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IO1 |
In girum imus nocte et consumimur igni

eiπ + 1 = 0
samedi 17 août 2013
dimanche 11 août 2013
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M. White - Windowsill (1958) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Minor White (1908-1976). Tourmenté par une homosexualité qu'il voulait tenir secrète, à une époque où il craignait qu'elle pût porter préjudice à ses activités professionnelles, il s'adonne à l'écriture et entame un journal, "Memorable fancies", où il consigne poèmes et pensées tout en poursuivant tant bien que mal des études en botanique.
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M.W. - Two barns and a shadow (1955) |
Lorsqu'il se tourne vers la photographie, Minor White est influencé par Ansel Adams et sa théorie du Zone System : netteté rigoureuse et maîtrise des contrastes, chaque détail compte. Marqué également par l’abstraction lyrique, il ne cherche pas à simplement figer la réalité, mais à en révéler les dimensions cachées. Ses photographies se font métaphores, symboles d’un monde plus profond ; elles sont une ouverture vers un univers sensible dissimulé derrière l’apparence des êtres et des choses.
« Je photographie les choses non comme elles sont, mais tel que je suis. »
Pour White, parcourir les paysages ou observer un être n’est jamais un acte passif : il attend cet instant fugace où une communion intime se produit, que la photographie soit prise ou non.
Ce qui importe, c’est cette immersion totale dans l’esprit des choses, cette résonance silencieuse entre le visible et l’invisible. Chaque déclenchement, selon lui, doit contenir toute une existence. « Œil, réflexion, esprit » : ce mantra guide son travail, où il ne cherche pas tant à capturer une image qu’à laisser l’objet photographié révéler sa propre essence.
Dans cette quête de l’essence du monde, il rejoint Paul Klee, pour qui l’art consiste à « rendre visible l’invisible ». Pour White, la lumière, les ombres évanescentes et la fragilité du temps s’inscrivent dans un ordre universel où chaque instant porte en lui l’éternité.
One does not photograph something simply for what it is, but for what else it is. [...] No matter how slow the film, Spirit always stands still long enough for the photographer It has chose.
dimanche 4 août 2013
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Paul Delvaux - Solitude (1955) |
D'abord fortement influencé par le travail de son compatriote le peintre expressionniste James Ensor, c'est - comme pour Magritte -, la découverte de Giorgio de Chirico avec Mélancolie et mystère d'une rue qui l'amène finalement au surréalisme.
Mais, plutôt que de surréalisme, c'est comme chez Carel Willink (voir octobre 2010) de "réalisme magique" que l'on parle à propos de son oeuvre dont l'atmosphère particulière est immédiatement identifiable. Je voudrais peindre un tableau fabuleux dans lequel je pourrais vivre. C'est un monde de femmes nues, hiératiques, les yeux souvent grands ouverts, mais absentes. Un monde de villes silencieuses, peuplées de colonnes, de gares, de statues.
Mais, plutôt que de surréalisme, c'est comme chez Carel Willink (voir octobre 2010) de "réalisme magique" que l'on parle à propos de son oeuvre dont l'atmosphère particulière est immédiatement identifiable. Je voudrais peindre un tableau fabuleux dans lequel je pourrais vivre. C'est un monde de femmes nues, hiératiques, les yeux souvent grands ouverts, mais absentes. Un monde de villes silencieuses, peuplées de colonnes, de gares, de statues.
Chez Delvaux, tout semble figé, et pourtant on sent comme une tension sourde : quelque chose va ou vient de se produire - mais quoi ? Mystère. Je n’ai jamais voulu raconter quoi que ce soit. Je montre des choses. C’est tout.
samedi 3 août 2013
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Sebastiao Salgado - A desert on fire (1991) |
Les mots sont de Marguerite Duras, et proviennent d'une interview donnée en 1986 au journal belge Le Matin, quelques jours après l'accident de Tchernobyl.
"Maintenant on pourrait presque enseigner aux enfants dans les écoles comment la planète va mourir,
non pas comme une probabilité mais comme l'histoire du futur.
On leur dirait qu'on a découvert des feux, des brasiers, des fusions,
que l'homme avait allumés et qu'il était incapable d'arrêter.
Que c'était comme ça, qu'il y avait des sortes d'incendies qu'on ne pouvait plus arrêter du tout.
Le capitalisme a fait son choix : plutôt ça que de perdre son règne."
dimanche 28 juillet 2013
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Alex Colville - The River Thames (1974) |
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A.C. - At the station (1953) |
Est-ce pour cela que de ses sujets, ou de ses compositions, se dégage souvent un sentiment d'étrangeté, de mélancolie, ou d'une menace qui se profile ? Soit de façon explicite avec la présence au premier plan d'un pistolet sur une table (Pacifique, 1967), soit de façon implicite comme ici, sur ce quai de gare où l'on pressent que l'on assiste à des adieux, et non à des retrouvailles. On a dit de Colville qu'il peignait comme un sismographe, qui révèle ce qui tremble sous une apparente immobilité ; ses toiles sont profondément narratives et pourtant elles ne racontent rien : c’est à nous de deviner ce qui se joue derrière ces gestes arrêtés, ces visages tournés ailleurs. « Les choses sont mystérieuses, même quand on croit les voir clairement », disait-il. "Je considère la vie intrinsèquement dangereuse. J'ai une vision très sombre du monde et des affaires humaines... L'anxiété est la norme de notre époque."
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