In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 18 mai 2013

Graffitis sur la maison de Juliette, Vérone
Une image et des mots. Pour accompagner ce cliché du mur de la maison de Juliette, gravé de milliers de promesses d'amour éternel, j'ai choisi ces quelques vers extraits de Le Prophète (1923), de Khalil Gibran...

Laissez l’espace entrer au sein de votre union.
Et que les vents du ciel dansent entre vous.
Aimez-vous l’un l’autre, mais ne faites pas de l’amour une chaîne.
Laissez-le plutôt être une mer dansant entre les rivages de vos âmes.
Emplissez chacun la coupe de l’autre, mais ne buvez pas à la même coupe.
Donnez à l’autre de votre pain, mais ne mangez pas de la même miche.
Chantez et dansez ensemble et soyez joyeux, mais laissez chacun de vous être seul.
De même que les cordes du luth sont seules pendant qu’elles vibrent de la même harmonie.
Donnez vos cœurs, mais pas à la garde l’un de l’autre.
Car seule la main de la Vie peut contenir vos cœurs.
Et tenez-vous ensemble, mais pas trop proches non plus :
Car les piliers du temple se tiennent à distance,
Et le chêne et le cyprès ne croissent pas à l’ombre l’un de l’autre
BC1

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dimanche 12 mai 2013

M. Dakowicz - Hope, Kolkata, India (2007)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe de rue polonais Maciej Dakowicz (b.1976). Originaire de Białystok, il se forme d’abord dans un domaine qui semble à des années-lumière du regard photographique : l’informatique. Ce n’est qu’après ses études qu’il s’oriente vers la photographie, qu’il pratique d’abord à Cardiff, où il vit de 2004 et 2012 et qui devient bientôt le théâtre privilégié de ses premières séries.

M. D. - Cardiff, Wales (2011)
C'est celle qu'il consacre aux nuits de la capitale galloise, Cardiff after dark, qui le fait connaître, et il s’impose rapidement comme l’un des observateurs les plus affûtés - et les plus ambigus - de la comédie humaine urbaine. Il dit, dans un entretien : « Je ne cherche pas des choses spéciales. Je suis juste dans la rue, et j’essaie de voir. »
Il est membre de deux collectifs de photographes de rue, In-Public et surtout Un-Posed, un groupe créé pour promouvoir le travail de ses compatriotes. Il passe ensuite par Londres avant de s'installer à Bombay où il vit et travaille actuellement. The world is where you stop, disait Tomasz Tomaszewski, l'un des grands précurseurs de la photo de rue polonaise.

dimanche 5 mai 2013

Escher - Autoportrait (1935)

Le vide-grenier du dimanche. Deux lithographies du graveur hollandais Maurits Cornelis Escher (1898-1972), artiste inclassable - déjà évoqué ici en novembre 2012 - dont l’œuvre a fasciné aussi bien les amateurs d’art que les mathématiciens, les architectes ou les rêveurs.
Né à Leeuwarden, il suit une formation en arts décoratifs à Haarlem, mais c’est lors de ses voyages dans les années 1920, notamment en Italie et en Espagne, que son regard s’ouvre à de nouveaux mondes : entre les mosaïques mauresques de l’Alhambra et les ruelles en escalier des villages méditerranéens, il trouve les motifs qui nourriront toute son oeuvre. Il s’intéresse très tôt aux constructions impossibles, aux jeux d’échelle, aux métamorphoses visuelles, à tout ce qui peut faire basculer la représentation d’un espace dans l’incertitude. Ses œuvres, le plus souvent en noir et blanc, mêlent une précision quasi scientifique à une liberté d’invention et d’interprétation sans bornes.. "My work is a game, a very serious game."
Escher - Reptiles (1943)

Alors comment choisir dans cet univers étourdissant ? Parmi ses architectures impossibles - comme Le belvédère -, ses passages virtuoses de la deuxième à la troisième dimension (voir Dessiner), ou ses combinaisons de motifs qui se métamorphosent peu à peu en de nouvelles figures, à l’image du Ciel et la mer… Le monde d’Escher, à la croisée de l’art et des mathématiques, a été profondément marqué par ses rencontres avec les mathématiciens britanniques Penrose et Coxeter. Son œuvre invite à un émerveillement sans fin.
"The things I want to express are so beautiful and pure."

BH2

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samedi 4 mai 2013


K.E. Jansson - Aland sailors playing cards in a log cabin (1871)
Une image et des mots. L'image c'est ce tableau du finlandais Karl Emanuel Jansson (1846-1874), figure prometteuse de la peinture de genre nordique du XIXᵉ siècle, disparu prématurément à l’âge de vingt-sept ans. L'oeuvre est conservée à la Finnish National Art Gallery d'Helsinki, et les mots que j'ai choisis pour aller avec sont de Joseph Delteil, extraits de La jonque de porcelaine (1927).

"Le capitaine ferma le livre des voyages. Il se leva, et regarda la boussole. Dans son instable boîte de frêne blond, l'aiguille se mouvait avec diligence, comme une abeille sans piqûres.
Il sortit. Un peu de malaise battait à ses tempes malsaines. À ce moment, le petit mousse Johan passait en courant. [.....]
- Dis-donc Johan, de quelle couleur est la Dame de Trèfle?
- Bleue, dit l'enfant avec une voix bleue.
Il s'en alla, dans la nuit. Les haubans de bâbord gémissaient au clair de lune. On entendait, de toutes parts, les soupirs des caravelles mortes. À la barre, le père Capille toussait avec continuité. Parfois quelque voile haletait. Là-haut, sur le gaillard d'avant, on voyait un grand matelot blanc qui, la barbe lunaire et la main gauche à la braguette, du haut des bastingages pissait dans l'océan."
JM2

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