In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 20 juin 2010

A.K. - Mer avec un voilier (1890)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du russe Arkhip Kuindzhi (1842-1910), considéré comme un des plus grands peintres paysagistes russes de la seconde moitié du 19ème siècle.

A. Kuindzhi. - Mer (1887)
Issu d'une famille très pauvre de grecs de Crimée, il rejoint après quelques années d'apprentissage le groupe des Peredvizhniki ("Itinérants", ou Ambulants), dont je reparlerai probablement dans une future publication consacrée à son contemporain Vassili Polenov. Il fait alors la connaissance d'Ivan Kramskoï et de Ilya Répine, deux rencontres importantes qui vont déterminer l'orientation réaliste de son travail, avec l'expression de préoccupations sociales et politiques.
AP1

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dimanche 13 juin 2010

C. de Keyzer - Infrared (c.1980)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe belge Carl de Keyzer (b.1958). Formé aux beaux-arts, De Keyzer s’est d’abord fait connaître dans les années 1980 par des séries documentaires en couleur, où il capte avec une distance parfois ironique les tensions, les absurdités ou les failles du pouvoir : politique, militaire, religieux.
Sa première publication, India (1987), lui vaut une reconnaissance internationale immédiate. Avec Homo Sovieticus (1989), qui documente la désagrégation de l’Union soviétique, il franchit un nouveau cap et entre en 1990 à l’agence Magnum, dont il devient membre à part entière en 1994.
C. de Keyzer - India, Bombay (1985)

D'autres projets suivront, comme God, Inc., Congo..
À travers eux, Carl de Keyzer aborde la question des formes d'autorité et des systèmes idéologiques, souvent en déclin ou en mutation. Son travail, à la lisière du photojournalisme et de l'essai visuel, s'inscrit dans une tradition documentaire critique qui dépasse la stricte chronique.
"Je veux questionner les images qui sont dans notre mémoire. Il y a toujours deux niveaux dans mon travail; ce que vous voyez est vrai, et en même temps ne l'est pas."
En somme, comme disait Pirandello : À chacun sa vérité ...

dimanche 6 juin 2010

Amaldus Nielsen - Vue depuis le fjord (1897)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d' Amaldus Clarin Nielsen (1838-1932), grande figure du naturalisme nordique dont il est le premier représentant norvégien. 

A. Nielsen - Cabane de pêcheur (1895)









Originaire de Mandal, sur la côte sud de la Norvège, Nielsen se forme d’abord à l’Academy of Art de Copenhague, avant d’étudier à la Kunstakademie de Düsseldorf, haut lieu du paysage romantique allemand. Il y est l’élève de son compatriote Hans Fredrik Gude, le grand peintre paysagiste, qui fera l’objet d’une prochaine publication.
Peu à peu, Nielsen s’écarte de l’esthétique romantique pour s’attacher à une représentation plus fidèle, presque clinique, de la nature norvégienne : forêts, fjords, ciels mouvants, plages austères baignées d’une lumière rase. Le tableau ci-dessus en est un bel exemple : cette palette subtile, entre gris perle et bleu ardoise, qu’il emploie pour peindre les paysages de la côte sud, autour de Kristiansand où il s’installe.
Ce ciel, cette eau, ces silhouettes de bateaux sur la ligne d’horizon… Le monde aurait pu être simple comme le ciel et la mer, écrivait Malraux.
DS2

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samedi 5 juin 2010

Ma Yuan - Paysans au retour du travail
(détail)
Une image et des mots. L'image c'est cette encre sur soie du début du 13e siècle par Ma Yuan (c.1160-1225), de près de deux mètres sur plus d'un mètre, conservée au Palais de Pékin et intitulée selon les sources "Paysans dansant et chantant au retour de travail" ou "Le chant des premières pousses".
Les mots sont de Thoreau, extraits de Walden ou la vie dans les bois.

"Si chaque saison à son tour nous semble la meilleure, l'arrivée du printemps est comme la création du Cosmos sorti du Chaos, et la réalisation de l'Âge d'or [..(ici Thoreau cite Ovide).. ].
Ma Yuan
Paysans au retour du travail
Il suffit d'une petite pluie pour rendre l'herbe de beaucoup de tons plus verte. Ainsi s'éclaircissent nos perspectives sous l'afflux de meilleures pensées. Bienheureux si nous vivions toujours dans le présent, et prenions avantage de chaque accident qui nous arrive, comme l'herbe qui confesse l'influence de la plus légère rosée tombée sur elle; et ne perdions pas notre temps à expier la négligence des occasions passées. [.....] Nous nous attardons dans l'hiver quand c'est déjà le printemps."

dimanche 30 mai 2010

F. Vallotton - Lever de soleil (1910)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Félix Valloton (1865-1925). Issu d’une famille protestante de Lausanne, il s’installe à Paris en 1882, où il intègre l’Académie Julian : un atelier privé fréquenté par de nombreux artistes postimpressionnistes, dont les futurs Nabis. À cette époque, Vallotton est influencé par Ingres, Manet et le japonisme, influences qu’il synthétise dans un style graphique rigoureux, parfois austère.
Il se fait d’abord connaître par ses gravures sur bois, qu’il commence à produire vers 1891, et qui rencontrent un succès important, notamment dans les revues La Revue blanche ou L’Assiette au beurre.
Son style épuré et contrasté, nourri par l’estampe japonaise, fait de lui l’un des grands rénovateurs de la xylographie moderne.
F. V. - Soleil couchant (1913)

En 1892, il rejoint le groupe des Nabis, dont il partage certains principes (aplats de couleur, contours marqués, rejet du naturalisme académique), tout en gardant une position à part. Il s’en éloigne ensuite, et développe un style plus personnel, influencé notamment par Ingres et Holbein, qui conjugue une grande précision de dessin à une atmosphère parfois étrange.
Pendant la Première Guerre mondiale, bien qu’il ne soit pas mobilisé, il se rend sur le front à plusieurs reprises comme correspondant ; il en rapporte une série de toiles à caractère patriotique, ainsi qu’un ensemble d’estampes regroupées sous le titre C’est la guerre (1915).
Même chez les artistes que l'on aime beaucoup il n'est le plus souvent pas trop difficile de choisir deux ou trois œuvres que l’on préfère. Mais avec Vallotton, comme avec le Mondrian figuratif, les choses pour moi se compliquent. J’ai bien du mal à trancher, même en me limitant à la seule peinture. Et c'est donc à la course des planètes que je m'en remets pour faire aujourd'hui ce choix ; c'est ce à quoi nous porte l'étude d'Aratus et de Madame Soleil.

F. Bacon - Study of a figure in a landscape (1952) Une image et des mots. L'image, c'est une étude de Francis Bacon, déjà présenté ...