In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 13 août 2023

L. Janmot - Fleurs des champs (1845)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et poète français Anne-François-Louis Janmot (1814-1892). La seconde fait partie de son cycle de 18 peintures et 16 dessins intitulé Le poème de l'âme et auquel il a travaillé durant 40 ans. Profondément marqué par son éducation religieuse et philosophique, Janmot s'est distingué par une œuvre imprégnée de mysticisme et de spiritualité. Il fait ses études au collège royal de Lyon, où il côtoie Frédéric Ozanam puis se forme à l'École des beaux-arts de Lyon.
Après un passage à Paris, où il suit l'enseignement de Victor Orsel et d’Ingres, il voyage en Italie en 1835 ; il y découvre Rome et rencontre Hippolyte Flandrin.

L.J. - Rayons de soleil (1854)
De retour à Lyon, il ambitionne de marquer le Salon de Paris avec des œuvres religieuses de grande ampleur, mais l’accueil décevant réservé à son cycle monumental Le Poème de l’âme lors de l’Exposition universelle de 1855 le pousse à revenir à Lyon.
Désormais enseignant à l'École des beaux-arts, il se consacre également à des commandes pour la décoration d’églises, intégrant la rigueur d’Ingres à une quête spirituelle qui rappelle les nazaréens et les préraphaélites.
Figure de transition entre romantisme et symbolisme, et bien qu’il soit parfois éclipsé par des contemporains plus célèbres, Louis Janmot a contribué à forger une sensibilité préraphaélite en France et sa recherche d’un idéal esthétique et spirituel a réellement marqué l'histoire de l'art. Admiré par des artistes comme Puvis de Chavannes, Odilon Redon et Maurice Denis, son travail, qui associe précision académique et introspection mystique, reflète les aspirations d’une époque où l'art et la foi cherchaient à s’unir dans une quête commune d’idéal.
DG8

ICI

dimanche 6 août 2023

O.W.L. - Eastbound freight train, Tennessee

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Ogle Winston Link, déjà présenté ici en sept.2008, et dont le magnifique travail porte témoignage des derniers jours des trains à vapeur dans l'Amérique des 50s.
I wanted to record history as it was happening.

O.W.L. - Waiting-room, Virginia Creeper
Les trains, sur leur chemin compact de pierraille et de cendre, comme l'écrit Émile Verhaeren, puissantes métaphores, lieux de solitude et de romance, convoyeurs romanesques de vies qui regardent en rêvant défiler les paysages insaisissables d'un temps qui nous échappe...
Peut-être Winston Link ne les voyait-il que comme de magnifiques machines, mais la splendide composition de ses clichés, toujours d'une extrême qualité technique, charge chacune de ces images d'une intense poésie.

samedi 5 août 2023

Louis Buisseret - Silence (1919)
Une image et des mots.
Le silence n'est pas seulement l'absence de bruit, nous dit l'historien Alain Corbin dans son Histoire du silence, paru en 2016 chez Albin Michel. Nous l'avons presque oublié. Les repères auditifs se sont dénaturés, affaiblis, désacralisés. La peur voire l'effroi suscités par le silence se sont intensifiés.
Dans le passé, les hommes d'Occident goûtaient la profondeur et les saveurs du silence. Ils le considéraient comme la condition du recueillement, de l'écoute de soi, de la méditation, de l'oraison, de la rêverie, de la création ; surtout comme le lieu intérieur d'où la parole émerge. Ils en détaillaient les tactiques sociales. La peinture était pour eux parole de silence.
En voici une qui l'est à double titre, puisqu'elle le représente ; elle est de Louis Buisseret (1888-1956), un graveur et peintre belge de l'École de Mons.

MD1
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dimanche 30 juillet 2023

N.McD. - Shoreditch High Street London
(2008)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe écossais Niall McDiarmid (b.1967), que j'ai découvert  avec "Crossing paths, a portrait of Britain", une compilation publiée en 2013 de portraits réalisés dans plus de 120 villes anglaises, écossaises et galloises, où McDiarmid se concentre sur la diversité ethnique et sociale du Royaume Uni. À la fois œuvre d'art et témoignage social, sa photographie de rue reflète les réalités contemporaines britanniques et révèle la diversité humaine à travers des compositions pleines de couleurs et de sensibilité (voir ICI). Il cite, parmi ses influences, Diane Arbus, Joël Sternberg (l'auteur de l'emblématique American Prospects) ou encore le britannique Daniel Meadows.

N.McD. - Summerstown (2017)
I'm interested in changing population, changing communities, and multiculturalism so, yes, the people in my worl are diverse. I am very interested in the idea of a large body of work that covers the whole country in an uncomplicated, democratic look at people at this time. I'm very interested in colour and shape and how it is present in our everyday life even though we often don't notice it.

When I started the recent batch of portraits back in 2011, I didn't have the untention of using colours as a base for the work. However, after a few weeks, I realized that it was something I had an eye for. I began to see the way people's clothing often matched or clashed whith the colours that I found on high street shops or billboards and I tried where I could to combine these.

C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...