In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 3 juillet 2016

A. Frahm - Falling panties serie (1950)

Le vide-grenier du dimanche. ortement influencé par Haddon Sundblom, dont il fut l’assistant (voir publication du 27/12/2015). Né à Chicago, il étudie à l’Art Institute de Chicago avant de s’installer à New York, où il devient illustrateur commercial et publicitaire. Frahm se spécialise dans des scènes de genre légères et humoristiques, toujours avec une attention méticuleuse aux détails et à la couleur.
Il est particulièrement célèbre pour ses « ladies in distress » : des jeunes femmes dont la jupe se soulève malencontreusement, dans un mélange d'érotisme suggestif et de comédie légère.
Ces compositions, très stylisées, témoignent de l’esthétique populaire américaine de l’après-guerre et de la culture pin-up.

A. F. - Traveling hobo serie
La première illustration en est un exemple ; elle appartient à sa très célèbre - et joliment sexiste - série Falling panties, où de ravissantes demoiselles perdent leurs dessous dans toutes sortes de situations de la vie ordinaire, le plus souvent, comme ici, embarrassées par leur sac de courses d'où émerge immanquablement une branche de céleri.
La seconde fait partie de sa tout aussi sympathique série Traveling Hobo, qui met en scène les tribulations d'une joyeuse bande de vagabonds à travers la pimpante Amérique des années 50.

samedi 2 juillet 2016

A. Wahlberg - Clair de lune à Fjällbacka (1868)
Une image et des mots. Un tableau du peintre suédois Alfred Wahlberg (1834-1906), déjà présenté ici en février 2015.
Ce paysage me fait penser à un poème de Tennyson, Ulysse, écrit en 1833 et dont voici un extrait  :

Venez mes amis
Il n'est pas trop tard pour partir en quête
D'un monde nouveau
Car j'ai toujours le propos
De voguer au-delà du soleil couchant
Et si nous avons perdu cette force
Qui autrefois remuait la terre et le ciel
Ce que nous sommes, nous le sommes ;
Des coeurs héroïques et d'une même trempe
Affaiblis par le temps et le destin
Mais forts par la volonté
De chercher, lutter, trouver, et ne rien céder.

AO3
ICI

dimanche 26 juin 2016

T. Roberts - Twenty minutes past three (1900)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre britannique Thomas William Roberts (1856-1931), naturalisé australien et figure centrale de l’École de Heidelberg, mouvement fondateur de l’impressionnisme australien. Il ne faut pas le confondre avec l'irlandais Thomas Roberts, peintre paysagiste du 18ème.
Natif de Dorchester, dans le Dorset, Tom Roberts arrive à Melbourne à l'âge de 13 ans mais il retourne plus tard en Angleterre, de 1881 à 1884, pour y étudier la peinture à la Royal Academy de Londres.
Il voyage également en Espagne et en France où il découvre l'Impressionnisme qu'il va introduire en Australie.
T.R. - Shearing the rams (1890)

De retour à Melbourne en 1885, il fonde à Box Hill, dans le bush australien, la première communauté d'artistes avec Frederick McCubbin ; par la suite, il se joindra à Charles Conder et Arthur Streeton, qui feront tous deux l'objet de futures publications. Shearing the rams (ci-contre), qui célèbre la vie rurale dans le bush australien, fait partie de ses toiles les plus emblématiques. We went to the bush and, as was always our ambition, we tried to get it down as truly as we could.

dimanche 19 juin 2016

Émile Savitry - Sam Granowsky (1930s)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe et cinéaste Émile Savitry (1903-1967), figure discrète mais essentielle de la photographie humaniste française et témoin des heures chaudes de Montparnasse. On lui doit un regard unique sur la vie nocturne parisienne des années 30 et 40, et plus largement sur l’art et la culture française.
Formé aux Arts décoratifs de Valence, Savitry s’installe à Paris dans les années 1920, d’abord comme peintre surréaliste.
Sa première exposition à la galerie Zborowski, introduite par Louis Aragon en 1929, le propulse… puis l’inquiète, au point qu’il s’embarque pour la Polynésie.

E.S. - Nu à l'oreiller (1950s)
À son retour, une simple image captée sur un bateau fantôme séduit le cinéaste Murnau et l’oriente définitivement vers la photographie.
Il débute dans les années 30 pour le magazine Vu, avant de travailler en indépendant pour diverses publications.
Montparnasse devient son pays : ses cafés (Le Dôme, La Rotonde, La Coupole), ses ateliers, ses nuits. Il y photographie Giacometti dans son atelier, Neruda ou Prévert en confidence, les artistes, les musiciens...
Artiste polyvalent, Savitry s’est aussi exprimé par la peinture, la sculpture et la poésie. Ci-dessus, j’aime particulièrement ce portrait pris dans les années 30 à La Rotonde, à Paris : il s’agit du peintre d’origine ukrainienne Samuel Granowsky, que je présenterai prochainement.

PM1

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samedi 18 juin 2016

F.W. Burton
The meeting on the turret stairs
(1864)
Une image et des mots. Qui aux dames ne porte honneur c'est qu'il n'a point d'honneur au cœur, nous dit Chrétien de Troyes dans La quête du Graal. Cette belle aquarelle et gouache du préraphaélite irlandais Sir Frederic William Burton (1816-1900), nous donne à voir une des rencontres furtives de la jeune princesse Hellelil avec son garde Hildebrand, une histoire d'amour issue d'une ballade médiévale danoise, du 12 ou 13e siècle, traduite par l'amie du peintre, Whitley Stokes.

Et pour aller avec, quelques lignes d'amour courtois. Même si Jean Froissart, chroniqueur de Saint-Louis, est surtout resté dans les mémoires comme le premier historien du XIVe siècle plutôt que comme un grand poète, ce rondeau est de lui. Il figure dans la petite anthologie d'Eugène Crépet, "Les poètes français", publiée en 1861.

Mon cœur s’ébat en respirant la rose
Et se réjouit en regardant ma dame.
Mieux vaut pour moi l’une que l’autre chose;
Mon cœur s’ébat en respirant la rose.
L’odeur m’est bonne , mais du regard je n’ose
Jouer trop fort, (je) vous le jure sur mon âme;
Mon cœur s’ébat en respirant la rose
Et se réjouit en regardant ma dame.

RP1 ICI