In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 4 avril 2010

Franklin Carmichael - Mirror lake (1929)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du canadien Franklin Carmichael (1890-1945), membre fondateur du Groupe des Sept évoqué le mois dernier avec A.J. Casson qui en était proche, et qui a profondément transformé la peinture de paysage au Canada. Ses membres, inspirés par l’impressionnisme et l’Art nouveau, aspiraient à créer un art qui reflète l’essence du territoire canadien, qui aille puiser son inspiration dans la nature et non dans les traditions académiques européennes.

F. Carmichael - Snow clouds (1938)



Ils étaient animés par une quête spirituelle du paysage et une volonté de représenter la puissance des vastes espaces nord-américains.
We shall yet develop a movement that will be distinctive as our native landscape ... [....]
A landscape clean and crip in form and colour, rich in inspiration is all that an artist could wish for, begging to be used, and full of inherent possibilities...
On peut penser, à cette vision exaltée de la nature que donnent la vigueur du trait et de la couleur, à la poésie panthéiste de Walt Whitman, au "puissant spectacle de l'universel au coeur de cette vaste terre".
GY1

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samedi 3 avril 2010

A/U - Caledonian Market, London (1935)
Une image et des mots. Deux clichés choisis pour leur valeur documentaire. Les "chippies", les restaurants où l'on sert le traditionnel "fish and chips", sont une institution chez nos amis britanniques. Celui-ci, un "food truck", a été photographié au Caledonian Market de Londres en 1935.
Les beignets de bacalhau (morue) consommés traditionnellement par les Juifs séfarades au Portugal ont suivi à la fin du 15e. siècle leur migration aux Pays-Bas, où ils sont devenus des kibbeling, puis en Angleterre où il devint rapidement populaire parmi les classes ouvrières en raison de son coût abordable et de sa simplicité. Le premier Fish & Chips aurait ouvert à Londres en 1860, et ce plat est devenu depuis emblématique de la cuisine anglaise.

Camp militaire Worthgill, Yorkshire
(1936)
Pour accompagner ces ichtyennes évocations, un extrait du petit livre Le bonheur des petits poissons, de Simon Leys.

Zhuang Zi et le logicien Hui Zi se promenaient sur le pont de la rivière Hao. Zuang Zi observa :
« Voyez les petits poissons qui frétillent, agiles et libres ; comme ils sont heureux ! ».
Hui Zi objecta : « Vous n’êtes pas un poisson; d’où tenez-vous que les poissons sont heureux ? »
- Vous n’êtes pas moi, comment pouvez-vous savoir ce que je sais du bonheur des poissons ?
- Je vous accorde que je ne suis pas vous et, dès lors, ne puis savoir ce que vous savez. Mais comme vous n’êtes pas un poisson, vous ne pouvez savoir si les poissons sont heureux.
- Reprenons les choses par le commencement, rétorqua Zhuang Zi, quand vous m’avez demandé « d’où tenez vous que les poissons sont heureux » la forme même de votre question impliquait que vous saviez que je le sais. Mais maintenant, si vous voulez savoir d’où je le sais – eh bien, je le sais du haut du pont. »

dimanche 28 mars 2010

E.Steichen - Lilac buds (1906)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du peintre et photographe américain d'origine luxembourgeoise Edward Steichen (1879-1973), un des maîtres du pictorialisme
Il fut pendant quinze ans, de 1947 à 1962, conservateur du MoMA de New York, et c'est là qu'il crée en 1955, avec son assistant Wayne Miller, la formidable exposition The Family of Man qui deviendra par la suite itinérante.
Son propos est de dresser, au-delà des différences entre les hommes, un portrait de l'humanité qui montre l'universalité de l'expérience humaine. L'exposition, qui a voyagé à travers le monde, a été vue par plus de 9 millions de visiteurs entre 1955 et 1964, date à laquelle le gouvernement des États-Unis l'offre au Grand Duché de Luxembourg, pays natal de Steichen.
E.Steichen - Vogue (1928)


Elle est aujourd'hui installée et visible au musée de Clervaux et, depuis 2003, inscrite au registre de la "Mémoire du monde", de l'Unesco.
It is an error common to many artists, (who) strive merely to avoid mistakes, when all our efforts should be to create positive and important work. Better positive and important with mistakes and failures than perfect mediocrity.

DS2

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dimanche 21 mars 2010

A.J. Casson - Old store in Salem (1931)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du canadien Alfred Joseph Casson (1898-1992). Membre du célèbre Groupe des Sept (Group of Seven), il en est le plus jeune à y avoir été admis, en 1926, après la mort de son fondateur Frank Johnston. Casson incarne, dans une certaine mesure, la seconde génération de ce mouvement qui a profondément marqué l’histoire de l’art canadien au XXe siècle. 
Leur peinture, aux couleurs franches et aux contours marqués, voulait se détacher de l'héritage académique européen. Elle se caractérise par une vigueur et une puissance quasi-mystiques.

A.J. Casson - Church at Testin (1932)
Né à Toronto, formé au Ontario College of Art puis à la Hamilton Technical School, il commence sa carrière comme illustrateur et graphiste, notamment chez Sampson-Matthews Ltd., maison d’édition avec laquelle plusieurs membres du Groupe collaborent.
À la différence de certains de ses prédécesseurs, qui se concentraient sur la grandeur sauvage des étendues nordiques, Casson s’attache aux paysages plus intimes du sud de l’Ontario : villages, églises, forêts paisibles, maisons isolées. Son style se distingue par une composition rigoureuse, des lignes claires, une palette lumineuse, et un sens du rythme plastique qui évoque parfois l’estampe. Il vise une simplification formelle sans abandonner la lisibilité, ce qui donne à ses œuvres une clarté presque cartographique.
I think I just painted Ontario the way I saw it : quiet, orderly, restful.

NY4 ICI