millais dut peindre en de multiples courtes séances ; l'intimité de l'attitude contrevenait aux règles de bienséance qui prévalaient alors et chacun devait poser séparément en utilisant un mannequin pour s'appuyer ..

samedi 6 juillet 2024

Le chant des partisans
Une image et des mots. Ceci est le manuscrit original du Chant des partisans, écrit par Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon à Londres en 1943.

Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l'ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n'est pas éclairée. Les hommes sont plutôt bons que mauvais et en vérité ce n'est pas la question. Mais ils ignorent plus ou moins, et c'est ce qu'on appelle vertu ou vice, le vice le plus désespérant étant celui de l'ignorance qui croit tout savoir et qui s'autorise alors à tuer.
Albert Camus, La peste (1947)

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