In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 3 mai 2008

W. Reed - Shoeing a horse (1921)

Une image et des mots. Pour célébrer la Fête du travail, j'ai choisi ce beau cliché du photographe écossais William Reed. J'ai toujours admiré ceux qui travaillent de leurs mains, en partie parce que j'assimile le travail manuel au travail bien fait, ce qui bien sûr est abusif...
Le poème, Le forgeron, est de Émile Verhaeren.

Sur la route, près des labours,
le forgeron énorme et gourd,
depuis les temps déjà si vieux, que fument
les émeutes du fer et des aciers sur son enclume,
martèle, étrangement, près des flammes intenses,
à grands coups pleins, les pâles lames
immenses de la patience.

Il n'y a pas de cafard, disait Cioran, qui résiste au travail manuel.

dimanche 27 avril 2008

L.W. - Printemps, atelier de l'artiste (1933)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, une aquarelle et un pastel, du peintre et illustrateur polonais Leon Wyczólkowski (1852-1936), figure du mouvement moderniste Jeune Pologne.
Ce mouvement qui embrassait tous les arts et les érigeait au rang de valeur suprême - l'art pour l'art -, prit son nom d'une série d'articles publiée dans un journal de Cracovie par l'écrivain et critique Artur Górski. Il fut le principal représentant du réalisme polonais durant l'entre-deux-guerres.

L.W. - Anémones (1909)
Dans un premier temps, son travail artistique s'est concentré sur la peinture historique, avec une attention scrupuleuse portée au réalisme documentaire. Mais un voyage à Paris marque un tournant dans sa carrière, et il délaisse peu à peu ce style pour adopter des techniques inspirées des impressionnistes français, et se consacrer à la peinture de paysages, de nus et de scènes pastorales...
Voici un fauteuil où l'on aimerait s'asseoir, pour sentir par la fenêtre large ouverte la brise du printemps chargée du parfum des arbres en fleurs. Here, where the world is quiet; here, where all trouble seems dead winds' and spent waves' riot, in doubtful dreams of dreams, écrivait Swinburne.
DS1

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dimanche 20 avril 2008

A.F. - Statue of Liberty at night (1950)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe Andreas Feininger (1906-1999), né à Paris de parents américains.
Il est le fils du peintre Lyonel Feininger, associé au mouvement Bauhaus, et cet héritage artistique aura sur son travail une influence significative. Après avoir étudié l'ébénisterie et l'architecture, il commence sa carrière de photographe en 1930 et émigre aux États-Unis en 1939 où il va collaborer notamment avec les magazines Life et Fortune. Il s'y distingue par ses photographies de gratte-ciel, de ponts, et d'autres éléments d'architecture industrielle caractérisés par des formes géométriques fortes aux angles et aux perspectives spectaculaires, avec des contrastes appuyés.
A. Feininger
Route 66, Seligman, Arizona
(1953)

The true tragedy of photography is the fact that all too often it fails to capture the reality of the world, because the photographer is more interested in the picture than in the reality.
Animé par de fortes préoccupations sociales, Andreas Feininger fut l'un des membres de l'influente Photo League, à New York, un groupe de photographes amateurs et professionnels dont faisaient partie d'autres grands noms comme Paul Strand et Ralph Steiner. Socialement engagés, ces photographes souhaitaient utiliser leur art pour sensibiliser l'opinion aux problèmes sociaux et politiques de l'époque, la pauvreté, et les discriminations.
À ce titre, les membres de cette association se retrouvèrent dans le viseur du FBI pendant la seconde Red Scare, celle des années 50, et Andreas Feininger vint s'installer en Europe où il travaillera jusqu'à sa disparition en 1999.

DB1

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samedi 19 avril 2008

Graffiti de La Bande Noire, murs du Panthéon (1885)
Une image et des mots. L'image, c'est un graffiti de La Bande Noire - ICI -, sur les murs du Panthéon.
Les mots sont extraits du petit roman de Léo Malet, Le soleil n'est pas pour nous, deuxième volet de la trilogie noire publié en 1980.

Tout ce qui a été gravé sur les murs, gravé à la sauvette sur un coin de table, tous ces graffiti, revendicateurs ou résignés, se font verbe et déferlent. Ils sont scandés et fouettent l'air, au rythme d'un coeur pas plus gros que le poing et dont on ne sait s'il étouffe de soif de tendresse ou de haine.
SB1

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Albert Rieger - Clair de lune Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et photographe autrichien Albert Rieger (1834-1905), form...