In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 3 janvier 2009

Emil Nolde - Ciel étoilé (1938)
Une image et des mots. Une aquarelle de l'allemand Emil Nolde (1867-1956), pour accompagner un sonnet d'Antonin Artaud (1896-1948), Le Navire Mystique.

Il sera perdu le navire archaïque
Aux mers où baigneront mes rêves éperdus,
Et ses immenses mâts se seront confondus
Dans les brouillards d'un ciel de Bible et de cantiques.

Et ce ne sera pas la Grecque bucolique
Qui doucement jouera parmi les arbres nus ;
Et le Navire Saint n'aura jamais vendu
La très rare denrée aux pays exotiques.

Il ne sait pas les feux des havres de la terre,
Il ne connaît que Dieu, et sans fin, solitaire,
Il sépare les flots glorieux de l'Infini.

Le bout de son beaupré plonge dans le mystère ;
Aux pointes de ses mâts tremble toutes les nuits
L'argent mystique et pur de l'étoile polaire.
CJ1

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dimanche 28 décembre 2008

Amrita Sher-Gil - Autoportrait
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste hungaro-indienne Amrita Sher-Gil (1913-1941).
Considérée comme l'une des pionnières de l'art moderne indien, elle est née à Budapest d'une mère hongroise et d'un père indien.
C'est en Inde qu'elle a passé la majeure partie de son enfance, mais c'est à Paris, à l'École des Beaux-Arts et à l'Académie de la Grande Chaumière, qu'elle a étudié la peinture.

A. S-G. - Hiver (1939)
Son style distinctif mélangeait les traditions occidentales et indiennes dans une oeuvre audacieuse qui reflétait souvent ses propres expériences et son identité de femme métisse. Ma peinture, disait-elle, est un acte de décolonisation.

samedi 27 décembre 2008

A/U - Allemagne (1930)

Une image et des mots.
Or le Père Noël lui-même est démonétisé. Les enfants, qu'il emplit naguère de révérence et de frisson sacré, le chahutent aujourd'hui aux portes du Printemps. C'est depuis qu'on le fabrique en série. On croit au Père Noël, pas à dix Pères Noël, pas à cinquante, pas à un syndicat. On a tort de commercialiser ; le commerce tue la foi et la poule aux oeufs d'or. La Noël, la fête des mamans, le jour des pères, entre une journée du détergent et une journée du rasoir à lame bleue. On ne sait plus ce qu'ont été les choses. Elles ne sont plus. La Noël se vend deux mois d'avance. Il faut relire Pourrat pour la retrouver. On ne sait plus ce que purent être une pomme, une rose, une bague, voire un âne, un pâté. C'étaient des trésors spirituels. Ils brillent dans l'ombre du vieux temps, désirs du coeur, désirs de l'âme, hautes récompenses de longues vertus, plaisirs profonds et presque abstraits. On ne sait plus ce que furent la polaire, les Trois Rois, l'étoile du Bouvier. Ni cette tranquillité de la neige de minuit, qui fut une sérénité de l'âme. Ni cette "grande nuit d'astres et d'anges" qui prit une odeur de jardin quand passa l'étoile du berger. Nous avions tous au fond du coeur je ne sais quel arbre de Noël que les marchands ont mis en vente. Tant pis pour lui, tant pis pour nous, tant pis pour eux. Tout ne se reboise pas. Et c'est ainsi qu'Allah est grand. Alexandre Vialatte, chronique de La Montagne (1952-1971).

dimanche 21 décembre 2008

Anna Syperek - Twilight

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de la canadienne Anna Syperek (b.1951), née en Angleterre de parents anglais et polonais.
Elle étudie la peinture et l'histoire de l'art à la York University de Toronto puis, en 1971, part s'installer à Antigonish où elle se forme en autodidacte à l'aquarelle.
Six ans passent avant qu'elle ne reparte, pour cette fois étudier la gravure au Nova Scotia College of Art and Design d'Halifax.
Elle obtient son Bachelor of Fine Arts en 1980, et retourne s'installer à Antigonish où elle crée son atelier.

A.S. - Twilight, College St. (1995)
Much of what I paint is just around my house - looking out the window at breakfast, or something on the way in to town. Sometimes, I'm hit over the head with an image that I just must paint, or sometimes I see the same thing over and over and then suddenly I'm seeing it in a different way, and what I see is full of meaning, significance and beauty. I try to recreate that "seeing", revealing the truth, unity and coherence of everyday life.

dimanche 14 décembre 2008

A.Aubrey Bodine - Jessie's coffee shop

Le vide-grenier du dimanche. 
Deux clichés du photographe et photojournaliste américain A. Aubrey Bodine (1906-1970), considéré comme un des représentants majeurs du courant pictorialiste aux États-Unis.

A.A.B. - Journey's end (1950)

Engagé en 1923 au Baltimore Sunday Sun comme garçon de courses, il y entame sa carrière de photographe à partir de 1927 et va dès lors, pendant plus de 40 ans, documenter la vie et les traditions du Maryland. Il est considéré comme l'un des photographes les plus influents de sa génération, et Rob Hiaasen, un de ses collègues journalistes au Baltimore Sun, disait de lui : Aubrey Bodine was a master photographer who had an extraordinary vision of beauty in ordinary things. Il n'y a rien de plus extraordinaire que ce qui est ordinaire, aurait dit Chesterton.

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