In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 28 mars 2015

Untitled
Une image et des mots. J'ignore de qui est cette photo, sa date et son contexte.
Les mots sont un passage du roman de Carson McCullers, La ballade du café triste.

Toute la journée, c'est le bruit des pioches dans la terre glaise, le soleil implacable, l'odeur de transpiration. Et chaque jour, c'est la musique. Une voix sombre amorce une phrase, à peine modulée, comme une question qu'elle pose. Bientôt, une seconde voix la rejoint, et peu à peu le groupe entier se met à chanter. Voix sombres dans l'incendie doré du soleil, inextricablement fondues, musique déchirante et joyeuse à la fois. Et voici qu'elle prend de l'ampleur. Une ampleur si vaste qu'elle semble ne plus venir des douze hommes, mais de la terre elle-même ou de l'immensité du ciel. Musique qui force le coeur à s'ouvrir. Celui qui l'entend demeure figé de stupeur et d'émerveillement. Peu à peu, elle va s'éteindre. Il n'y aura plus qu'une voix solitaire, comme un long soupir enroué, et le soleil, et le bruit des pioches dans le silence.
Quelle sorte de groupe peut ainsi donner souffle à une si belle musique ? Simplement douze mortels, sept Noirs et cinq Blancs du comté. Simplement douze condamnés à mort enchaînés l'un à l'autre.
GB1

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dimanche 22 mars 2015

Arthur Leipzig - Rain (1945)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe documentaire américain Arthur Leipzig (1918-2014), profondément attaché à la vie urbaine de New York dans la première moitié du XXe siècle. Originaire de Brooklyn, il commence la photographie en 1941 en rejoignant la Photo Leagueun collectif engagé dans la documentation sociale et urbaine. Sous la direction de Sid Grossman, il développe une approche humaniste, influencée par les maîtres comme Paul Strand et W. Eugene Smith.

A.L. - Chalk games (1950)
Leipzig a capté la ville dans toute sa vitalité quotidienne : les enfants qui jouent dans les rues, les promeneurs à Coney Island, les travailleurs sur le pont de Brooklyn... Ses photographies se caractérisent par un mélange de sensibilité documentaire et de poésie discrète ; elles montrent l’ordinaire, avec une intensité qui témoigne du caractère universel et intemporel des scènes de la vie urbaine. Dans l'introduction de son ouvrage Growing up in New York (1995), il confie :
The city was my home. As I look back at the work I did during that period I realize that I was witness to a time that no longer exists, a more innocent time. [.....] Of course the "good old days" were not all sweetness and light. There was poverty, racism, corruption, and violence in those days, too, but somehow we believed in the possible. We believed in hope.
En 1955 Arthur Leipzig est invité à participer à la monumentale exposition d'Edward Steichen au MoMA - ensuite itinérante - The Family of Man, ce qui constitue une reconnaissance majeure de son travail.

OR1

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dimanche 15 mars 2015

Joaquin Sorolla - Cosiendo la vela (1896)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'espagnol Joaquín Sorolla (1863-1923), surnommé le « peintre de la lumière », et l'une des figures majeures de la peinture espagnole du tournant des XIXe et XXe siècles. Né à Valence, il perd ses parents très jeune lors d'une épidémie de choléra et est élevé par sa tante et son oncle.
À 15 ans, il entre à l’Académie des Beaux-Arts de San Carlos, avant de poursuivre ses études à Madrid, Rome et Paris..​

Loué pour son art de la lumière et son emploi virtuose du blanc - le luminisme de Sorolla -, il disait : "Je hais l'obscurité. Je suis d'accord avec Monet quand il dit que la peinture en général n'est pas assez lumineuse. Mais nous, les peintres, nous ne pouvons pas reproduire la lumière du soleil telle qu'elle est vraiment. Je ne peux que m'approcher de sa vérité."
On trouve dans ses nombreuses toiles méditerranéennes, comme la célèbre Promenade sur la plage (1909), conservée au musée Sorolla de Madrid, l’éclat de cette lumière qu’il a poursuivie toute sa vie.
J.S. - Otra Margarita (1892)
Mais Sorolla, qui considérait Velázquez comme son maître et a également été influencé par John Singer Sargent ou Anders Zorn, mérite aussi que l'on s'intéresse à ses peintures "sociales": avec "Otra Margarita , qui fit sa réputation aux États-Unis après avoir été primé à Chicago en 1893, Sorolla montre une scène à laquelle il a assisté dans un compartiment de 3ème classe du train reliant Madrid à Valence. Une jeune femme, une prisonnière escortée par deux gardes civils, prostrée par la honte ou le découragement. Une Margarita, en argot de Valence, c'est une prostituée. C'est aussi le prénom de la jeune mère infanticide séduite par Faust.

MA1
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dimanche 8 mars 2015

S. McCurry - Ethiopia (2013)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Steve McCurry (b.1950), déjà présenté en juin 2011 et février 2012. "Rien n'est plus important que de bâtir un monde dans lequel tous nos enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et de grandir en bonne santé, dans la paix et dans la dignité ", affirmait Kofi Annan alors qu'il était Secrétaire général de l'ONU. 

S. McCurry - Rajasthan, India
J'avais mentionné le 12 février 2012, dans ma deuxième publication consacrée au magnifique travail de ce photojournaliste américain, ce portrait d'une petite écolière en Éthiopie ; le voici aujourd'hui, avec celui d'une autre fillette en Inde. 
McCurry nous dit que la plupart de ses images sont fondées sur les gens, et qu'il essaie de transmettre ce que ces personnes doivent être : des personnes saisies dans un paysage plus large, un paysage que l'on pourrait appeler la condition humaine.
" Most of my images are grounded in people. I look for the unguarded moment, the essential soul peeking out, experience etched on a person's face. I try to convey what it is like to be that person, a person caught in a broader landscape, that you could call the human condition."

F. Porter - Interior with roses (1955) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain Fairfield Porter (190è-1975), figure ...