In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 10 septembre 2017

C. Dalsgaard - Convalescente (1863)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre danois Christen Dalsgaard (1824-1907). Né à Skive, il s'installe en 1841 à Copenhague pour suivre les cours de l'Académie royale des beaux-arts du Danemark. En 1844, il assiste à une conférence du critique et professeur d'art Niels Laurits Høyen, qui prône une nouvelle approche artistique : au lieu de s’inspirer de thèmes étrangers, comme l’Italie où de nombreux peintres se rendent alors en voyage initiatique, il encourage la jeune génération à puiser ses sujets dans la vie folklorique danoise. Dalsgaard adhère pleinement à cette vision, qui va profondément et définitivement influencer son œuvre.

C.D. - Chambre de pêcheur (1853)



Cette démarche s'inscrit dans un contexte politico-historique particulier. Après les guerres germano-danoises de 1848-1850 et de 1864, Niels Laurits Høyen incite les artistes à se détourner des influences étrangères et à se concentrer sur une expression artistique typiquement danoise. Il leur suggère de représenter le paysage national, les coutumes populaires et l’architecture locale, plutôt que de se tourner vers les modèles européens. Ce retour à une introspection nationale, encouragé par Høyen, va contribuer à isoler l'art danois de la scène artistique internationale, un phénomène qui sera particulièrement visible lors de l'Exposition universelle de 1878 à Paris où l'art danois fut jugé rétrograde.
Ainsi, à travers ses représentations idéalisées du monde paysan et de l'identité danoise, Dalsgaard va jouer un rôle clé dans la documentation visuelle des changements sociaux de son époque, notamment l'éducation et les évolutions politiques qui ont marqué le Danemark.
Cet engagement envers la représentation fidèle de l'identité culturelle danoise en font l’un des peintres les plus emblématiques de son pays.
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dimanche 3 septembre 2017

J. F. - Tivoli fashion shop (1973)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe documentaire américaine Jill Freedman (b.1939) dont le travail figure dans les plus grands musées américains, à commencer par le MoMa, la George Eastman House, le Smithsonial American Art Museum, etc.., etc..., et la BNF à Paris.
Héritière de Kertész, de Lange, et de Cartier-Bresson, connue pour sa photo de rue et son travail documentaire auprès des marginaux et des laissés-pour-compte, elle a la réputation de n'avoir peur de rien...

J. Freedman - Resurrection City (1968)

Après l'assassinat de Martin Luther King, en 1968, elle s'est installée dans un bidonville de Washington pour y documenter la "Poor People's Campaign", un travail qui donnera lieu à la publication en 1971 de son premier ouvrage, Old News : Resurrection City.

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samedi 2 septembre 2017

Guayasamín - Manos de un mendigo
Une image et des mots. Une oeuvre du peintre équatorien Oswaldo Guayasamín (1919-1999).
Les mots sont encore de Roberto Juarroz, extraits  une nouvelle fois de Dixième poésie verticale.
La traduction (je me suis humblement permis une seule petite retouche) est de François-Michel Durazzo.

Hay horas que nos abren las manos
y dan vuelta como a un texto marchito
la lección fatigada que es el mundo.

La iniciativa no nos pertenece.
Las cosas se sueltan o se abren
como si hubiese ondas o corrientes o motivos
que recorren el tiempo y el espacio,
cambian las situaciones,
corrigen las sustancias,
desempolvan texturas
y hasta inventan quizá
nuevos modos del ser,
variaciones o escapes.

Y entre tantos procesos curiosamente ambiguos
no sólo se nos abren las manos
como maniobras fértiles,
sino que a veces también se posa algo sobre ellas,
como si viniera a descansar un instante del abismo.

***

Il est des heures qui nous ouvrent les mains
et retournent comme un texte fané
la leçon fatiguée qu'est le monde.

L'initiative ne nous appartient pas.
Les choses se déprennent ou s'ouvrent
comme s'il y avait des ondes, des courants ou des motifs,
qui parcourent le temps et l'espace,
changent les situations,
corrigent les substances,
dépoussièrent des textures
et peut-être même inventent
de nouvelles manières de l'être,
des variations ou des fuites.

Et parmi tant de processus curieusement ambigus
non seulement nos mains s'ouvrent
comme de fertiles manoeuvres,
mais parfois quelque chose se pose aussi sur elles,
comme pour se reposer un instant de l'abîme.

RW1
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Lectionnaire d'Henri III Une image et des mots. En ce surlendemain de Fête du travail... Ce que veut dire la parabole des ouvriers ...