In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 6 mars 2022

samedi 5 mars 2022

Serhii Vasylkivsky - Coucher de soleil sur le lac
Une image et des mots. La Russie a attaqué l'Ukraine.
Le tableau est une oeuvre de Serhii Vasylkivsky - ou Sergueï Vassilkovski (1854-1917) -, un peintre ukrainien de la région de Karkhiv. C'est une image de paix, dans une nature que l'on devine lente, presque immobile. Au loin, le ciel rougeoit, il ne fait pas encore sombre.
Les mots sont un extrait d'un des trois Écrits pacifistes (1937) de Jean Giono, celui qui dans Solitude de la pitié disait qu'il désirait écrire un roman dans lequel on entendrait chanter le monde, au lieu de tous ces livres où l'on donne une trop grande place aux êtres mesquins et où l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers.

Ce qui me dégoûte dans la guerre, c'est son imbécillité. J'aime la vie. Je n'aime même que la vie. C'est beaucoup, mais je comprends qu'on la sacrifie à une cause juste et belle. J'ai soigné des maladies contagieuses et mortelles sans jamais ménager mon don total. À la guerre j'ai peur, j'ai toujours peur. Parce que c'est bête, parce que c'est inutile. Inutile pour moi. Inutile pour le camarade qui est avec moi sur la ligne de tirailleurs. Inutile pour le camarade en face. Inutile pour le camarade qui est à côté du camarade en face dans la ligne de tirailleurs qui s'avance vers moi.

DG7
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dimanche 27 février 2022

Ivan Marchuk - Tendresse (1984)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre ukrainien Ivan Marchuk (b.1936).
Donnez-moi mille ans et je peindrai le ciel.

I. Marchuk - Nuit dorée (1981)

ML1
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samedi 26 février 2022

Markus Hartel - Sans titre
Une image et des mots. 
Aborder le sujet des idées, c'est rapidement traiter de leur échange et de leur partage.. Échangez votre pomme avec quelqu'un, disait à peu près le dramaturge irlandais George Bernard Shaw, et vous n'aurez toujours qu'une pomme ; échangez votre idée, et vous aurez chacun deux idées..
C'est aussi traiter de leur confrontation, et inévitablement en venir au sujet de la tolérance.

Moins les gens ont d'idée à exprimer, plus ils parlent fort, écrivait François Mauriac dans Le pays sans chemin (1951).

L'image est du photographe allemand Markus Hartel, et les mots qu'elle m'inspire sont de Pierre Bayle, précurseur de Locke et de Voltaire, extraits de son Commentaire philosophique II (1636)

Il n'y a pas, dit-on, de plus dangereuse peste dans un État que la multiplicité de religions, parce que cela met en dissension les voisins avec les voisins, les pères avec les enfants, les maris avec les femmes, le Prince avec ses sujets. Je réponds que bien loin que cela fasse contre moi, c'est une très forte preuve pour la tolérance ; car si la multiplicité des religions nuit à un État, c'est uniquement parce que l'une ne veut pas tolérer l'autre [.....], c'est là l'origine du mal.

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