In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 3 février 2019

Saul Leiter - In my room - Untitled (1950s)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Saul Leiter (1923-2013) pour illustrer la parution il y a peu chez Steidl d'un ouvrage de photos intimes, simplement intitulé In my room, et prises chez lui, dans l'East Village à New York.

Jay, Barbara, Faye, Inez, Jean, Soames, j'ignore si toutes ces jeunes femmes photographiées par Leiter sur trois décennies ont été ses maîtresses, ou simplement des muses ou des amies, mais à aucun moment elles ne me semblent avoir été photographiées comme des objets. Je pense que de toute façon le photographe les aimait.

S.L. - In my room - Lynn (1969)


On trouve déjà, sur bon nombre de ces premiers clichés, le jeu de Leiter avec les perspectives que l'on retrouvera dans ses photos de rue. Ici il joue souvent avec les miroirs et les embrasures, mais sans que l'on ait jamais le sentiment d'une photo volée, sans jamais que l'on ressente une profonde confiance entre le photographe et ses sujets.
KD1

ICI

samedi 2 février 2019

Une image et des mots. L'image, c'est cette carte dessinée en 1802 d'après ses observations par Alexandre de Humboldt, le premier à rapporter ce phénomène hydrographique si particulier qu'est le Casiquiare, un cours d'eau sinueux et parsemé de rapides qui relie les bassins des deux géants amazoniens, l'Orénoque et l'Amazone; il faut lire son Voyages dans l'Amérique équinoxiale, paru en deux petits volumes dans une collection de poche, chez La Découverte.

Les mots, extraits du Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, sont du situationniste Raoul Vaneigem :

"Dans le monde unitaire, sous le regard immobile des dieux, l'aventure et le pèlerinage définissent le changement à l'intérieur de l'immuable. Il n'y a rien à découvrir, car le monde est donné de toute éternité, mais la révélation attend le pèlerin, le chevalier, l'errant à la croisée des chemins. En vérité la révélation est en chacun: parcourant le monde, on la cherche en soi, on la cherche au loin et elle jaillit soudain, source miraculeuse que la pureté d'un geste fait sourdre à l'endroit même où le chercheur disgracié n'aurait rien deviné... [.....] Sous le mouvement, trouver l'immuable; sous l'immuable, trouver le mouvement."

dimanche 27 janvier 2019

Nicolas Debon - L'essai (2015)
Le vide-grenier du dimanche. C'est aujourd'hui le jour de clôture du 46e festival de la bande dessinée d'Angoulême, et l'occasion pour moi de présenter ce très bel album de Nicolas Debon.
L'essai raconte l'histoire vraie de Fortuné Henry, fondateur en 1903, dans un coin perdu des Ardennes, de la colonie anarchiste d'Aiglemont, "colonie initiale de l'humanité future".

Louis Forton - Les Pieds nickelés
Évoquer l'anarchisme, en parlant de bande dessinée, nous ramène bien sûr aux Pieds nickelés, créés en 1908 par Forton et repris ensuite par Pellos (puis encore par d'autres jusque dans les années 80). 
J'ai rêvé un jour que je m'offrais l'Intégrale, ... puis je me suis réveillé.

dimanche 20 janvier 2019

Ch. Demuth - Buildings,Lancaster (1930)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain Charles Demuth, qui toutes deux font partie de la collection du Whitney Museum of American Art, à New York. Encore une publication pour laquelle j'ai longuement hésité, et c'est à regret que j'ai finalement renoncé au tableau I saw the Figure 5 in gold, dont le titre est ce vers splendide du poème The Great Figure, écrit par son ami William Carlos William et qui commence ainsi :
"Among the rain and lights I saw the Figure 5 in gold...."
C.D. - Incense of a new church
(1921)

Charles Demuth est un des principaux représentants du précisionnisme, un mouvement américain mineur des années 20 et 30. Parfois qualifié de "réalisme cubiste", il se caractérise par la représentation cubiste - mais qui reste figurative -, de paysages urbains ou industriels. Mais à la différence du cubisme, où la fragmentation des objets en rend souvent la perception difficile, la minutieuse géométrie des précisionnistes au contraire la simplifie.

samedi 19 janvier 2019

Eloïza Rozentäle - The opposite (2017)
Une image et des mots. Je n'aime pas vraiment, après 2016, le travail conceptuel de la photographe suédoise Eloïza Rozentäle (b.1986).
D'une façon générale, soit son univers me met mal à l'aise, soit il me laisse indifférent... SAUF ce cliché (et quelques autres) que j'aime beaucoup.

Les mots sont de Robert Desnos (1900-1945), extraits de "Corps et biens" (1930)

"Dans la nuit il y a naturellement les sept merveilles du monde et la grandeur et le tragique et le charme. [.....]
Dans la nuit il y a les étoiles et le mouvement ténébreux de la mer, des fleuves, des forêts, des villes, des herbes, des poumons de millions et millions d'êtres.
Dans la nuit il y a les merveilles du monde.
Dans la nuit il y a toi.
Dans le jour aussi."
WF1
ICI

JP4 ICI