In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 2 juillet 2017

Alex Prager - Eve (2008)

 Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe et réalisatrice américaine Alex Prager (b.1979). C'est une exposition de William Eggleston (voir mai 2013), vue à Los Angeles en 2000, qui l'a conduite à la photographie. Autodidacte, elle développe un style immédiatement reconnaissable, marqué par des couleurs saturées, des lumières artificielles et une mise en scène très construite.

A.P. - Hawkins Street (2017)

Inspirée par le cinéma hollywoodien classique, Hitchcock, ou encore les séries B des années 1950, Prager compose des images qui paraissent familières mais qui dégagent une inquiétante étrangeté.
Ses personnages, souvent figés dans des situations énigmatiques ou des foules chorégraphiées, oscillent entre glamour et malaise. Son art explore les illusions collectives, les codes visuels de la culture populaire et les fractures intérieures de l’individu contemporain, avec une intensité qui emprunte autant à la photographie de mode qu’à la peinture narrative. Le premier cliché fait partie de la série The big valley, Silver Lake Drive. 
Comment savoir si le moindre oiseau fendant la voie des airs n'est pas un monde de joie emprisonné par nos cinq sens, s'interrogeait William Blake.

MH3
ICI

samedi 1 juillet 2017

Eugène Boudin - Deauville à marée basse (1863)
Une image et des mots. Où il sera question du poids des nuages... Il n'est pas surprenant que les nuages, phénomènes météorologiques fugitifs et éphémères, et dont les formes changeantes sont propices aux errements de l'imagination, soient un sujet poétique majeur. Leur représentation abonde dans la peinture, et leur évocation dans la littérature : soyeux, fibreux, cotonneux, les plumes les plus admirées ont pour les évoquer filé à l'envi la métaphore textile. Pourtant, à en croire Bernardin de Saint-Pierre, aucun pinceau ne peut rendre, ni aucune langue exprimer, la beauté des nuages...
Alors, plutôt qu'un texte littéraire, j'ai choisi pour accompagner cette image un extrait d'un article publié sur le site de la chaîne météo.

"En calculant la surface couverte par un nuage (de quelques dizaines de mètres pour un petit cumulus à plusieurs dizaines de kilomètres pour un foyer orageux) et son extension verticale, et connaissant la densité d'eau du nuage en question (de 0,5g/m3 à 5 g/m3) il est aisé ensuite de calculer son poids, et de se rendre compte que ce sont parfois de véritables icebergs qui flottent au-dessus de nos têtes lorsqu'il s'agit des cumulonimbus. Si le brouillard ne pèse que quelques kilos par m3, un cumulus pourra contenir de 1000 à 2000 tonnes d'eau. Un cumulonimbus (nuage d'orage) de bonne taille pourra peser de 50.000 à 300.000 tonnes d'eau, pouvant atteindre 800.000 tonnes pour les plus gros.
Lorsqu'ils forment un orage de taille classique, de 50 km² par exemple, ils pourront peser un million de tonnes. Enfin, un orage multicellulaire (formé d'un amas de cumulonimbus qui génèrent les gros orages d'été) pourra peser jusqu'à 25 millions de tonnes."

L'image, c'est une toile d'Eugène Boudin, "Deauville à marée basse", que j'ai retenue pour ses beaux ciels ennuagés après avoir hésité avec un autre tableau peint quelques années plus tard, en 1874, par Courbet : la "Vue sur le lac Léman".

dimanche 25 juin 2017

Gerda Taro
Jeune fille dans un centre pour
réfugiés, Barcelone (1936)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photojournaliste allemande Gerda Taro (1910-1937), la première femme à aller au front comme reporter de guerre, et la première à y mourir.
Née à Stuttgart dans une famille juive, elle fuit l’Allemagne nazie en 1934 et s’installe à Paris où elle rencontre Endre Friedman, un photographe hongrois qui peine à se faire un nom dans le monde du photojournalisme...
Ce nom, elle va donc avoir l'idée de le changer, et elle invente le personnage du photographe américain Robert Capa,  avec qui elle partagera sa vie et son travail.

G.T. - Enfants sur une barricade
Barcelone
(1936)
Ensemble, ils couvrent la guerre d’Espagne et inventent une nouvelle manière de photographier les conflits, au plus près des combattants et de la vie quotidienne dans les zones de front.
Sa carrière, fulgurante, s’interrompt brutalement en 1937, à seulement 26 ans, à Brunete où elle meurt écrasée par un char. Rafael Alberti, qui disait qu'elle avait "le sourire d'une jeunesse immortelle", reconnaît le corps, Pablo Neruda prononce l'éloge funèbre, et Gerda Taro glisse dans l'oubli...
Ce n'est qu'en 2007, avec l'apparition de la "valise mexicaine", ICI, et son extraordinaire contenu de 4500 négatifs sur la guerre d'Espagne, que le monde découvre son travail : des images, longtemps éclipsées par la figure de Capa, aujourd’hui reconnues pour leur intensité et leur puissance narrative.
PG3
ICI

dimanche 18 juin 2017

Le vide-grenier du dimanche. 

De Gaulle

Le secret du bonheur c'est la liberté, et le secret de la liberté c'est le courage, disait Thucydide (465-c.400 av. J.-C.).

samedi 17 juin 2017

W. Martin - Cleaning Jesus (1939)
Une image et des mots. Une photo de Walter Martin, prise en 1939 sur le perron d'une église allemande des environs de Leipzig.
Et, pour l'accompagner, le début de la préface de la thèse de médecine que Louis-Ferdinand Céline a consacrée en 1924 au médecin hongrois Ignace Semmerweis.

La forme n'a pas d'importance, c'est le fond qui compte. Il est riche à souhait, je suppose. Il nous démontre le danger de vouloir trop de bien aux hommes. C'est une vieille leçon toujours jeune. Supposez qu'aujourd'hui, de même, il survienne un autre innocent qui se mette à guérir le cancer. Il ne sait pas quel genre de musique on lui ferait tout de suite danser ! [.....] Rien n'est gratuit en ce bas monde. 
Tout s'expie, le bien, comme le mal, se paie tôt ou tard. 
Le bien, c'est beaucoup plus cher, forcément.

Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...