In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 6 octobre 2013

Claude Renaud - Paris (1963)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe Claude Renaud, auteur de deux beaux ouvrages consacrés à la capitale, "Paris en mémoire", et "Paris murmures", publiés respectivement en 2004 et en 2007. Issu d'une formation pluridisciplinaire, il a étudié à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et obtenu un diplôme en sciences sociales à l’Université de Californie, Berkeley. Son parcours artistique a débuté dans un cadre familial avant de se structurer en atelier : il découvre la photographie à l’âge de 12 ans et la peinture à 16 ans.
C R. - Porte de Clignancourt (1963)

Des rencontres avec des personnalités éminentes comme Brassaï, Jean-Marie Sudre, László Almásy, Jacques-Henri Lartigue et Janine Nièpce marquent un tournant dans sa décision d’adopter la photographie comme moyen d’expression privilégié.
Cette vocation s’affirme avec sa rencontre de John Szarkowski, fondateur du Département de Photographie du Museum of Modern Art (MoMA) de New York.
Dès 1956, il entreprend un travail en petit format et, jusqu’en 1967, il explore les rues de Paris et documente la vie urbaine dans l’esprit de la photographie humaniste.
Mais au-delà de sa pratique artistique il s’implique à partir de 1964 dans des recherches interdisciplinaires sur les fonctions et usages de l’image. En collaboration avec Albert Plécy, fondateur des Gens d’Images, il contribue à des travaux axés sur l’influence de la photographie dans les médias et l’édition. Il participe également au développement de Maraboutscope, la première collection de photographies au format de poche, ainsi qu’à des projets de communication d’entreprise liés à l’identité visuelle.
Toutefois, s'il a choisi de consacrer une grande part de sa vie professionnelle au conseil, Claude Renaud n'a jamais cessé de se considérer comme un photographe, conservant une approche originale et intense de la création et de l’image ; l'approche, comme l'a dit je ne sais plus qui à son sujet, d'un "écrivain de l'image".
QU1

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samedi 5 octobre 2013

Bruno Catalano - Les voyageurs
Une image et des mots. L'image, c'est celle de ces sculptures de Bruno Catalano, exposées le mois dernier à Marseille. Nées accidentellement d'un démoulage raté, elle deviennent par ce même fait de belles métaphores de l'incomplétude, et ce à double titre : celle de l'oeuvre d'art (quelle qu'elle soit ?), et celle de l'homme déraciné, en lambeaux.
Les mots pour accompagner l'image sont de Roberto Juarroz, extraits de sa Poésie verticale.

"Cada uno se va como puede, unos con el pecho entreabierto, otros con una sola mano, unos con la cédula de identidad en el bolsillo, otros en el alma [...] Pero todos se van con los pies atados, unos por el camino que hicieron, otros por el que no hicieron, y todos por el que nunca harán."
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"Chacun s'en va comme il peut, les uns avec la poitrine entrouverte, d'autres avec une seule main, les uns avec la carte d'identité dans la poche, d'autres dans l'âme.. [...] Mais tous s'en vont les pieds attachés, les uns par le chemin qu'ils ont fait, d'autres par celui qu'ils n'ont pas fait, et tous par celui qu'ils ne feront jamais".

IN1
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dimanche 29 septembre 2013

Ch.Strömholm - La Méthode (1960)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du Suédois Christer Strömholm (1918–2002), pris au bar La Méthode, à Paris, au début des années 60.
Peintre de formation, il découvre la photographie à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Strömholm préférait les marges au centre, les visages à la foule, et l’ombre à la lumière crue.
Formé à l’art en Allemagne, puis à Paris après la guerre, il trouve très tôt sa propre manière de regarder : grave, directe, sans pathos.

C.S. - Couple à La Méthode (c.1960)
On connaît surtout de lui le portrait bouleversant d’une jeune Japonaise devenue aveugle à Hiroshima, tiré d’une série de vingt-deux photos prises entre 1961 et 1963.
Une oeuvre où le photographe exprime tout son pessimisme, toute la noirceur de sa vision du monder - restée pourtant dans l’ombre d’autres séries plus célèbres, comme Poste restante ou Les amies de la place Blanche, son hommage aux travestis de la nuit parisienne, figures de courage et de solitude à une époque où vivre ainsi relevait encore de l’acte de résistance.
Ses images, en noir et blanc dense, contrasté, souvent prises la nuit, portent en elles la conviction qu’un regard peut être à la fois proche et pudique. « Il ne s’agit pas de prendre des photos. Il s’agit de vivre une vie. »

WO1
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dimanche 22 septembre 2013

Egon Schiele - Soleil d'automne et arbres (1912)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et poète autrichien Egon Schiele (1890-1918), protégé de Gustav Klimt et figure majeure de la peinture figurative du début du 20ème. Son oeuvre intense, parfois d'une sexualité crue, l'apparente au mouvement expressionniste.
Schiele a abordé le paysage d’une manière très personnelle, faite de déformations, de lignes anguleuses et de simplification formelle. Loin de l’intensité émotionnelle de ses portraits, ses paysages - peints pour la plupart entre 1911 et 1918 - évoquent plutôt le silence, l’isolement, la fragilité des choses.

E.S. - Four trees (1917)
Arbres morts, branches nues, maisons serrées : tout dans les paysages de Schiele semble marqué par un sentiment de transitoire, de mélancolie discrète, parfois d’étrangeté.
Le contraste entre les lignes rigides et les formes naturelles crée une tension particulière, visible dans les deux tableaux présentés ici... 
Je dois voir de nouvelles choses et les étudier. Je veux goûter aux eaux sombres, voir les arbres qui craquent et les vents sauvages.
J'ai longtemps hésité. J'aurais tout aussi bien pu choisir "Jardin fleuri", ou le merveilleux "Façade sur la rivière", ou bien.... , ou bien .... Dilemme. J'y reviendrai.

Phil Greenwood - Leaf fall (1979) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du graveur et aquafortiste gallois Philip Greenwood (b.1943). I...