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DE1 |
In girum imus nocte et consumimur igni

eiπ + 1 = 0
dimanche 22 juin 2008
dimanche 15 juin 2008
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C.R. - La petite malade (1995) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe et photojournaliste espagnole Cristina García Rodero (b.1949). Dès 1974 elle s'intéresse à la photographie, après avoir étudié la peinture à l'école des Beaux-Arts de l'Université de Madrid, où elle enseignera d'ailleurs elle-même jusqu'en 2007.
Détachée des audaces de la movida alors en plein essor, Cristina G. Rodero va s'attacher à documenter les fêtes, la puissance des rites, la ferveur des croyants, mais aussi la poésie et parfois la cruauté d’un monde en marge de la modernité, les usages et les traditions d'une Espagne profonde en voie de disparition ; elle donne à son travail une dimension presque ethnologique, comme le montre en particulier España oculta, son premier ouvrage.
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C.R. - Escober (1988) |
J'ai essayé de photographier l'âme mystérieuse, authentique et magique de l'Espagne dans toute sa passion, son humour, sa tendresse, sa rage, sa souffrance, et toute sa vérité ; et les moments les plus pleins et les plus intenses dans les vies de ces personnages, aussi simples qu'irrésistibles, avec toute leur force intérieure.
En 2005, Cristina G. Rodero est la première espagnole à rejoindre la prestigieuse agence Magnum. Son œuvre interroge notre rapport au sacré, au temps et aux gestes qui fondent les communautés ; elle est à la fois un voyage dans l’intime collectif et une invitation à percevoir autrement la richesse des traditions.
dimanche 8 juin 2008
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J. Vermeer - Petite rue (1657) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Johannes Vermeer (1632-1675), poète de la lumière et de l'intimité, disait Marcel Proust, maître aussi éblouissant que parcimonieux du Siècle d'or néerlandais, et sur qui n'écrire que quelques lignes est une gageure.
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J.V. - Vue de Delft (1660) |
Deux scènes d'extérieur, malgré la tentation de publier au moins l'une de ces merveilles que sont la laitière, l'astronome, le géographe, ou encore le verre de vin.... La paix suave et délicate qu’expriment les intérieurs de Vermeer, écrit Mikel Dufrenne dans sa "Phénoménologie de l'expérience esthétique", elle n’est pas contenue entre ces murs où le tableau l’enferme, elle peut rayonner sur une infinité d’objets absents, elle compose le visage d’un monde qu’elle est en puissance. Et c’est pourquoi nous pourrons la retrouver ailleurs, lorsque nous reviendrons au réel, dans la douceur d’un paysage, dans la sérénité d’un visage, n’importe où.
Ce sera donc pour une prochaine fois...
samedi 7 juin 2008
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Guy Le Querrec - Palais des Congrès (1979) |
Aristote, dans La Métaphysique, aborde la distinction entre l'audible et l'inaudible.
Le son est ce qui tombe sur l'oreille.
Le sonore est donc audible. Ce qui n'a pas cette qualité est inaudible. Mais le son est sensible à l'ouïe, et l'ouïe est la faculté de percevoir le son. Il en est de même pour l'odorat, le goût, le toucher. Le sensible, c'est ce qui peut être perçu par les sens, et le sens est la faculté qui le perçoit.
Ainsi l'audible et l'inaudible sont déterminés par notre faculté à percevoir le son.
Dans cet extrait, Aristote souligne la relation étroite qui existe entre les sens et le monde qui nous entoure, ainsi que l'importance de nos facultés sensorielles dans notre compréhension de la réalité. Ce qui est inaudible ne peut être perçu par notre ouïe, mais cela ne signifie pas que cela n'existe pas. Cette réflexion peut s'étendre à d'autres aspects de la réalité qui échappent à notre perception, et souligne l'importance de reconnaître les limites de notre connaissance.
Maurice Merleau-Ponty, dans sa Phénoménologie de la perception (1945), traite aussi de cette distinction entre l'audible et l'inaudible, et souligne le rôle crucial de la perception subjective dans notre compréhension et notre interprétation du monde.
dimanche 1 juin 2008
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George Tooker - Jukebox (1953) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain George Tooker (b.1920). Né à Brooklyn, il suit à la Art Students League de New York l'enseignement de Reginald Marsh et Kenneth Hayes Miller, figures du Réalisme Social américain ; mais Tooker revendique aussi l’influence des maîtres de la Renaissance et de certains courants modernistes.
Dès les années 1940, il s’oriente vers une peinture figurative singulière, intime, à rebours de l’abstraction alors dominante. Il travaille lentement, avec exigence, en utilisant la tempera sur bois, une technique ancienne héritée des primitifs italiens, qui confère à ses tableaux une surface mate, dense, presque minérale, baignée d'une lumière douce et éthérée.
Les thèmes abordés par Tooker oscillent entre aliénation urbaine, angoisse existentielle et questionnements sociaux. Il met en scène des figures humaines enfermées dans des environnements froids, administratifs, labyrinthiques : guichets, couloirs, cages d’escalier aux lignes rigides et aux teintes sourdes. Mais si des tableaux comme The Subway (1950) ou Government Bureau (1956) traduisent un malaise collectif, d’autres, comme The Waiting Room, laissent percevoir une dimension plus intérieure : fragilité, désir, espérance. Catholique assumé, Tooker laisse affleurer dans son œuvre une spiritualité discrète, une forme de compassion retenue.
My art is an attempt to transform a reality that I consider tragic into an image of beauty.
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