In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 18 juin 2011

S. McCurry - Yenesha, Perou (2004)

Une image et des mots. Ce cliché du photographe américain Steve McCurry, sur qui je reviendrai, m'a rappelé ces quelques lignes de Bernanos, extraites de son Journal d'un curé de campagne (1936).

J'ai connu aussi trop tôt la tristesse, pour ne pas être révolté par la bêtise et l'injustice de tous à l'égard de celle des petits, si mystérieuse. 
L'expérience, hélas ! nous démontre qu'il y a des désespoirs d'enfant.

PS2

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dimanche 12 juin 2011

Edward Hopper - At the window (1940)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Edward Hopper (1882-1967), peintre américain majeur du XXe siècle, formé à la New York School of Art où il étudie avec Robert Henri, figure de proue de l'Ash Can et du du réalisme urbain. Influencé par la peinture française qu’il découvre lors de plusieurs séjours à Paris, notamment Degas et les impressionnistes, il développe toutefois un style très personnel, fait de clarté, de silence et de tension latente.

E.H. - Cape Cod in October (1946)



Définitivement estampillé - dans toutes les langues -, "peintre de la solitude", Hopper peint l’Amérique ordinaire : stations-service, motels, maisons isolées, scènes de rue ou intérieurs anonymes, en saisissant des instants figés, marqués par l’attente ou la distance émotionnelle entre les personnages. Une lumière crue découpe les formes, accentue les volumes, dramatise les atmosphères. Ses compositions, d’une rigueur presque cinématographique, ont profondément influencé le regard moderne, jusque dans le cinéma ou la photographie. 
Pour cette publication, j'ai préféré aux célébrissimes "Nighthawks" ou "Gas" deux oeuvres moins souvent mises en avant mais qui illustrent tout autant les deux éléments - obsessifs  et obsédants -, de l'univers du peintre : le paysage américain et le sentiment de déréliction de ses personnages.
Maybe I am not very human.. What I wanted to do was to paint sunlight on the side of a house.
Dans un monde agité, bruyant, saturé d’images, Hopper persiste à peindre l’immobile, le non-événement ; et c’est peut-être ça qui rend son œuvre si intensément humaine.

PG2
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dimanche 5 juin 2011

A. Dove - The critic (1925)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Arthur Dove (1880-1946), , considéré comme l’un des pionniers de l’abstraction aux États-Unis. Originaire de Canandaigua, dans l’État de New York, il étudie au Hobart College puis à Cornell University avant de se tourner vers la peinture. Un séjour en France, où il découvre les avant-gardes européennes et notamment le fauvisme de Matisse, oriente décisivement sa sensibilité. De retour aux États-Unis, il devient l’un des artistes les plus proches d’Alfred Stieglitz, qui l’expose dès 1910 dans sa galerie « 291 ».

A. Dove - Red sun (1935)
Son travail était caractérisé par l'emploi de couleurs audacieuses et de formes simplifiées, souvent inspirées par la nature.
Nature is not only what is visible to the eye - it also shows the inner images of the soul - the images on the back side of the eye.
Loin d’un formalisme froid, son abstraction est pleine de vie, influencée par la musique, la poésie et les rythmes de la nature. Arthur Dove cherchait à exprimer « l’essence » des choses plutôt que leur apparence, ce qui l'apparente à d'autres grands modernistes américains comme Georgia O’Keeffe ou Marsden Hartley, à qui je consacrerai certainement une publication.

samedi 4 juin 2011

Man Ray
Une image et des mots. L'image est une oeuvre de Man Ray, les mots sont quelques lignes de la Psychologie des foules (1895) de Gustave Le Bon.

Aussi est-ce une bien inutile banalité de répéter qu'il faut une religion aux foules. Les croyances politiques, divines et sociales ne s'établissent chez elles qu'à la condition de revêtir toujours la forme religieuse, qui les met à l'abri de la discussion. L'athéisme, s'il était possible de le faire accepter aux foules, aurait toute l'ardeur intolérante d'un sentiment religieux, et, dans ses formes extérieures, deviendrait rapidement un culte. L'évolution de la petite secte positiviste nous en fournit une preuve curieuse. Elle ressemble à ce nihiliste, dont le profond Dostoïevski nous rapporte l'histoire.
Éclairé un jour par les lumières de la raison, il brisa les images des divinités et des saints qui ornaient l'autel de sa petite chapelle, éteignit les cierges, et, sans perdre un instant, remplaça les images détruites par les ouvrages de quelques philosophes athées, puis ralluma pieusement les cierges.

PT2
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