In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 18 avril 2020

Kevin McElheran - Abandoned church
Une image et des mots. Cette belle photo de Kevin McElheran, "Abandoned church", m'a fait penser à un texte de Thomas Vinau, intitulé "Comme tout le monde" et extrait du recueil Bleu de travail, publié en 2015 à La Fosse aux ours.

"Je fais ce que je peux. Avec le silence et le reste. Avec mes peurs de bête. Avec mes cris d'enfant qui ne débordent plus. Je fais ce que je peux. Dans ce petit bain de cruauté et de lumière. Dans les éclats de sucre et de mensonge. Dans la délicatesse. Dans la violence du temps qui piétine nos rêves. Dans nos petits pataugements précieux. Un matin après l'autre. Un oubli après l'autre. Un mot sur le suivant. Je fais ce que je peux. Avec le ciel et sans les dieux."
AS1

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dimanche 12 avril 2020

P.C. - Gardanne (1886)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Paul Cezanne (1939-1906), l'une des figures majeures de l'art moderne. Son travail a profondément influencé les mouvements artistiques qui ont suivi, notamment le cubisme dont il est considéré comme l'un des précurseurs, et l'abstraction. Initialement rejeté par les académies et le public, Cézanne a longtemps lutté pour être reconnu, persistant dans une approche novatrice qui cherchait à dépasser les conventions de la peinture impressionniste.
Il s'est d'abord formé à Paris, où il a rencontré Camille Pissarro, qui jouera un rôle décisif dans son évolution artistique et dont il dira qu'il était pour lui un père, quelqu'un à qui demander conseil, quelqu'un comme le Bon Dieu lui-même. Dans un catalogue d'exposition des années 1900, il se présente comme "Paul Cezanne, élève de Pissarro".
P.C. - Pots de fleurs (nd)

Cezanne s'éloigne rapidement des paysages lumineux de l’impressionnisme pour développer une peinture plus structurée, marquée par un souci de géométrie. Il voit dans la nature une combinaison de formes simples qu'il cherche à restituer à travers des plans colorés : "Traiter la nature par le cylindre, la sphère, et le cône", disait-il.
Ses œuvres, notamment ses célèbres séries de la montagne Sainte-Victoire et ses natures mortes, révèlent une approche unique de la couleur et de la forme, où chaque élément est minutieusement organisé. 
Malgré les critiques, son influence s'est étendue à toute une génération d'artistes, notamment Picasso et Matisse, qui ont vu en lui le "père de l'art moderne".
Paul Cézanne est mort en 1906, laissant derrière lui une œuvre colossale qui continue d'inspirer et de défier la compréhension des formes et des couleurs.

dimanche 5 avril 2020

Y. H. - Cerisiers au printemps (1895)

Le vide-grenier du dimanche. Deux gravures sur bois du japonais Yamamoto Hosui (1850-1906), connu aussi sous le nom de Yamamoto Tamenosuke. 

Y. H. - Cascade au printemps (1895)
D'abord formé au style nan-ga (ou bujin-ga), une forme d'art inspirée de la peinture lettrée chinoise, il étudie ensuite l'art occidental ; dans un premier temps avec l'illustrateur anglais Charles Wirgman, puis à Paris où il va résider plus de dix ans, de 1878 à 1887, et suivre aux Beaux-Arts l'enseignement de Jean-Léon Gérôme. Il réalisera ensuite de nombreux tableaux à la manière occidentale et ouvrira à Edo, au Japon, l'académie de peinture Seikokan où il va enseigner l'approche naturaliste et réaliste de l'École de Barbizon.
De retour au Japon, Yamamoto fonda un atelier, le Seikokan, pour enseigner les techniques de peinture française, contribuant à l'émergence de l'art modernisé au Japon. Plus tard, il travailla en collaboration avec Kuroda Seiki, un autre artiste majeur de l'époque, pour introduire la peinture en plein air et l'impressionnisme dans le pays.
Parmi ses œuvres, on trouve des peintures d'inspiration variée, notamment "Urashima-zu", une interprétation artistique de la légende japonaise d'Urashima, et des séries comme les représentations des douze signes du zodiaque chinois. Dans ses dernières années, il fut peintre officiel lors des guerres sino-japonaise et russo-japonaise, illustrant des scènes militaires pour les archives impériales.
L'art de Yamamoto Hosui, oscillant entre tradition et modernité, reflète un moment charnière de la transition culturelle au Japon entre le XIXe et le XXe siècle.

samedi 4 avril 2020

Alain Guillemaud
Une image et des mots. La photographie est d'Alain Guillemaud, le texte est de Raoul Vaneigem, extrait de Nous qui désirons sans fin, publié en 1996 au Cherche Midi.

"Les hommes ont renoncé à vivre pour assurer la survie d'une économie censée garantir la survie de l'espèce. Ils ont arraché à la nature des ressources qu'elle leur eût prodigué sans limite, à peine de les restaurer, et ils les ont dénaturées dans le même temps qu'ils dénaturaient la femme, l'enfant, et leur propre humanité."
JC1
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