In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 3 juin 2012

S.T. - Stage door, Schubert Theater (1933)
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres de l’Américain Saul Tepper (1899-1987), figure prolifique de l’âge d’or de l’illustration. Né dans le Lower East Side de New York, il suit une formation solide à la Cooper Union, à l’Art Students League, puis surtout à la Grand Central School of Art, où il étudie auprès de Harvey Dunn - disciple de Howard Pyle, fondateur de l’illustration américaine moderne, dont Tepper reprend le credo : « sentiment, expression et amour du métier sont les fondements du bon dessin ».

S. T. - The artist's garrett (1930)
Il commence sa carrière d'artiste dans les années 20 et collabore à divers magazines prestigieux comme Life, Collier's, le Saturday Evening Post et Good Housekeeping. Il réalise aussi les illustrations de couverture de nombreux romans populaires. La première des deux qui sont présentées ici, Stage door, était destinée à illustrer une pulp fiction de Channing Pollock, "Star magic".
Saul Tepper était également auteur de chansons, parmi lesquelles certaines furent enregistrées par Nat King Cole et Ella Fitzgerald.
MA1

ICI

samedi 2 juin 2012

a/u (n.d)

Une image et des mots. Une curiara, une pirogue, en Amazonie.
Les mots sont du grand argentin Jorge Luis Borges ; ils sont l'incipit et la conclusion de sa nouvelle Les ruines circulaires (in Fictions, 1944).

Nul ne le vit débarquer dans la nuit unanime, nul ne vit le canot de bambou s'enfoncer dans la fange sacrée...
[.....] Dans une aube sans oiseaux le magicien vit fondre sur les murs l'incendie concentrique. Un instant il pensa se réfugier dans les eaux, mais il comprit aussitôt que la mort venait couronner sa vieillesse et l'absoudre de ses travaux. Il marcha sur les lambeaux de feu. Ceux-ci ne mordirent pas sa chair, ils le caressèrent et l'inondèrent sans chaleur et sans combustion. Avec soulagement, avec humiliation, avec terreur, il comprit que lui aussi n'était qu'une apparence, qu'un autre était en train de le rêver.

ET1
ICI

dimanche 27 mai 2012

J. D. - Union Station, Chicago, Illinois (1943)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Jack Delano (1914-1997), né Jacob Ovcharov à Kiev, en Ukraine, et qui arrive aux États-Unis en 1923 avec ses parents qui fuient la révolution. Formé aux beaux-arts et à la musique à Philadelphie, il développe un regard singulier mêlant sens esthétique et engagement social.et devient en 1940 membre de la FSA (Farm Security Administration) : un organisme créé en 1937 à l'initiative du Président Roosevelt pour aider les fermiers les plus durement touchés par la Grande Dépression (voir publication du 18/12/2011)

J.D. - Locomotives roundhouse (1942)



Comme Dorothea Lange, Walker Evans ou Gordon Parks, il fut envoyé à travers les États-Unis pour documenter les effets de la crise et illustrer les réformes du New Deal.
Mais c'est surtout son travail sur les mineurs de Pennsylvanie et sur l'activité ferroviaire aux États-Unis qui va lui apporter la notoriété. En photographiant les gares et les trains il documente aussi la vie ouvrière qui y est attachée, et porte témoignage de la vie urbaine et rurale de l'époque.
To do justice to the subject has always been my main concern, écrit-il dans son autobiographie  Photographic memories, parue en 1997 (ed. Smithsonian Institution Press).
Après la guerre, il s’installe à Porto Rico où il continue de photographier mais se consacre surtout à la musique et à la culture locale. L'oeuvre de Jack Delano, attentive aux réalités sociales profondes, restera comme un puissant témoignage d'une Amérique en mutation et de ses visages oubliés.

MR1

ICI

dimanche 20 mai 2012

Andrew Wyeth - Christina's world (1948)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Andrew Wyeth (1917-2009), déjà présenté en janvier 2009 à l'occasion de sa disparition, puis de nouveau en juillet 2010.
Peintre américain majeur du réalisme du XXe siècle, il s'est rendu célèbre pour ses scènes intimistes, et profondément ancrées dans les paysages ruraux du Maine et sa Pennsylvanie natale.

A.W. - Wind from the sea
(1947)


Christina'world, une tempera à l'atmosphère étrange,  est son tableau le plus célèbre. Wyeth y représente une jeune femme handicapée, Christina Olson, qu'il avait déjà peinte l'année précédente. On sent les efforts de la jeune femme sur ses bras malades, la tension du corps vers sa maison, dans le lointain.
Christina Olson n'a jamais voulu de chaise roulante; elle se déplaçait toujours ainsi, à la maison ou dans les champs, par reptation.
Cette fenêtre est au 2ème étage de la maison des Olson, et ce champ qui s'étend dans le lointain, c'est celui où Christina sera peinte un an plus tard, cueillant des fleurs. Mais ce jour-là elle n'y était pas ; Wyeth peignait le vent.

Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...