In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 7 janvier 2024

Cuno Amiet - Arbre en hiver (1905)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du suisse Cuno Amiet (1868-1961). Il montre dès ses années de collège un don pour la peinture, et reçoit ses premiers enseignements artistiques de Frank Buchser, à Feldbrunnen, dans le canton de Soleure. En 1886, Amiet part pour l’Académie de Munich où il fait la connaissance de Giovanni Giacometti avec qui, deux ans plus tard, il se rend à Paris et s'inscrit à l'Académie Julian. En 1892, inspiré par le parcours de Paul Gauguin, Amiet passe une année à Pont-Aven où il découvre les œuvres de Vincent van Gogh ; il y fait aussi la connaissance d'Armand Seguin, qui l'initie à l'art de la gravure. Ce séjour marque le début de sa carrière de coloriste.

C.A. - Grand hiver (1904)
De retour en Suisse en 1893, il rencontre Ferdinand Hodler en 1897, avec qui il devient l'une des figures majeures du symbolisme en Suisse. L'année suivante, il épouse Anna Luder, fille d'un riche aubergiste, et s’installe avec elle à Oschwand, un village dans le canton de Berne qui deviendra à partir de 1908 un lieu de création artistique important. Amiet garde des contacts réguliers avec la scène artistique internationale. En 1904, il participe avec Hodler à la Sécession de Vienne et expose à Dresde en 1905, où il rencontre de jeunes peintres expressionnistes qui fonderont le groupe Die Brücke la même année. Il est officiellement invité à rejoindre ce groupe en 1906, ce qui lui permet de participer à plusieurs expositions internationales. En 1931, un incendie au Palais de verre de Munich détruit une partie de son œuvre. De la fin des années 1920 jusqu’à sa mort en 1961 à Oschwand, il consacre principalement son art à des paysages lumineux et idylliques, et en plus de ses toiles de chevalet, Amiet réalise également des fresques et des gravures. Grâce à sa maîtrise des couleurs, il a, après Ferdinand Hodler, donné un nouvel élan à la peinture suisse.

samedi 6 janvier 2024

Alexey Vasilyev - série My dear Yacutia (2019)
Une image et des mots. Le cliché est du photographe documentaire Yacoute Alexey Vasilyev (b.1985).
"Nous ne sommes pas seulement chargés d'un passé, nous sommes aussi chargés d'un milieu", écrit le philosophe japonais Tetsurô Watsuji dans son ouvrage Fûdo : le milieu humain, publié au CNRS en 2011.
Il y théorise, à l'aide du concept de "médiance" (fûdosei), la façon dont les hommes vivent leur environnement et par là celle dont les cultures sont le reflet de cet environnement.

dimanche 31 décembre 2023

W. B. - Vierge des anges (1881)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de William-Adolphe Bouguereau (1825-1905), déjà présenté ici en juin 2009, septembre 2012, et mars 2018. Qu'ajouter à propos de ce peintre académique qui de son vivant a joui d'une immense popularité pour ses œuvres réalistes, idéalisées et empreintes de classicisme ? Spécialisé dans les scènes mythologiques, religieuses et les portraits, célébré pour ses représentations idéalisées de femmes, d'enfants et d'anges, souvent baignées dans une lumière douce et harmonieuse, il se distinguait par sa maîtrise technique, notamment dans le rendu des textures et des détails anatomiques. 

W.B. - Les noisettes (1882)

Toutefois, son style académique est vivement critiqué par les artistes d'avant-garde comme les impressionnistes, qui lui reprochent son manque d'innovation, et Bouguereau va peu à peu tomber dans l'oubli avant d'être redécouvert au XXe siècle, où son travail est réévalué et apprécié pour sa virtuosité et sa finesse. En peinture, je suis un idéaliste. Je ne vois que le beau dans l’art et, pour moi, l’art c’est le beau. Pourquoi reproduire ce qui est laid dans la nature ? Je n’en vois pas du tout la nécessité. Peindre ce que l’on voit tel quel, non.

samedi 30 décembre 2023

Henri Prestes - The Velvet Kingdom (2021)
Une image et des mots.
Je suis d'un autre pays que le vôtre, chantait Léo Ferré, d'un autre quartier, d'une autre solitude.
Je m'invente aujourd'hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous.

De la série The Velvet Kingdom, voici un cliché du photographe portugais Henri Prestes ; il fera l'objet d'une future présentation.
Et les mots pour aller avec sont la dernière strophe du "Livre de la solitude", de la poétesse argentine Glauce Baldovin (1928-1995).

Et si un jour tu t'éloignais
ta présence ensorcelée resterait dans les choses
dans mes mains
dans la mousse qui pousse entre les tuiles
et alors
seulement alors
je connaîtrai la portée de la solitude.

HB3 ICI