| EC4 |
In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0
dimanche 10 juillet 2022
dimanche 3 juillet 2022
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| Skander Khlif - Flatiron |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe d'origine tunisienne Skander Khlif (b.1983). Né à Tunis, il découvre la photographie à l’occasion d’un projet scolaire, et prend conscience dès l’enfance de la capacité du médium à révéler la beauté dans le quotidien. Pourtant, il met cette passion entre parenthèses pour suivre des études d’ingénieur en haute technologie à Nuremberg, avant de revenir pleinement à la photographie. Aujourd’hui basé à Munich, il considère les espaces publics comme des scènes de théâtre où chaque passant joue son rôle, parfois drôle, parfois émouvant, toujours unique. Amoureux des clichés volés, il guette la lumière, les formes, les couleurs, et capture des moments qui racontent de petites histoires tout en conservant un mystère.
C'est tout à fait par hasard qu'il y a quelques mois j'ai découvert son site, ICI. Skander Khlif est fasciné par les relations entre les gens et leur environnement, par la manière dont la vie urbaine s’organise autour de ces interactions et par la résilience humaine, qu’il associe à l’idée de Gaïa : tout est relié, et même lorsqu’un élément disparaît, il y a continuité. Ses photographies, discrètes mais sensibles, qui donnent à voir New York, Paris ou Munich comme autant de terrains de rencontres, d’intimité et de mouvement, témoignent de cette vision.
Et voici - à la confluence de la photo de rue, de la photo d'art, et de la photo documentaire -, mon choix pour aujourd'hui : une passante devant l'emblématique immeuble newyorkais, au carrefour de Broadway et de la 5ème avenue, et une jeune fille sur le quai du métro à la station parisienne Arts et Métiers. La femme, disait Baudrillard, s'est toujours réservé la part captivante de la séduction...
samedi 2 juillet 2022
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| Yue Minjun - Untitled |
Une image et des mots. Un tableau du chinois Yue Minjun, déjà présenté ici le 18 février 2017.
Pour l'accompagner, voici quelques lignes de l'essayiste et activiste indienne Arundhati Roy, auteur également de romans comme Le Ministère du bonheur suprême et Le Dieu des petits riens.
Notre stratégie devrait être non seulement de combattre l'empire, mais aussi de l'assiéger. De le priver d'oxygène. De lui faire honte. De le moquer. Avec notre art, notre musique, notre littérature, notre entêtement, notre joie, notre intelligence, notre totale détermination - et notre capacité à raconter nos propres histoires. Des histoires qui sont différentes de celles que l'on veut nous faire croire.
dimanche 26 juin 2022
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| D. Weiner - Boy with flag (1948) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Dan Wiener (1919-1959), époux de Sandra Weiner présentée ici en août 2011.
Après ses études secondaires, Wiener suit de 1937 à 1940 des cours de peinture à la Art Students League puis au Pratt Institute. C’est au cours de cette période qu’il commence, pour son plaisir, à photographier New York. Pendant deux ans, il est l’assistant de Valentino Sarra, photographe commercial reconnu, avant de décider de consacrer sa vie à la photographie. Il rejoint alors la Photo League, association de photographes new-yorkais active de 1936 à 1951, dont l’ambition était de faire de la photographie un vecteur de changement social. Là, aux côtés de figures comme Dorothea Lange, Aaron Siskind, W. Eugene Smith ou Paul Strand, il découvre l’histoire de la photographie documentaire à travers le travail de Lewis Hine et Jacob Riis.
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| D.W. - Decatur, Illinois (1953) |
Pour Wiener, l’appareil photographique n’est pas un simple outil : Il a la capacité d'extraire des éléments significatifs des complexités de la vie quotidienne.
La capacité à rendre cohérent, à simplifier à partir de la masse de détails. Je recherche l'intelligibilité car la photographie comme communication est pour moi sa vocation la plus noble. L'art de photographier les relations humaines n'est pas nouveau mais plutôt un héritage de Lewis Hine et de la Farm Security Administration. Le thème de l'humanisme a plus de vitalité que jamais, même s'il est aujourd'hui malmené. La photographie combine ces éléments de spontanéité et d'immédiateté qui disent "ceci est en train de se produire, ceci est réel", elle crée par une curieuse alchimie une image qui va vivre et grandir et prendre plus de sens dans une perspective historique.
Ses photographies témoignent de cette approche : elles saisissent avec une grande sensibilité les moments de vie et les relations humaines, avec la spontanéité et la profondeur qui font le sel de la photographie documentaire américaine de l’époque.
samedi 25 juin 2022
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| Agnolo Bronzino |
Une image et des mots. Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie disait Montesquieu.
Peut-on transformer un lieu en y lisant ?
Peut-on transformer un lieu en y lisant ?
Pour aller avec ce détail du Jeune homme au livre, du peintre maniériste italien Agnolo Bronzino (1503-1572), voici quelques lignes d'Alberto Manguel, extraites de son Histoire de la lecture (1996)
Moi aussi je lis au lit. Dans la longue succession des lits où j'ai passé les nuits de mon enfance, dans des chambres d'hôtel inconnues où les phares des voitures balayaient en passant le plafond de lumières étranges, dans des maisons dont les odeurs et les bruits ne m'étaient pas familiers [...], ce qui se passait se passait dans le livre, et c'était moi qui racontais l'histoire. La vie se déroulait parce que je tournais les pages. Je ne crois pas pouvoir me rappeler joie plus grande, plus complète, que celle d'arriver aux dernières pages et de poser le livre, afin que la fin ne se produise pas avant le lendemain, et de me renfoncer sur l'oreiller avec le sentiment d'avoir bel et bien arrêté le temps.
dimanche 19 juin 2022
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| S.W. - Scene from the street, NY |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe allemand Sepp Werkmeister (b.1931).
Il est surtout connu pour ses portraits de jazzmen et ses scènes de rue à New York dans les années 1960 et 1970. Ses images captent non seulement des figures emblématiques de la scène jazz - Duke Ellington, Louis Armstrong, Ella Fitzgerald - mais aussi l’atmosphère vibrante de la ville, qu’il sait documenter avec une sensibilité unique qui mêle le regard du portraitiste à celui du photographe de rue.
Il s’inscrit dans une tradition européenne et américaine de la photographie urbaine aux côtés de noms comme Henri Cartier-Bresson, William Klein, Lisette Model, Weegee, Garry Winogrand, Thomas Hoepker, ou Vivian Maier, récemment redécouverte. Werkmeister fut également un pionnier de la photographie de rue en couleur, bien avant que Stephen Shore (mai 2010) et William Eggleston (mai 2013) ne confèrent à cette approche une légitimité internationale. À cette époque, il puise son inspiration dans les impressions en couleur d’Ernst Haas et dans le travail sans concession de Diane Arbus, rencontrée à New York, et dont la personnalité et l’intensité laisseront une empreinte durable sur sa vision artistique.
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