In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

samedi 1 décembre 2012

F. Bacon - Study for a running dog
(1954)
Une image et des mots. Il y a bien longtemps j'ai voulu lire Trilces, un recueil de poèmes du péruvien César Vallejo, tout simplement parce qu'une de mes connaissances avait choisi cette oeuvre pour sa thèse en linguistique et que son choix m'intriguait.
C'est un gros volume, et je devais revenir souvent sur des passages que je ne comprenais pas, mais je l'ai lu obstinément, avec peine et sans aucun plaisir, du premier au dernier vers.
De ces milliers de vers obscurs un seul m'est resté, que je n'ai jamais oublié et qui aujourd'hui encore me revient devant cette étude de Bacon.

"Un perro pasa royendo el hueso de otro perro que fue."
  Un chien passe, rongeant l'os d'un autre chien qui fut.
EB1
ICI

dimanche 25 novembre 2012

John Koch - Morning (1971)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain John Koch (1909-1978).
Au début des années 30 il part pour Paris, où il passe cinq ans à étudier et copier des tableaux dans les musées de la capitale. Influencé par les maîtres de la peinture européenne, il joue avec la lumière naturelle et les compositions soignées pour créer des scènes à la fois intimistes et théâtrales.
J.K. - The painter (1964)

Ancré dans une esthétique réaliste, avec souvent pour cadre le propre appartement de l'artiste à Manhattan, son travail restitue avec subtilité l’atmosphère feutrée de la bourgeoisie new-yorkaise du milieu du XXe siècle. Il peint son entourage, des scènes de salon, des musiciens, des amis dans leur quotidien, dans un style classique mais plein de subtilité et attentif aux détails révélateurs de l'intimité humaine. I am quite visibly a realist, occupied essentially with human beings, the environments they create, and their relationships.

AC1
ICI

dimanche 18 novembre 2012

Bill Rauhauser - Kresge Court, Detroit (1970s)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Bill Rauhauser (b.1918).
Sa vocation pour la photographie est née en 1947 précisément, à l'occasion d'une exposition à New York consacrée à Henri Cartier-Bresson et à la lecture dans le fascicule de présentation d'une citation du français :
"La photo n'est pas un passe-temps. L'art réside dans la manière de voir".

B.R. - Three on a bench, Detroit
(1952)



Trois ans plus tard, Edward Steichen était de passage à Detroit pour y promouvoir la formidable expo "The Family of Man", qui devait être présentée en 1955 au MoMA de New York.
À cette occasion il invita les photographes locaux à présenter leur travail, et c'est ce cliché de Rauhauser, "Three on a bench" qui fut choisi pour être incorporé à l'exposition itinérante qui allait être vue par 9 millions de visiteurs. The rest is history...
TH1

ICI

samedi 17 novembre 2012

Sean Landers - Hourglass (2011)
Une image et des mots. Sous le titre Une bibliothèque idéale, Payot a réuni récemment dans sa collection Rivages une sélection d'articles rédigés par Hermann Hesse sur le monde du livre - le plus grand de tous les mondes que l'homme n'a pas reçu de la nature -, et l'art de la lecture. Qui s'adonne à la lecture comme on écoute un ami, écrit-il, verra les livres s'ouvrir à lui et devenir siens.
Mais la présence, sur ce tableau de l'américain Sean Landers (b.1962), d'un sablier - fragile symbole du temps qui passe -, parmi ces voix périssables de l'éternité que sont les livres, me fait évidemment penser à Borgès. Voici un extrait de la nouvelle La Bibliothèque de Babel, publiée en 1944 dans le recueil Fictions.

Je me retrouvai dans une galerie hexagonale dont les murs étaient cachés par des étagères de livres. Au centre de cette galerie, un puits permettait de voir, au dessus et en dessous, d'autres galeries hexagonales à perte de vue. Elles étaient reliées par des labyrinthes de couloirs et d'escaliers en colimaçons. Un vieillard, probablement un bibliothécaire, contemplait le puits. Je m'approchai.
- Qui êtes-vous et où sommes nous ?
- Je suis Jorge de Burgos et nous sommes dans une des galeries de la Bibliothèque de Babel.
- Comment fait-on pour sortir d'ici ?
- On ne peut sortir d'ici. Cette Bibliothèque est infinie, c'est l'Univers dans lequel les hommes naissent, vivent et meurent.
Je compris qu'il croyait en l'existence de l'infini actuel. En me montrant les miroirs jalonnant les galeries et multipliant les images, il ajouta :
- Ces miroirs qui multiplient les images rappellent que la Bibliothèque est infinie.
Je protestai.
- Ils créent l'illusion de l'infini, mais ce n'est pas l'infini. Puisqu'il y a des murs, la Bibliothèque est finie et on peut en sortir.
- Derrière ces étagères formant un hexagone, il y a d'autres étagères formant un autre hexagone, jusqu'à l'infini. Nous sommes au centre de la Bibliothèque. Dans un espace infini, on est toujours en son centre et les frontières sont inaccessibles. Chaque hexagone est contenu dans un autre hexagone., la Bibliothèque est infinie, c'est l'Univers.

Phil Greenwood - Leaf fall (1979) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du graveur et aquafortiste gallois Philip Greenwood (b.1943). I...