C.G. Carus - Femme au balcon (1824) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre romantique allemand Carl Gustav Carus (1789-1869), déjà publié en juillet 2015.
Figure clé de son époque, Carus était aussi médecin, naturaliste, psychologue, et il n'a jamais dissocié ses intérêts pour la médecine et les sciences naturelles de sa vision artistique dans sa quête pour capturer l’essence de la nature et l’unité entre le monde physique et spirituel.
En médecine, il est surtout connu pour ses contributions en anatomie et en gynécologie ; il a enseigné à l’Université de Leipzig et fut nommé médecin de la cour de Saxe, où il a notamment exercé des fonctions de conseiller auprès de la royauté. Carus est également pionnier en psychologie, publiant des ouvrages sur la psychologie de l’inconscient, un domaine dans lequel il influencera plus tard Carl Jung.
La clé de la connaissance de la nature de l'âme est à chercher dans le règne de l'inconscient, écrit-il en 1846 dans Psyché, histoire du développement de l'âme humaine.
Sur le plan artistique, Carus est proche du peintre Caspar David Friedrich, avec qui il partage une vision mystique et contemplative de la nature. Son art révèle une profonde fascination pour les paysages, en particulier les montagnes et les forêts, souvent baignées de lumière crépusculaire.
Il cherchait à représenter l'infini et l'invisible dans la nature, et ses œuvres, moins connues que celles de Friedrich, sont toutefois essentielles pour comprendre l’approche romantique du paysage. Quels sentiments s’emparent de toi lorsque gravissant le sommet des montagnes, tu contemples de là-haut la longue suite des collines, le cours des fleuves et le spectacle glorieux qui s’ouvre devant toi ? — tu te recueilles dans le silence, tu te perds toi-même dans l’infinité de l’espace, tu sens le calme limpide et la pureté envahir ton être, tu oublies ton moi.
Carus a aussi écrit plusieurs essais philosophiques et esthétiques, où il explore la relation entre l’art, la nature et la psychologie humaine. Pour lui l’art était donc, au même titre que les sciences naturelles, un moyen de pénétrer les vérités cachées de l’univers.