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E.Schiele - Jardin fleuri (1907) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre autrichien Egon Schiele (1890-1918), figure majeure de l'expressionnisme viennois, déjà présenté en septembre 2013. Protégé de Klimt, Schiele s’émancipe très tôt de l’esthétique raffinée de son mentor pour développer un style plus âpre, plus cru. À peine âgé de vingt ans, il impose une vision bouleversante du corps et de l’âme, avec ses lignes anguleuses, ses poses contorsionnées, ses regards fiévreux : un monde intérieur tendu, souvent douloureux.
Mais c’est encore à ses paysages que je vais m’intéresser aujourd’hui, avec les deux œuvres que j'avais citées dans la première publication. Façade sur la rivière illustre bien la manière dont Schiele, avec une palette réduite et des lignes énergiques, parvenait à souligner l’expressivité de ses paysages, jusqu’à leur donner un caractère presque abstrait....
Ils montrent en fait moins la nature elle-même que l'état d'esprit du peintre... Schiele ne peint pas tant le monde que le trouble qu’il y perçoit.
Ce que rendent visibles ses compositions - qu’elles soient figuratives ou proches de l’abstraction - c'est un état d’esprit.
En ça, elles prolongent les mêmes obsessions que ses portraits : l’angoisse, l’introspection, la solitude...
Schiele meurt en 1918, emporté par la grippe espagnole à l’âge de 28 ans. Il laisse derrière lui une œuvre brève mais fulgurante, où les paysages, tout comme ses figures humaines, deviennent le terrain d’une introspection radicale et d’une exploration avant-gardiste de la condition humaine.