In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 2 mai 2009

B. E. Murillo - Enfants jouant aux dés (c.1650)
Une image et des mots. C'est au peintre espagnol Bartolomé Estebán Murillo que l'on doit cette huile sur toile, "Niños jugando a los dados" (c.1650), conservée à la Pinacothèque de Munich. Ici, à la différence du Caravage par exemple, le jeu n'est pas prétexte à entourloupe ; la scène au contraire est empreinte d'une grande innocence.
Les mots auxquels j'ai pensé pour accompagner ce tableau sont du regretté André Dhôtel (1900-1991), extraits de La nouvelle chronique fabuleuse (1984) :

« … il n’y a aucun mystère dans le monde. L’affaire est beaucoup plus embarrassante que cela. Nous devrions savoir d’abord que tout est loin à jamais, sinon ce ne serait pas la vie.
Nous ne pouvons rien faire d’autre que regarder les lointains où sont parfois des êtres chers ; ainsi que nous-mêmes d’ailleurs, parfaitement perdus dès l’origine dans la voie lactée. Mais nous ne voulons pas l’avouer.
Seule l’enfance reconnaît ces lointains, je veux dire la pure vérité des perspectives infinies et non pas nos fichus mystères
» .

Bah c’est ça. ...  Solitaires pour toujours aux lisières imprécises du vide, et ce n'est que ça. On se dit que les dés sont jetés depuis longtemps et on se fige dans une immobilité toujours plus immobile.
Ou bien on bavasse, on scribouille, on écrivaille que vaille… ; on s’agite un peu et parfois le soir venu on se retourne sur les mondes morts d’une enfance magique. Sed ite missa est ...

dimanche 26 avril 2009

Alexander Alland - New York (1945)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain,  Alexander Alland (1902-1989), émigré d'origine russe arrivé sans le sou à Ellis Island en 1923.

A. Alland - Untitled (1940)

"I"m a social-minded photographer".
Sans avoir jamais été considéré comme un photographe de tout premier plan, on lui reconnait d'avoir offert une oeuvre d'une grande sincérité, profondément concernée par les problèmes sociaux qui agitaient le débat politique dans l'Amérique des années 30 et 40, en particulier celui de l'intégration raciale.

dimanche 19 avril 2009

M. Bascoulard (nd)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du dessinateur et poète berruyer Marcel Bascoulard (1913-1978).
Toute sa vie à la fois excentrique et misérable, Bascoulard le clochard a dessiné sa ville, Bourges, au pastel ou à l'encre de Chine - ses rues et ses ruelles, toujours désertes, sa cathédrale et son palais Jacques-Coeur -, avec la même minutie.

M. Bascoulard (1954)
Je peins pour oublier et me souvenir, disait-il.
Je ne suis pas fou, mon esprit est juste différent.
Sa vie s'achève dans une casse automobile - il y vivait dans l'épave d'un camion -, où il est assassiné par un autre marginal.

AH1

ICI

samedi 18 avril 2009

Fellini - Roma (1972)

Une image et des mots. Revu pour la Xième fois le Roma (1972) de Fellini, dont voici une capture d'écran ; il s'agit de la scène du défilé de mode ecclésiastique au Vatican, visible ICI dans son intégralité.

Pour aller avec, quelques lignes de l'essai Anarchie et christianisme (1988), de Jacques Ellul.

Toutes les Églises ont scrupuleusement respecté et souvent soutenu les autorités de l'État, elles ont fait du conformisme une vertu majeure, elles ont toléré les injustices sociales et l'exploitation de l'homme par l'homme (en expliquant pour les uns que la volonté de Dieu était qu'il y ait des maîtres et des serviteurs, et pour les autres que la réussite socio-économique était le signe extérieur de la bénédiction de Dieu), elles ont aussi transformé une parole libre et libératrice en morale...
[.....]
La première constatation fondamentale, c'est que toutes les religions quelles qu'elles soient sont à l'origine de guerres, de conflits, qui finalement sont beaucoup plus graves que les guerres purement politiques ou arbitraires des souverains, puisque, dans ces guerres provoquées par la "religion", c'est la question de la Vérité qui est devenue centrale : l'adversaire devient l'incarnation du Mal et du Mensonge, donc il doit être totalement éliminé.

dimanche 12 avril 2009

Andrei Mylnikov - Arisha (1957)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d'Andrei Andreevitch Mylnikov (1919-2012), grand nom du réalisme russe de la deuxième moitié du XXe, l'un des plus éminents représentants de l'art soviétique, lauréat du Prix Staline, lauréat du Prix Lénine, gratifié du titre honorifique de "Héros du travail socialiste", bien qu'il ne fût pas épargné par la censure et les tracasseries pour son art non conformiste. Mais un artiste peut bien accepter les honneurs, disait Michel Tournier, si son oeuvre les refuse.

Andrei Mylnikov - Printemps (1972)
Le travail de Mylnikov a été profondément influencé par le folklore et la mythologie russes. Mon art n'est pas politique, il s'intéresse à la beauté, à l'imagination et à l'esprit humain. Je n'essaie pas de véhiculer un message avec ma peinture, j'exprime simplement mon monde intérieur.

JP4 ICI