In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 22 juin 2008

U. Oppi - Femme à la fenêtre

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'italien Ubaldo Oppi (1889-1942). Né à Bologne et élevé à Vicence, il est d’abord envoyé par son père en Allemagne pour apprendre le métier de bottier, mais il choisit de rester à Vienne où il étudie avec Gustav Klimt entre 1907 et 1909. Après un passage en Italie où il sert dans l'armée sur les côtes de l’Adriatique, il part à Paris fréquenter les milieux artistiques modernes. Il retourne à l'armée en 1915, quand il est mobilisé dans les Alpini (les chasseurs alpins italiens), et il participe à plusieurs combats, notamment au Monte Pasubio avant d'être fait prisonnier et interné à Mauthausen. 
U.O. - Paysage du Cadore

Après la guerre, il expose à Paris en 1921, puis revient en Italie où il devient l’un des fondateurs du groupe Novecento, un mouvement qui cherchait à renouveler la peinture classique à travers un style réaliste inspiré du Quattrocento. Oppi quitte cependant le groupe dès 1926. Son travail se distingue par une peinture claire, épurée, avec une forte influence de la Renaissance italienne. Vers la fin des années 1920, sa peinture devient plus sobre et marquée par une dimension religieuse, liée à sa conversion au catholicisme ; il réalise alors plusieurs retables et fresques dans des chapelles en Italie.
L'œuvre d' Ubaldo Oppi, à la fois classique et moderne, se caractérise par une grande rigueur formelle et une atmosphère apaisée, dans une recherche constante de simplicité et d’équilibre. La beauté, disait-il, est l'essence de l'art.

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dimanche 15 juin 2008

C.R. - La petite malade (1995)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe et photojournaliste espagnole Cristina García Rodero (b.1949). Dès 1974 elle s'intéresse à la photographie, après avoir étudié la peinture à l'école des Beaux-Arts de l'Université de Madrid, où elle enseignera d'ailleurs elle-même jusqu'en 2007.
Détachée des audaces de la movida alors en plein essor, Cristina G. Rodero va s'attacher à documenter les fêtes, la puissance des rites, la ferveur des croyants, mais aussi la poésie et parfois la cruauté d’un monde en marge de la modernité, les usages et les traditions d'une Espagne profonde en voie de disparition ; elle donne à son travail une dimension presque ethnologique, comme le montre en particulier España oculta, son premier ouvrage.
C.R. - Escober (1988)

J'ai essayé de photographier l'âme mystérieuse, authentique et magique de l'Espagne dans toute sa passion, son humour, sa tendresse, sa rage, sa souffrance, et toute sa vérité ; et les moments les plus pleins et les plus intenses dans les vies de ces personnages, aussi simples qu'irrésistibles, avec toute leur force intérieure.

En 2005, Cristina G. Rodero est la première espagnole à rejoindre la prestigieuse agence Magnum. Son œuvre interroge notre rapport au sacré, au temps et aux gestes qui fondent les communautés ; elle est à la fois un voyage dans l’intime collectif et une invitation à percevoir autrement la richesse des traditions.

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dimanche 8 juin 2008

J. Vermeer - Petite rue (1657)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Johannes Vermeer (1632-1675), poète de la lumière et de l'intimité, disait Marcel Proust, maître aussi éblouissant que parcimonieux du Siècle d'or néerlandais, et sur qui n'écrire que quelques lignes est une gageure.

J.V. - Vue de Delft (1660)

Deux scènes d'extérieur, malgré la tentation de publier au moins l'une de ces merveilles que sont la laitière, l'astronome, le géographe, ou encore le verre de vin.... La paix suave et délicate qu’expriment les intérieurs de Vermeer, écrit Mikel Dufrenne dans sa "Phénoménologie de l'expérience esthétique", elle n’est pas contenue entre ces murs où le tableau l’enferme, elle peut rayonner sur une infinité d’objets absents, elle compose le visage d’un monde qu’elle est en puissance. Et c’est pourquoi nous pourrons la retrouver ailleurs, lorsque nous reviendrons au réel, dans la douceur d’un paysage, dans la sérénité d’un visage, n’importe où.
Ce sera donc pour une prochaine fois...

samedi 7 juin 2008

Guy Le Querrec - Palais des Congrès (1979)
Une image et des mots.
Aristote, dans La Métaphysique, aborde la distinction entre l'audible et l'inaudible.

Le son est ce qui tombe sur l'oreille.
Le sonore est donc audible. Ce qui n'a pas cette qualité est inaudible. Mais le son est sensible à l'ouïe, et l'ouïe est la faculté de percevoir le son. Il en est de même pour l'odorat, le goût, le toucher. Le sensible, c'est ce qui peut être perçu par les sens, et le sens est la faculté qui le perçoit.
Ainsi l'audible et l'inaudible sont déterminés par notre faculté à percevoir le son.

Dans cet extrait, Aristote souligne la relation étroite qui existe entre les sens et le monde qui nous entoure, ainsi que l'importance de nos facultés sensorielles dans notre compréhension de la réalité. Ce qui est inaudible ne peut être perçu par notre ouïe, mais cela ne signifie pas que cela n'existe pas. Cette réflexion peut s'étendre à d'autres aspects de la réalité qui échappent à notre perception, et souligne l'importance de reconnaître les limites de notre connaissance.
Maurice Merleau-Ponty, dans sa Phénoménologie de la perception (1945), traite aussi de cette distinction entre l'audible et l'inaudible, et souligne le rôle crucial de la perception subjective dans notre compréhension et notre interprétation du monde.
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