In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 1 octobre 2017

Ralph Goings - Donuts (1995)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain Ralph Goings (1928-2016), figure majeure de l'hyperréalisme - ou photoréalisme - américain. Son goût pour l’art naît pendant ses études secondaires, lorsqu’il découvre Rembrandt dans la bibliothèque municipale de Corning, la petite ville californienne où il grandit durant la Grande Dépression

R.G. - Lunch counter (1979)
Après son service militaire, il étudie au Hartnell College de Salinas, encouragé par l’aquarelliste Leon Kirkman Amyx, puis au California College of Arts & Crafts d’Oakland, aux côtés de Robert Bechtle, autre futur grand nom du photoréalisme.
Dans les années 1960, il fait un choix radical : tourner le dos à l’abstraction alors dominante. In 1963, I wanted to start painting again but I decided I wasn't going to do abstract pictures. It occured to me that I should go as far to the opposite as I could...
Le résultat..., une peinture froide, minutieuse, inspirée par la photographie et par les scènes les plus banales du quotidien américain : diners, camionnettes pick-up, fast-foods, intérieurs ordinaires baignés de lumière artificielle.
Proche de Richard Estes, Chuck Close ou Robert Bechtle, Ralph Goings participe dans les années 1970 à l’affirmation du photoréalisme, en marge des avant-gardes conceptuelles et minimalistes. Derrière la perfection glacée des surfaces, on peut lire une réflexion sur la standardisation de la vie moderne, mais aussi - peut-être - un hommage discret à la beauté prosaïque de l’Amérique ordinaire.

dimanche 24 septembre 2017

E.S. - Roof, Yorkshire (1959)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe anglais Edwin Smith (1912-1971), architecte de formation, peintre à ses débuts, mais surtout l’un des grands photographes britanniques du XXᵉ siècle. Parfois surnommé « le dernier des romantiques », il a parcouru l’Angleterre (et au-delà) pour en fixer les paysages, les villages, les églises, les ateliers, les intérieurs modestes… Son œuvre, toute en noir et blanc, se situe à la croisée du documentaire et de la poésie.
E.S. - Clothes line, Glencaple, Scotland
(1954)

Rien de spectaculaire, pas de mise en scène : seulement un œil attentif aux lieux et aux gens.
Sa photographie n’était pas tant une recherche esthétique qu’un art de voir ; voir ce qui disparaît, ce qui reste, ce qui fait la texture d’un pays et la mémoire d’une époque. Photography is a way of telling what you feel about what you see, disait-il. It is about finding out what can happen in the frame. When you put four edges around some facts, you change those facts.
Cette phrase, qui lui est attribuée, dit bien sa compréhension de la nature transformatrice de la photographie : donner un cadre à une scène, c’est déjà redéfinir la perception qu’on en a, transformer de simples faits en une vision qui touche à l’artistique.

WN5
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dimanche 17 septembre 2017

R.P. Bonington - Sunset in the Pays de Caux (1828)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre anglais Richard Parkes Bonington (1802-1828).
Formé aux Beaux-Arts de Paris, où il entre en 1820 dans l'atelier du peintre néoclassique Antoine-Jean Gros, Richard Parkes Bonington a eu une influence majeure sur toute une génération de peintres romantiques français en leur révélant la sensibilité propre à la peinture anglaise - celle de Constable, Lawrence ou Turner, un quart de siècle plus tôt.

R.P.B. - Near Rouen (1887)

Delacroix, qu'il rencontre à Paris en 1818 et qui deviendra son ami, lui rendait hommage en ces termes :  « Il n’a laissé qu’un nom, mais ce nom est entouré de tout ce qui peut séduire dans l’art. »
Richard Parkes Bonington n'avait que 26 ans lorsqu'il est mort en 1828, emporté par la tuberculose, et c'est cette année-là qu'il a peint ce magnifique Sunset in the Pays de Caux.
C'est un tableau que j'aime beaucoup ; pour les falaises baignées de lumière, pour les reflets dans les flaques, et dans le lointain les haveneaux sur les épaules des pêcheurs à pied...
LS1
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samedi 16 septembre 2017

Ilya Pitalev - Pyongyang (2012)
Une image et des mots. L'image est un cliché du photographe russe Ilya Pitalev, pris à l'occasion du 100ème anniversaire de la naissance de Kim Il Sun, fondateur de la Corée du Nord et "Président éternel" du pays du matin frais. 
Pour l'accompagner, quelques mots de Goethe extraits de son Traité des couleurs (1810).

"Les couleurs agissent sur l'âme, elles peuvent y exciter des sensations, y éveiller des émotions, des idées qui nous reposent ou nous agitent et provoquent la tristesse ou la gaieté". 
Cette idée de la puissance des couleurs et de leur influence sur cette âme dont parle Goethe, on la retrouve aussi dans les Écrits de Kandinsky.

Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...