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Émile Savitry - Sam Granowsky (1930s) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe et cinéaste Émile Savitry (1903-1967), figure discrète mais essentielle de la photographie humaniste française et témoin des heures chaudes de Montparnasse. On lui doit un regard unique sur la vie nocturne parisienne des années 30 et 40, et plus largement sur l’art et la culture française.
Formé aux Arts décoratifs de Valence, Savitry s’installe à Paris dans les années 1920, d’abord comme peintre surréaliste.
Sa première exposition à la galerie Zborowski, introduite par Louis Aragon en 1929, le propulse… puis l’inquiète, au point qu’il s’embarque pour la Polynésie.
À son retour, une simple image captée sur un bateau fantôme séduit le cinéaste Murnau et l’oriente définitivement vers la photographie.
Il débute dans les années 30 pour le magazine Vu, avant de travailler en indépendant pour diverses publications.
Montparnasse devient son pays : ses cafés (Le Dôme, La Rotonde, La Coupole), ses ateliers, ses nuits. Il y photographie Giacometti dans son atelier, Neruda ou Prévert en confidence, les artistes, les musiciens...
Artiste polyvalent, Savitry s’est aussi exprimé par la peinture, la sculpture et la poésie. Ci-dessus, j’aime particulièrement ce portrait pris dans les années 30 à La Rotonde, à Paris : il s’agit du peintre d’origine ukrainienne Samuel Granowsky, que je présenterai prochainement.