In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 1 décembre 2018

Edward S. Curtis - Eclipse dance (c.1910)
Une image et des mots. Une photo d'indiens Kwakiutl exécutant la danse de l'éclipse (c.1910), prise par l'ethnologue américain Edward Sheriff Curtis (1868-1952). Les mots sont de Walt Whitman, extraits de "Leaves of grass" (Feuilles d'herbes).

You air that serves me with breath to speak !
You objects that call from diffusion my meanings and give them shape !
You light that wraps me and all things in delicate equable showers !
You paths worn in the irregular hollows by the roadsides !
I believe you are latent with unseen existences, you are so dear to me.

***

Toi, air qui me fournis le souffle pour que je parle !
Vous, objets, qui empêchez mes pensées de se disperser et qui leur donnez forme !
Toi, lumière, qui m’enveloppes, moi et toutes choses, dans ton flot délicat et égal pour tous !
Vous, sentiers tracés par les pas dans les creux irréguliers au bord des routes !
Je crois que vous êtes secrètement chargés d’existences invisibles, vous m’êtes si chers.

PG7
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dimanche 25 novembre 2018

W.E. Smith - Pride Street, Pittsburgh
(1955)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain W. Eugene Smith, déjà présenté en janvier 2010, deux panneaux indicateurs de rues dans la ville de Pittsburgh.

W.E. Smith - Dream Street, Pittsburgh
(1955)
A photo is a small voice, at best, but sometimes - just sometimes -, one photograph or a group of them can lure our senses into awareness. 
Much depends upon the viewer; in some, photographs can summon enough emotion to be a catalyst to thought.

VU2

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dimanche 18 novembre 2018

A.G. - London flower girl (1892)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et aquarelliste anglais Albert Goodwin (1845-1932), déjà présenté ici en août 2009. Son travail révèle toute l'influence qu'ont eue sur lui J.M.W. Turner (voir des toiles comme The shrimper, où l'on devine à peine la silhouette du pêcheur portant son haveneau, Venice, ou bien encore Westminster sunset qui est à mon avis une de ses plus abouties et que j'ai publiée ici en août 2009) et les sept membres de la Confrérie Pré-raphaélite.
Mais j'ai choisi pour cette publication deux toiles bien différentes, et pas seulement pour des raisons esthétiques même si bien sûr elles me plaisent aussi à cet égard.

A.G. - Winchelsea, East Sussex (n.d)
La première me rappelle un film d'un de mes cinéastes favoris, George Cukor, tiré d'une pièce de George Bernard Shaw.
Ce film, My fair lady (1964), raconte l'histoire d'Eliza Doolittle, une petite marchande de fleurs de Covent Garden - jouée par Audrey Hepburn (qui, en passant, porte des robes créées par Cecil Beaton) -, qu'un prof prétentieux raille pour sa façon de s'exprimer avant de faire le pari de la transformer en "lady".

Le second me fait penser au "Compleat angler" du bon Izaak Walton, que je suis heureux de posséder dans une bien jolie édition, et dans lequel il est dit cette chose merveilleuse que les rivières et leurs hôtes sont là pour que les sages les contemplent et que les fous les ignorent.
JM1
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samedi 17 novembre 2018

Frank Hurley, WW1 western front (1918)
Une image et des mots.
Lavendange. - Et ils ont déménagé pourquoi, les dieux?
Hermès. - Les Grecs leur ont tapé sur les nerfs; alors ici, à leur place à eux, ils ont installé la Guerre, en vous abandonnant à elle, pour qu'elle vous traite... c'est bien simple; à sa discrétion. Et eux, ils ont déménagé aussi haut qu'ils ont pu, pour ne plus vous voir batailler, et être hors de portée de vos jérémiades.
Lavendange. - Et pourquoi est-ce qu'ils nous ont fait ce coup-là, dis-moi?
Hermès. - Parce que vous avez préféré la guerre, en tant d'occasions où ils essayaient de vous réconcilier.
Aristophane, La Paix.